Kaouther ben Hania décroche deux nouveaux prix internationaux

L'homme qui avendu sa peau. Kaouther Ben Hania (Photo, fournie)
L'homme qui avendu sa peau. Kaouther Ben Hania (Photo, fournie)
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Publié le Samedi 17 octobre 2020

Kaouther ben Hania décroche deux nouveaux prix internationaux

  • Kaouther Ben Hania a décroché deux nouveaux prix pour son dernier film L’Homme qui a vendu sa peau au Festival du film méditerranéen de Bastia (Arte Mare)
  • «L’art contemporain m’intéresse et c’est surtout l’idée d’une rencontre entre cette discipline et un réfugié qui me passionnait»

PARIS: La cinéaste tunisienne Kaouther ben Hania poursuit sa carrière internationale. Elle a décroché deux nouveaux prix pour son dernier film L’Homme qui a vendu sa peau au Festival du film méditerranéen de Bastia (Arte Mare), qui s’est tenu du 3 au 10 octobre 2020.

Kaouther ben  Hania est reconnue dans le milieu du septième art en Europe. Lors de la 77e édition du Festival international du film de Venise (Mostra de Venise), la cinéaste a remporté le prix Edipo Re pour l’inclusion et le prix Orizzonti du meilleur acteur a été remis à Yahya Mahayni. Son film La Belle et la Meute (2017), sélectionné dans la catégorie Un certain regard du Festival de Cannes, est désormais visible sur la plate-forme de streaming Netflix.

L’Homme qui a vendu sa peau, en compétition officielle dans la section des longs-métrages méditerranéens, avec la star internationale Monica Bellucci comme tête d’affiche, vient de décrocher deux prix lors de la 38e édition du festival Arte Mare de Bastia: le prix du jury jeune et le prix du public. 

«Le casting a été très long, je voulais vraiment trouver la perle rare. J’ai rencontré beaucoup d’acteurs syriens. Il y a une grande tradition et de vraies formations d’acteurs en Syrie, surtout pour le théâtre et la télévision», explique Kaouther ben Hania (fournie).

Sept films – six fictions et un documentaire – ont été présentés en avant-première, parmi lesquels 143, rue du Désert de l’Algérien Hassen Ferhani, qui a décroché le grand prix du jury. Arte Mare, qui comprend trois compétitions dédiées aux longs-métrages méditerranéens, aux films corses et aux écoles de cinéma en Méditerranée, a été créé en 1981. Cet événement met en avant la création cinématographique en Méditerranée. 

L’amour de l’art et de la liberté

«Je fais des films sur les choses que j’aime, qui me passionnent. Sur des sujets que je connais. J’ai travaillé plus de trois ans sur ce film. L’art contemporain m’intéresse et c’est surtout l’idée d’une rencontre entre cette discipline et un réfugié qui me passionnait», souligne Kaouther ben Hania dans un entretien accordé à un journal corse. La cinéaste explique qu’elle a été inspirée par Wim Delvoye, un artiste plasticien «qui repousse les limites et défie le marché de l’art».

«C’est le thème de la liberté qui est au cœur de mon film. C’est un des maîtres-mots dans l’art et c’est aussi ce qui caractérise ce réfugié syrien: il porte en lui un désir de liberté.»

Le film relate l’histoire de Sam Ali, un réfugié syrien, incarné par l’acteur Yahya Mahayni. Le personnage principal du film est sensible et impulsif fuyant la guerre qui fait rage dans son pays, le Liban. Pour pouvoir rejoindre l’amour de sa vie en Europe, il accepte un compromis: se faire tatouer le dos par l’artiste contemporain le plus sulfureux du monde. Son corps devient une prestigieuse œuvre d’art. Mais cela lui permettra-t-il de satisfaire sa quête de liberté et d’amour?

«Le casting a été très long, je voulais vraiment trouver la perle rare. J’ai rencontré beaucoup d’acteurs syriens. Il y a une grande tradition et de vraies formations d’acteurs en Syrie, surtout pour le théâtre et la télévision», explique Kaouther ben Hania. Le personnage central du film, Sam Ali, a «une motivation affective qui n’a rien de rationnel», ajoute-t-elle.

Ce film franco-tunisien sortira en salles en France le 16 décembre prochain. Il fera aussi l’ouverture du Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier (CineMed), le 16 octobre, au Corum Opéra Berlioz.

L’Homme qui a vendu sa peau est également sélectionné pour le Festival international du film de Tokyo, au Japon, ainsi que pour la compétition des longs-métrages de fiction El Gouna (GFF), du 23 au 31 octobre prochain. 


Le Sushi Bar ravive l'espoir au cœur de Beyrouth

Mario Haddad estime qu'il fait partie de ceux qui redéfinissent la scène de la gastronomie, alors que Beyrouth connaît un renouveau naissant.  Son restaurant, Le Sushi Bar, se dresse comme un trophée élégant au cœur du centre-ville.  Avec l'arrivée cet été du chef japonais en résidence Sayaka Sawaguchi, il pense que le restaurant contribue à replacer la gastronomie libanaise sur la scène mondiale. (Fournie)
Mario Haddad estime qu'il fait partie de ceux qui redéfinissent la scène de la gastronomie, alors que Beyrouth connaît un renouveau naissant. Son restaurant, Le Sushi Bar, se dresse comme un trophée élégant au cœur du centre-ville. Avec l'arrivée cet été du chef japonais en résidence Sayaka Sawaguchi, il pense que le restaurant contribue à replacer la gastronomie libanaise sur la scène mondiale. (Fournie)
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  • Pour Mme Sawaguchi, l'intégration au Liban - un pays façonné par la résilience et une chaleur particulière - s'est faite naturellement.
  • Elle a passé les semaines précédant la résidence - entre le 9 et le 27 juillet - à voyager à travers le pays, s'immergeant dans les subtilités du pays.

BEYROUTH : "Pour un restaurant, durer 28 ans au Liban, c'est héroïque", a récemment déclaré le chef Mario Haddad à Arab News, alors qu'il réfléchissait à l'industrie dans une ville et un pays confrontés à de nombreux défis.

Mario Haddad estime qu'il fait partie de ceux qui redéfinissent la scène de la gastronomie, alors que Beyrouth connaît un renouveau naissant.

Son restaurant, Le Sushi Bar, se dresse comme un trophée élégant au cœur du centre-ville.

Avec l'arrivée cet été du chef japonais en résidence Sayaka Sawaguchi, il pense que le restaurant contribue à replacer la gastronomie libanaise sur la scène mondiale.

"Nous avons décidé d'avoir un chef en résidence parce que nous voulions célébrer le retour du Liban à la vie", a déclaré M. Haddad.

Pour Mme. Sawaguchi, l'intégration au Liban - un pays façonné par la résilience et une chaleur particulière - s'est faite naturellement.

Elle a passé les semaines précédant la résidence - entre le 9 et le 27 juillet - à voyager à travers le pays, s'immergeant dans les subtilités du pays.

"Le Liban m'a appris le bel équilibre entre les épices, les herbes et l'huile d'olive, tout comme les Libanais vivent leur vie au quotidien", a déclaré Mme Sawaguchi.

Bien que venant de mondes très différents, Haddad et Sawaguchi ont trouvé un terrain d'entente dans leur passion pour la nourriture.

"Elle s'est intégrée comme un gant [...]. Ce n'est pas facile de ne pas avoir ses outils, sa cuisine, ses ingrédients, mais son attitude était parfaite", a déclaré M. Haddad.

"L'art de se nourrir les uns les autres est sans aucun doute notre passion commune", a ajouté Mme Sawaguchi.

Haddad a le sens du détail, ce qui semble être un élément clé du succès de son restaurant.

En l'observant dans son élément - examiner chaque plat à mesure qu'il arrive sur la table, accueillir chaque client comme un membre de la famille et se réjouir de son plaisir - on comprend mieux pourquoi Le Sushi Bar a résisté à la tempête.


Le Qatar confirme sa candidature pour l'organisation des JO-2036

Le président du Comité olympique du Qatar, Sheikh Joaan bin Hamad Al-Thani, a déclaré que Doha avait « fait du sport un pilier central de notre stratégie nationale ». (www.olympic.qa)
Le président du Comité olympique du Qatar, Sheikh Joaan bin Hamad Al-Thani, a déclaré que Doha avait « fait du sport un pilier central de notre stratégie nationale ». (www.olympic.qa)
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  • « Nous disposons actuellement de 95 % des infrastructures sportives nécessaires et nous avons un plan national complet pour que les installations soient prêtes à 100 % », a déclaré dans un communiqué cheikh Joaan ben Hamad Al-Thani
  • Le riche État gazier, qui a accueilli la Coupe du monde de football en 2022, pourrait devenir « le premier pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord à accueillir les Jeux olympiques ».

DOHA : Le Qatar a confirmé mardi être en discussion avec le Comité international olympique (CIO) pour l'organisation des Jeux d'été de 2036.

« Nous disposons actuellement de 95 % des infrastructures sportives nécessaires (…), et nous avons un plan national complet pour que les installations soient prêtes à 100 % », a déclaré dans un communiqué cheikh Joaan ben Hamad Al-Thani, patron du Comité olympique qatari et président du comité de candidature.

Le riche État gazier, qui a accueilli la Coupe du monde de football en 2022, pourrait devenir « le premier pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord à accueillir les Jeux olympiques », a souligné pour sa part le Premier ministre qatari, cheikh Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani, cité par l'agence de presse officielle.

Depuis la nouvelle procédure d'attribution des Jeux olympiques, inaugurée par l'attribution des JO 2032 à Brisbane en 2021 — pour laquelle le Qatar était déjà candidat —, les pays candidats n'ont plus l'obligation de se faire connaître publiquement, mais mènent des discussions largement confidentielles avec le CIO jusqu'à la validation finale de la session.

L’ancien président du CIO, Thomas Bach, a néanmoins répété disposer d’un « nombre à deux chiffres » de pays intéressés par l’organisation des Jeux d’été de 2036 et 2040, parmi lesquels l’Inde, l’Afrique du Sud, la Corée du Sud, la Turquie et la Hongrie, qui se sont déclarés publiquement intéressés.

Rotation continentale oblige, après des éditions en Europe (2024), en Amérique du Nord (2028) et en Océanie (2032), l’édition suivante a de bonnes chances de revenir à l’Asie, à moins qu’elle ne soit l’occasion des premiers Jeux olympiques africains de l’histoire.

La désignation de l’hôte des JO de 2036 sera l’un des premiers grands chantiers de la nouvelle présidente du CIO, Kirsty Coventry, en poste depuis le 23 juin. Elle a d’ores et déjà lancé une réflexion sur le mode d’attribution afin de définir le « moment adéquat » de ce choix. Longtemps fixé à sept ans avant l’échéance, il n’obéit plus à aucune règle.


Festival international de Hammamet 2025 : Noël Kharman et Yuri Buenaventura, deux voix engagées et envoûtantes 

Noël Kharman. (Photo fournie)
Noël Kharman. (Photo fournie)
Sur scène. (Photo fournie)
Sur scène. (Photo fournie)
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  • Noël Kharman a su allier émotion brute et justesse musicale
  • L’un des moments les plus poignants fut son interprétation de « Haifa », chanson dédiée à sa ville natale

HAMMAMET:  La 59e édition du Festival international de Hammamet, placée cette année encore sous le thème Continuous Vibes, a offert samedi soir un double moment d’exception entre engagement, virtuosité musicale et communion avec le public.

Sur la scène mythique de l’amphithéâtre de Hammamet, deux artistes venus de mondes différents mais unis par la puissance de leur message ont brillé tour à tour : la jeune chanteuse palestinienne Noël Kharman, et l’icône de la salsa colombienne Yuri Buenaventura.

Noël Kharman: la voix d’une génération sacrifiée

Venue pour la première fois en Tunisie, la chanteuse palestinienne Noël Kharman, 24 ans, a fait une entrée sobre mais électrisante. Robe noire élégante, voix puissante et regard franc, elle a captivé d’emblée un public conquis par sa sincérité et son intensité.

Entourée de musiciens tunisiens de talent – avec notamment Outail Maaoui au violon, Mohamed Ben Salha au nay, Dali El Euch à la batterie, ou encore Bechir Neffati aux percussions – Kharman a su allier émotion brute et justesse musicale. Un ensemble d’une cohésion remarquable, mis au service de compositions originales et d’arrangements soignés.

L’un des moments les plus poignants fut son interprétation de « Haifa », chanson dédiée à sa ville natale. Elle y a livré un message bouleversant : « La guerre m’a beaucoup épuisée. Elle a changé ma vision du monde. Je vis actuellement en Jordanie. Je prie pour une paix prochaine. » Le public, profondément touché, a répondu par des slogans engagés : « Free, Free Palestine », criant son soutien à la cause palestinienne.

Kharman s’est imposée ces dernières années comme une figure montante de la scène arabe grâce à ses mashups viraux et ses compositions originales, largement diffusées sur TikTok, Instagram et YouTube. Issue d’un village proche de Haïfa, elle fait résonner la culture musicale moyen-orientale au-delà des frontières, avec rigueur, passion et une vraie vision artistique.

Yuri Buenaventura: la salsa comme langage universel

Un peu plus tôt dans la soirée, c’est Yuri Buenaventura qui a fait vibrer l’amphithéâtre, dans une performance marquant son grand retour sur scène après six ans de silence. La soirée, affichant complet bien avant l’ouverture des portes, a tenu toutes ses promesses.

Dès les premières notes, le chanteur colombien a installé son univers : une salsa colorée, généreuse, ouverte à toutes les influences. Costumé en sport-chic, entre élégance sobre et énergie débordante, l’artiste a invité le public à danser, à rêver, mais aussi à réfléchir.

Pendant deux heures, il a enchaîné classiques, morceaux de son nouvel album « Ámame » – un hommage à la musique latine new-yorkaise – et quelques reprises iconiques. De « Como la maleza » à « Historia de un Amor », en passant par sa reprise bouleversante de « Ne me quitte pas », il a ému autant qu’il a fait danser.

Loin de se limiter à l’ambiance festive, Yuri Buenaventura a aussi livré des messages forts sur l’état du monde, dénonçant les conflits et les divisions actuelles. « La musique est une arme de paix », semble-t-il nous dire, en valorisant les instruments comme vecteurs de rencontre entre les peuples.

Le Festival international de Hammamet confirme ainsi, pour sa 59e édition, sa capacité à conjuguer excellence artistique et résonance contemporaine. Une scène où les émotions croisent les convictions, et où les Continuous Vibes prennent tout leur sens.