Les négociations à gauche pourraient jouer les prolongations

Jean-Luc Melenchon, visite l'exposition collective intitulée "Reconquérir la terre" au musée du Palais de Tokyo à Paris le 28 avril 2022 (Photo, AFP).
Jean-Luc Melenchon, visite l'exposition collective intitulée "Reconquérir la terre" au musée du Palais de Tokyo à Paris le 28 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 01 mai 2022

Les négociations à gauche pourraient jouer les prolongations

  • «Ça avance», a pour sa part sobrement commenté Manuel Bompard, négociateur en chef pour LFI
  • La volonté de conclure un accord paraissait samedi réelle entre LFI et EELV

PARIS: C'est, en principe, le weekend de la dernière chance: Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis appellent les gauches à sortir de la "culture de la défaite" alors que s'écoulent les dernières heures prévues pour leurs négociations en vue des législatives, même si le scénario d'une prolongation à la semaine prochaine se fait jour.

Dimanche soir était la date butoir pour un accord mentionnée par tous les protagonistes, évoquant les impératifs de propagande électorale en vue des élections les 12 et 19 juin.

Or, on est "toujours dans le flou", glisse à l'AFP Alain Coulombel, l'un des négociateurs d'EELV, alors que les discussions ont repris samedi après-midi au siège de LFI avec son parti. 

"Ça avance", a pour sa part sobrement commenté Manuel Bompard, négociateur en chef pour LFI. Sa formation est dominante depuis les 22% de Jean-Luc Mélenchon le 10 avril, tandis que tous les autres ont été relégués en dessous des 5% ouvrant le droit au remboursement de leurs frais de campagne.

La volonté de conclure un accord paraissait samedi réelle entre LFI et EELV. Les deux formations ont abordé en profondeur les thématiques qui pouvaient faire obstacle comme l'Europe, le partage des circonscriptions ou encore le mode d'organisation de l'alliance, au cours des deux dernières semaines. 

Après avoir jugé vendredi matin qu'un accord était "en vue", le chef des Verts Julien Bayou a suggéré, samedi à l'AFP, qu'EELV était attentif aux discussions avec les autres partis avant de conclure: "Nous on souhaite que ça avance, avec tout le monde, et entre tout le monde".

Car avec le Parti socialiste, la réconciliation entamée en milieu de semaine prendra du temps, les socialistes ayant "suspendu" leurs discussions vendredi midi. En cause, a argué la direction du parti: les attitudes "hégémoniques" de LFI. 

La fronde de certains grands élus et d'un courant minoritaire qui n'acceptent pas que le PS ait souscrit aux exigences idéologiques des Insoumis (retraite à 60 ans, désobéissance partielle à l'Europe, blocage des prix...) expliquent aussi les atermoiements d'Olivier Faure et ses lieutenants.

Cependant, "le lien n'est aucunement rompu" avec LFI, a assuré samedi un négociateur PS à l'AFP, qui a expliqué: "Les discussions, nous l’espérons, vont se prolonger. Dans une négociation, il y a toujours des périodes d’arrêt, des brusques accélérations. Dans les heures et les jours qui viennent, il y aura des redémarrages et des arrêts".

Selon ce socialiste, "la seule vraie échéance pour LFI, c’est le 7 mai (jour de la convention d'investiture de l'Union populaire), donc ils souhaitent que ce soit terminé à cette date. Mais en réalité, jusqu’au 14 mai, tout est gérable . Pour personne il n’y a de date butoir".

Social-libéralisme

De ces péripéties, Jean-Luc Mélenchon s'agace. L'ex-candidat à la présidence, qui vise désormais Matignon, appelle samedi dans le JDD les partis de gauche à sortir de "la culture permanente de la défaite", regrettant qu'ils se "laissent absorber par leurs enjeux internes".

Ses critiques visent d'ailleurs tout autant le PS qu'EELV - et son "mode de fonctionnement interne" favorisant la pluralité des tendances - et que le PCF.

Le communiste Fabien Roussel, sans attendre un accord qui tarde trop à son goût, a ainsi annoncé vendredi sa candidature à sa réélection dans sa circonscription nordiste de Saint-Amand-les-Eaux.

Les communistes espèrent avoir plus de circonscriptions que celles de leurs députés sortants, affirmant être mieux implantés dans certaines zones. Samedi, les communistes ont acté dans une déclaration à l'AFP, "que les propositions de La France insoumise, qui a la responsabilité première de permettre ce rassemblement, n’ont pas permis à cette heure" un accord.

Jean-Luc Mélenchon a "mis en garde" tous ses partenaires potentiels: "Les gens n'accepteront pas deux fois de se faire voler la victoire par ceux qui refuseront de construire cette nouvelle majorité".

Certains maires qui composent avec des majorités plurielles sont montés au créneau pour défendre ce modèle d'alliance, tels l'écologiste Grégory Doucet à Lyon ou à Nantes la socialiste Johanna Rolland - pourtant ex-directrice de campagne d'Anne Hidalgo, qui reste silencieuse.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.

 


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.