Ukraine: les évacués d'Azovstal attendus à Zaporijjia, l'UE précise son projet d'embargo sur le pétrole russe

Des soldats ukrainiens arrivent dans un bâtiment abandonné pour se reposer et recevoir un traitement médical après avoir combattu sur la ligne de front pendant deux mois près de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, le 30 avril 2022. La Russie a envahi l'Ukraine le 24 février 2022. (AFP)
Des soldats ukrainiens arrivent dans un bâtiment abandonné pour se reposer et recevoir un traitement médical après avoir combattu sur la ligne de front pendant deux mois près de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, le 30 avril 2022. La Russie a envahi l'Ukraine le 24 février 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 02 mai 2022

Ukraine: les évacués d'Azovstal attendus à Zaporijjia, l'UE précise son projet d'embargo sur le pétrole russe

  • Un nouveau train d'évacuation devait commencer lundi matin vers 07H00 locales (04H00 GMT) mais les bus n'étaient pas encore arrivés au point de rassemblement après 13H00, a indiqué la mairie de Marioupol sur son compte Telegram
  • Après plusieurs pays européens, les Etats-Unis espèrent «revenir à Kiev d'ici la fin du mois» de mai, a indiqué depuis Lviv la chargée d'affaires américaine Kristina Kvien

ZAPORIJJIA: L'Ukraine espère lundi pouvoir continuer à évacuer des civils depuis Marioupol, alors que les forces russes poursuivent leur offensive sur le Donbass et que les Européens finalisent un projet d'embargo progressif sur le pétrole russe.   

Une centaine de personnes ont déjà été évacuées ce week-end depuis l'immense aciérie Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne de ce port stratégique du sud du Donbass presqu'entièrement sous contrôle russe. Elles étaient attendues lundi soir à Zaporijjia, ville située à quelque 200 km au nord-ouest et toujours sous contrôle ukrainien même si la ligne de front s'en rapproche. 

Des véhicules de l'Unicef et d'ONG internationales, et des dizaines de journalistes, les attendaient sur un parking de la périphérie de Zaporijjia transformé en point d'accueil pour les réfugiés, a constaté l'AFP. 

Les évacuations, qui ont commencé samedi en coordination entre l'Ukraine, la Russie, l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ont permis, pour la première fois en deux mois de siège et de bombardements de la ville, d'évacuer « plus de 100 civils » terrés dans les caves de l'immense aciérie Azovstal, avec les derniers combattants ukrainiens, selon le président Volodymyr Zelensky.  

« Aujourd'hui, pour la première fois depuis le début de la guerre, ce couloir humanitaire vital a commencé à fonctionner. Pour la première fois, il y a eu deux jours de vrai cessez-le-feu sur ce territoire » du complexe sidérurgique, s'est-il réjoui dimanche soir. 

Selon l'armée russe, 57 personnes sont parties vers le nord, vers des territoires occupés par les Russes, et 69 vers des territoires contrôlés par les Ukrainiens.   

La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a cependant rappelé que « des centaines de civils restent bloqués à Azovstal ».  

Un nouveau train d'évacuation devait commencer lundi matin vers 07H00 locales (04H00 GMT) mais les bus n'étaient pas encore arrivés au point de rassemblement après 13H00, a indiqué la mairie de Marioupol sur son compte Telegram. Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a néanmoins assuré plus tard que les opérations étaient « en cours », sans autre détail.  

9 mai 

Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, des milliers de civils ont quitté cette grande ville portuaire transformée en champ de ruines, peuplée d'un demi-million d'habitants avant la guerre et où resteraient encore entre 100 000 et 120 000 personnes selon les autorités ukrainiennes. 

Les Ukrainiens estiment qu'au moins 20 000 personnes y ont trouvé la mort depuis le début du siège russe début mars. 

Dans le reste du Donbass, les forces russes poursuivent leur offensive, avec des combats particulièrement intenses autour d'Izioum, de Lyman et de Roubijné, dont les Russes tentent de « prendre le contrôle pour préparer leur attaque sur Severodonetsk », l'une des grandes villes du Donbass encore contrôlées par Kiev, a indiqué lundi l'état-major ukrainien. 

La situation « est difficile actuellement », a reconnu le ministère ukrainien de la Défense, tout en se disant « convaincu que nous allons réussir à arrêter et repousser l'ennemi jusqu'au territoire russe », a-t-il affirmé.  

A l'approche du 9 mai, date où la Russie commémore en grande pompe la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945, le gouverneur de la région de Lougansk a dit s'attendre à « une intensification des bombardements ». 

Mais à ceux qui pronostiquaient une action militaire russe particulière à cette occasion, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a opposé un démenti. Les militaires russes « n'ajusteront pas artificiellement leurs actions à une quelconque date, y compris le jour de la Victoire », a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne de télévision italienne Mediaset diffusée dimanche. 

Le ministère ukrainien de la Défense a cependant estimé possible lundi que Moscou profite de l'occasion pour « soulever la question » de l'intégration à la Fédération de Russie des « républiques » prorusses du Donbass, dont Moscou a reconnu l'indépendance juste avant d'envahir l'Ukraine. Ou pour annoncer « la préparation d'un référendum » sur l'indépendance de la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, dont les forces russes ont pris le contrôle début mars.  

Kiev accuse depuis plusieurs semaines Moscou de vouloir organiser un tel référendum dans la région de Kherson, toute proche de la Crimée, comme cela a été fait par les séparatistes prorusses du Donbass en 2014. 

Un responsable russe de Kherson avait annoncé la semaine dernière que le rouble allait être introduit comme monnaie officielle dans la région le 1er mai, afin d'éliminer progressivement l'usage de la monnaie ukrainienne, la hryvnia, un acte d' « annexion » pour Kiev.  

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Derniers développements de l'invasion russe en Ukraine, avec photos. (Graphique, AFP)

Propos « scandaleux » de Lavrov 

Interrogé par Mediaset sur les affirmations russes selon lesquelles la guerre vise à « dénazifier » l'Ukraine alors que le président Zelensky est juif, le chef de la diplomatie russe a suscité un tollé en affirmant: « Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif ».  

Son homologue israélien Yaïr Lapid a jugé ces propos « scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique », et convoqué l'ambassadeur russe pour « clarifications ». Kiev les a qualifiés d'« odieux », et Berlin dénoncé une déclaration « absurde. »  

L'armée ukrainienne a affirmé par ailleurs avoir détruit avec des drones Bayraktar deux bateaux patrouilleurs russes de type Raptor près de l'île aux Serpents, en mer Noire, devenue symbole de la résistance ukrainienne. 

marioupol
Natasha de Marioupol laisse exploser son émotion à son arrivée à Zaporijjia. (AFP).

Les Américains de retour à Kiev fin mai?  

Les pays occidentaux, qui ont accéléré leurs livraisons d'armes lourdes pour aider l'Ukraine à résister à l'offensive russe, rouvrent peu à peu leurs ambassades à Kiev, fermées ou déplacées à Lviv, dans l'ouest, au début de l'invasion russe. 

Après plusieurs pays européens, les Etats-Unis espèrent « revenir à Kiev d'ici la fin du mois » de mai, a indiqué depuis Lviv la chargée d'affaires américaine Kristina Kvien.  

« La priorité est la sécurité du personnel. Si les agents de sécurité nous disent que l'on peut revenir à Kiev, alors nous y retournerons », a-t-elle assuré.   

Les Européens travaillent de leur côté à durcir leurs sanctions économiques contre Moscou. Les ministres de l'Energie des 27 devaient se retrouver lundi après-midi à Bruxelles pour peaufiner un calendrier d'arrêt progressif de leurs importations de pétrole russe, qui représentent 30% de leurs importations de pétrole. 

Un contrat avec le groupe russe Rosatom pour construire un réacteur nucléaire dans le nord de la Finlande a par ailleurs été annulé en raison des « risques » supplémentaires liés à l'invasion russe de l'Ukraine, a annoncé lundi le consortium à majorité finlandaise pilotant le projet. 

Estimé à plus de 7,5 milliards d'euros, ce projet de réacteur de 1 200 mégawatts, situé à Pyhajöki, remonte à 2010 et avait déjà souffert de nombreux retards et d'incertitudes. 

En bientôt 10 semaines de guerre, plus de 5,4 millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays, selon l'ONU, et plus de 7,7 millions ont quitté leur foyer, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). 

Aucun bilan fiable n'est disponible, mais le conflit a déjà fait des milliers de morts, civils et militaires. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.