Washington choisit d'ignorer les menaces de Poutine

Joe Biden a fustigé jeudi les menaces «irresponsables» de Vladimir Poutine, et jugé qu'elles montraient «le sentiment de désespoir ressenti par la Russie, confrontée à son misérable échec au regard de ses objectifs initiaux». (AFP)
Joe Biden a fustigé jeudi les menaces «irresponsables» de Vladimir Poutine, et jugé qu'elles montraient «le sentiment de désespoir ressenti par la Russie, confrontée à son misérable échec au regard de ses objectifs initiaux». (AFP)
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Publié le Dimanche 01 mai 2022

Washington choisit d'ignorer les menaces de Poutine

  • Loin de reculer, Joe Biden a répliqué le lendemain en demandant au Congrès une colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars, dont 20 milliards doivent aller à la fourniture d'armements
  • Le conflit prend donc toutes les apparences d'une «guerre par procuration» contre Moscou, par l'intermédiaire des Ukrainiens, note Sam Winter-Levy

WASHINGTON: En mobilisant 40 pays et en prévoyant un budget de 33 milliards pour l'Ukraine, Washington choisit d'ignorer les menaces de Vladimir Poutine d'utiliser l'arme nucléaire et affronte Moscou de façon de moins en moins voilée, ne craignant apparemment pas de pousser le président russe dans ses retranchements.


Au lendemain d'une réunion organisée par Washington à Ramstein, en Allemagne, pour organiser le soutien d'une quarantaine de pays à l'Ukraine, M. Poutine a promis mercredi une réponse "rapide et foudroyante" en cas d'intervention extérieure dans le conflit.


Le président russe a mentionné "ces outils dont personne d'autre ne peut se vanter actuellement", une allusion à peine voilée à l'arme nucléaire tactique, dont la doctrine militaire russe prévoit l'utilisation pour forcer un adversaire à reculer.


Loin de reculer, Joe Biden a répliqué le lendemain en demandant au Congrès une colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars, dont 20 milliards doivent aller à la fourniture d'armements, soit près de sept fois plus que les quantités pourtant impressionnantes d'armes et munitions déjà fournies à l'Ukraine depuis l'invasion russe, déclenchée le 24 février.


L'administration américaine livre désormais de l'armement lourd à Kiev, comme de l'artillerie, des hélicoptères et des drones, après avoir longuement hésité à le faire de peur d'étendre le conflit à d'autres pays de l'Otan.


Cette inquiétude paraît avoir disparu à Washington, où le ministre de la Défense Lloyd Austin s'est donné lundi pour objectif de "voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l'invasion de l'Ukraine", au retour d'une visite à Kiev.


Au sein du gouvernement américain, la menace nucléaire de la Russie est désormais balayée d'un revers de la main.


Joe Biden a ainsi fustigé jeudi les menaces "irresponsables" de Vladimir Poutine, et jugé qu'elles montraient "le sentiment de désespoir ressenti par la Russie, confrontée à son misérable échec au regard de ses objectifs initiaux".


Et vendredi, un haut responsable du Pentagone a affirmé que Washington "ne pense pas qu'il y ait un risque d'usage d'armes nucléaires ou que le territoire de l'Otan soit menacé".

Menaces russes prises «moins au sérieux»
Pour Lawrence Freedman, professeur émérite au King's College de Londres, les diverses menaces de la Russie "sont prises moins au sérieux qu'avant". "C'est déjà une puissance diminuée", ajoute-t-il sur son blog.


Des conclusions partagées par Gideon Rose, du Council on Foreign Relations à New York. "Moscou n'utilisera pas d'armes nucléaires pendant le conflit", affirme-t-il dans la revue Foreign Affairs.


Vladimir Poutine "sait que des représailles extraordinaires et un opprobre universel suivraient, sans qu'un avantage stratégique puisse les justifier, sans compter que les effets radioactifs que cela provoquerait pourraient facilement retomber sur la Russie", ajoute-t-il. 


Même si M. Biden affirme que les Etats-Unis "n'attaquent pas la Russie", Washington vient de donner un coup d'accélérateur aux livraisons d'équipements militaires à l'Ukraine, et forme désormais ouvertement des militaires ukrainiens aux armements lourds américains, après l'avoir fait discrètement.


Le conflit prend donc toutes les apparences d'une "guerre par procuration" contre Moscou, par l'intermédiaire des Ukrainiens, note Sam Winter-Levy, de l'université de Princeton, sur le blog spécialisé War on the Rocks.


Ce genre de guerre par pays interposés, "est la pire issue possible" car elle présente un risque d'escalade et que ce genre de guerre dure généralement longtemps, estime cet expert qui collabore également avec l'académie militaire américaine de West Point.


Mais "c'est peut-être la meilleure option possible", car les Occidentaux "n'ont pas le choix", ajoute-t-il. "En fin de compte, les seules options pires que la guerre par procuration sont une victoire à bon compte de la Russie en Ukraine, ou une confrontation directe entre les Etats-Unis et la Russie".


Trump dit que Washington et Téhéran «se rapprochent» d'un accord sur le nucléaire iranien

Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi à Doha que Washington et Téhéran "se rapproch(ai)ent" d'un accord sur le dossier du nucléaire iranien, exprimant son optimisme quant à la possibilité d'éviter des frappes militaires sur les sites iraniens. (AFP)
Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi à Doha que Washington et Téhéran "se rapproch(ai)ent" d'un accord sur le dossier du nucléaire iranien, exprimant son optimisme quant à la possibilité d'éviter des frappes militaires sur les sites iraniens. (AFP)
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  • "On ne va pas faire de poussière nucléaire en Iran", a affirmé Donald Trump depuis le Qatar, deuxième étape, après Ryad, d'une tournée dans le Golfe qu'il devrait conclure aux Emirats arabes unis.
  • Les prix du pétrole ont immédiatement chuté après les déclarations de Donald Trump, qui a dit fonder son optimisme sur de nouvelles déclarations en provenance d'Iran.

DOHA: Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi à Doha que Washington et Téhéran "se rapproch(ai)ent" d'un accord sur le dossier du nucléaire iranien, exprimant son optimisme quant à la possibilité d'éviter des frappes militaires sur les sites iraniens.

"On ne va pas faire de poussière nucléaire en Iran", a affirmé Donald Trump depuis le Qatar, deuxième étape, après Ryad, d'une tournée dans le Golfe qu'il devrait conclure aux Emirats arabes unis.  "Je pense qu'on se rapproche de la conclusion d'un accord", a-t-il ajouté.

Les prix du pétrole ont immédiatement chuté après les déclarations de Donald Trump, qui a dit fonder son optimisme sur de nouvelles déclarations en provenance d'Iran. "Vous avez probablement lu aujourd'hui l'article concernant l'Iran. Ils ont en quelque sorte accepté les conditions", a déclaré Trump.

Le président de la première puissance mondiale n'a pas précisé à quel article il faisait référence.

Mercredi, Ali Shamkhani, conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, a toutefois déclaré à la chaîne américaine NBC News que l'Iran était prêt à accepter un accord avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire, en échange d'une levée immédiate des sanctions.

Selon le site de NBC News, Ali Shamkhani a affirmé que l'Iran s'engagerait à ne jamais fabriquer d'armes nucléaires, à se débarrasser de ses stocks d'uranium hautement enrichi, à n'enrichir l'uranium qu'aux niveaux nécessaires à un usage civil et à autoriser des inspecteurs internationaux à superviser le processus en échange de la levée immédiate de toutes les sanctions économiques à l'encontre de la République islamique.

L'Iran devrait "dire un grand merci" à l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, qui a exhorté le président américain à éviter une action militaire contre le grand voisin de son pays, a ajouté M. Trump.

"L'Iran a beaucoup de chance d’avoir l’émir, car il se bat réellement pour eux. Il ne veut pas que nous infligions un coup violent à l'Iran", a affirmé le président américain.

Donald Trump a opté pour la voie diplomatique avec l'Iran, dans un contexte de menaces israéliennes de frapper des sites nucléaires en Iran, son ennemi juré.


Trump appelle à l'application des sanctions contre l'Iran en pleine négociations sur le nucléaire

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  • "J'exhorte fermement toutes les nations à se joindre à nous pour appliquer pleinement et totalement les sanctions que je viens d'imposer à l'Iran", a poursuivi le président de la première puissance mondiale
  • Il n'est pas clair à quelles sanctions M. Trump faisait référence en parlant de celles qu'il venait "d'imposer", mais l'administration américaine a récemment sanctionné plusieurs entités liées à l'industrie pétrolière et au programme nucléaire iraniens

RIYAD: Le président américain Donald Trump a appelé mercredi à une application stricte des sanctions américaines visant l'Iran, tout en affirmant espérer parvenir à un accord sur le dossier du nucléaire iranien, dans un contexte d'opposition croissante des Etats-Unis à l'enrichissement de l'uranium par Téhéran.

"Je veux conclure un accord avec l'Iran. Je veux faire quelque chose, si c'est possible", a déclaré Donald Trump pendant un sommet réunissant les six pays du Conseil de Coopération du Golfe à Ryad.

"J'exhorte fermement toutes les nations à se joindre à nous pour appliquer pleinement et totalement les sanctions que je viens d'imposer à l'Iran", a poursuivi le président de la première puissance mondiale.

Il n'est pas clair à quelles sanctions M. Trump faisait référence en parlant de celles qu'il venait "d'imposer", mais l'administration américaine a récemment sanctionné plusieurs entités liées à l'industrie pétrolière et au programme nucléaire iraniens.

Pendant le premier mandat de Donald Trump, les Etats-Unis se sont retirés en 2018 de l'accord conclu en 2015 entre l'Iran et les grandes puissances pour encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales, le rendant caduc.

Il avait également instauré des sanctions drastiques contre tout pays important du pétrole iranien.

Trump a affirmé que ces sanctions secondaires "sont à certains égards encore plus dévastatrices" que les sanctions directes visant l'Iran.

L'administration Trump a déjà tenu quatre rounds de discussions avec l'Iran, alors que le président tente d'éviter une attaque militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.

Lancés le 12 avril, ces pourparlers visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours niée, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent l'économie iranienne.

Les deux pays ont déclaré que les discussions s'étaient déroulées dans une "atmosphère positive", mais elles ne semblent pas avoir abordé en profondeur les aspects techniques d'un éventuel accord.

L'Iran enrichit actuellement l'uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord nucléaire de 2015, alors qu'un taux de 90% est nécessaire pour un usage militaire. Ses stocks de matière fissile inquiètent les puissances occidentales.

L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, a indiqué qu'il comptait également poursuivre les négociations avec le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne vendredi en Turquie.


Le pape appelle les chrétiens d'Orient à ne pas «abandonner» leurs terres

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  • Le pape Léon XIV a appelé mercredi les chrétiens d'Orient à ne pas "abandonner" leurs terres, demandant pour eux "tous les droits nécessaires à une existence sûre"
  • "Je voudrais remercier (...) les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d'abandonner ces terres"

CITE DU VATICAN: Le pape Léon XIV a appelé mercredi les chrétiens d'Orient à ne pas "abandonner" leurs terres, demandant pour eux "tous les droits nécessaires à une existence sûre".

"Je voudrais remercier (...) les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d'abandonner ces terres", a-t-il affirmé lors d'une audience au Vatican aux participants au jubilé des Eglises d'Orient.