Marioupol: La Russie dément avoir lancé un assaut final sur Azovstal, poursuit son offensive à l'Est

De la fumée s'élève de l'acierie Azovstal. (Reuters).
De la fumée s'élève de l'acierie Azovstal. (Reuters).
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Publié le Mercredi 04 mai 2022

Marioupol: La Russie dément avoir lancé un assaut final sur Azovstal, poursuit son offensive à l'Est

  • Deux femmes ont été tuées et une dizaine d'autres civils blessés dans les bombardements qui ont précédé l'assaut
  • Pour la première fois, une centaine de civils terrés dans les caves de l'immense aciérie ont pu être évacués

ZAPORIJJIA: La Russie a lancé mardi pour la première fois un assaut avec chars et infanterie sur l'aciérie d'Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne dans le port stratégique de Marioupol, au moment où l'ONU annonçait avoir réussi à évacuer plus d'une centaine de civils des lieux.

"Un puissant assaut sur le territoire d'Azovstal est en cours actuellement, avec le soutien de véhicules blindés, de chars, avec des tentatives de débarquement de troupes, avec l'aide de bateaux et d'un grand nombre d'éléments d'infanterie", a affirmé Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment ukrainien Azov, dans un message vidéo sur Telegram.

Peu avant, le ministère russe de la Défense avait annoncé qu'avions et artillerie de l'armée russe et de la "République populaire" prorusse de Donetsk commençaient à "détruire" les "positions de tir" ukrainiennes.

Il a accusé le régiment Azov, qui défend l'usine, d'avoir profité du cessez-le-feu, décrété pour évacuer les civils, pour sortir des sous-sols de l'aciérie et se positionner "sur le territoire et dans les bâtiments de l'usine".

Jusqu'à présent les forces russes pilonnaient par avion et depuis la mer cette aciérie, dont les immenses galeries souterraines datant de la Seconde guerre mondiale abritaient combattants et civils privés d'eau, de nourriture et de médicaments, sans essayer d'y pénétrer.

La Russie dément

Le Kremlin a démenti mercredi que les forces russes avaient lancé un assaut contre l'aciérie d'Azovstal, dernier réduit contrôlé par les forces ukrainiennes dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine.

"L'ordre a été donné (le 21 avril) publiquement par le commandant en chef (Vladimir Poutine) d'annuler tout assaut. Il n'y a pas d'assaut" à l'heure actuelle, a affirmé à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Il a ajouté que les forces de Moscou assiégeaient le site et n'intervenaient que pour "enrayer très rapidement les tentatives" de combattants ukrainiens de rejoindre des "positions de tir".

Mardi, les autorités ukrainiennes ont affirmé que les forces russes menaient un "puissant assaut" sur le territoire d'Azovstal, avec des chars et de l'infanterie.

Le ministère russe de la Défense avait seulement annoncé, lui, des frappes d'avions et d'artillerie pour "détruire des positions de tir" ukrainiennes.

Le 21 avril, Vladimir Poutine avait déclaré avoir ordonné à ses troupes de ne pas lancer d'assaut mais de bloquer la zone "de sorte que pas une mouche ne passe".

Offensive à l'est

Sur le terrain, les forces russes ont poursuivi mardi leur offensive dans l'est de l'ukraine. Et selon l'état-major des forces ukrainiennes, elles ont lancé des missiles dans plusieurs régions du pays, dont celles de Kiev, Odessa, Donetsk ou Lviv, dans le but de "détruire les infrastructures de transport de l'Ukraine".

Et pour la seule région de Donetsk, où la Russie concentre son offensive depuis plusieurs jours, douze attaques russes ont été repoussées au cours des dernières 24 haures, a affirmé mercredi matin l'état-major.

Quelque 21 civils sont morts et 27 ont été blessés dans la région de Donetsk mardi, le bilan quotidien le plus lourd depuis la frappe sur la gare de Kramatorsk qui avait fait 57 morts, selon le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko sur Telegram.

Parmi ces 21 tués, 10 l'ont été dans la frappe sur une usine à Avdiivka et cinq à Lyman, l'un des points chauds de la ligne de front.

Dans le sud, la grande ville d'Odessa est de nouveau la cible des missiles russes.

Les Ukrainiens craignent que ce grand port figure parmi les objectifs de Moscou, notamment depuis qu'un général russe a affirmé que l'offensive en Ukraine visait à établir un couloir de la Russie vers la région séparatiste moldave de Transdniestrie, qui passerait par Odessa.

Mardi soir, des tirs de missiles ont notamment détruit trois centrales électriques à Lviv, a indiqué sur Telegram Andriï Sadovy, le maire de cette grande ville de l'ouest du pays désormais partiellement privée d'électricité.

Et sur le front diplomatique, la Russie boycottera mercredi - un geste rare - une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU avec le Comité politique et de sécurité (COPS) de l'Union européenne, illustrant une nouvelle dégradation des relations entre Moscou et ses partenaires aux Nations unies, selon des diplomates.

Le général américain Christopher Cavoli, nouveau chef militaire de l'Otan

Fils d'un officier italo-américain, Christophe Cavoli est né en pleine guerre froide a Würzburg, en Allemagne de l'Ouest, et a grandi dans des base militaires au fil des affectations paternelles.

Russophone, il est en service depuis 1987 et commande depuis 2020 les forces américaines en Europe et en Afrique, dont le Quartier général est à Wiesbaden, en Allemagne.

Le chef militaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord est toujours un officier américain, car l'Europe désigne le secrétaire général de l'Otan, actuellement le Norvégien Jens Stoltenberg, reconduit dans ses fonctions à cause de la guerre en Ukraine.

 

Des centaines de civils évacués

Deux femmes ont été tuées et une dizaine d'autres civils blessés dans les bombardements qui ont précédé l'assaut, a précisé M. Palamar dans son message vidéo, indiquant que d'autres civils se trouvaient toujours sur les lieux.

Le matin, la présidence ukrainienne avait annoncé poursuivre ses efforts, avec l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), pour évacuer les civils restés à Azovstal, au nombre de 200 selon le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko.

Ce week-end, pour la première fois en deux mois de siège et de bombardements, une centaine de civils terrés dans les caves de l'immense aciérie ont pu être évacués.

Une partie d'entre eux au moins sont arrivés mardi dans la ville de Zaporijjia, ville sous contrôle ukrainien à 230 km au nord-ouest de Marioupol.

"Je suis heureuse et soulagée de confirmer que 101 civils ont été évacués avec succès de l'usine métallurgique Azovstal à Marioupol", a annoncé mardi la coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l'Ukraine, Osnat Lubrani, dans un communiqué.

 

Le pape se dit prêt à voir Poutine et compare l'Ukraine au Rwanda

"Comment ne parvenons-nous pas à arrêter toute cette brutalité? Nous avons vu la même chose il y a 25 ans avec le Rwanda", a-t-il déploré, évoquant le génocide de 1994 au cours duquel 800.000 personnes, principalement issues de la minorité tutsi, ont été tuées, selon l'ONU.

S'interrogeant sur les causes du conflit, le chef spirituel des catholiques a évoqué une "colère" du Kremlin ayant pu être "facilitée" par "les aboiements de l’Otan à la porte de la Russie", des propos qui ont provoqué de vives réactions des autorités polonaises.

Le souverain pontife a exclu de se rendre pour le moment à Kiev, en dépit des invitations des Ukrainiens.

"Je dois d'abord aller à Moscou, je dois d'abord rencontrer Poutine", a assuré François qui a multiplié les appels à la cessation des combats en Ukraine.

 

Dans une déclaration sur internet mardi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui indiqué que 156 civils avaient été évacués et étaient arrivés à Zaporijjia.

"Ce n'est pas encore une victoire, mais c'est un résultat", a-t-il dit. "Nous continuerons à faire tout notre possible pour sortir nos gens de Marioupol (...) C'est dur, mais nous devons sauver tout le monde, civils et militaires".

"Nous sommes tellement reconnaissants à tous ceux qui nous ont aidés. Il y a eu un moment où nous avions perdu espoir, nous pensions que tout le monde nous avait oubliés", a déclaré à son arrivée à Zaporijjia l'une des évacuées, Anna Zaïtseva, avec dans les bras un bébé de six mois.

De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souhaité "davantage de pauses humanitaires" sur le modèle de celle organisée avec l'Ukraine et la Russie et qui a permis l'évacuation des civils de l'aciérie Azovstal, sans préciser leurs lieux possibles.

Heure de gloire

Dans un appel téléphonique de plus de deux heures avec le président Vladimir Poutine, le président français Emmanuel Macron lui a demandé de "permettre la poursuite (de ces) évacuations".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson, premier dirigeant occidental à s'adresser au Parlement ukrainien depuis le début du conflit le 24 février, a lui promis une aide militaire supplémentaire de 355 millions d'euros pour Kiev.

"C'est l'heure de gloire de l'Ukraine, dont on se souviendra et qu'on racontera pendant des générations", a dit Boris Johnson, en allusion au célèbre discours prononcé par Winston Churchill le 18 juin 1940.

Cette nouvelle aide inclut "des radars pour localiser l'artillerie qui bombarde vos villes, des drones de transport lourd pour approvisionner vos forces, et des milliers d'appareils de vision nocturne", a-t-il précisé.

Cette annonce est intervenue alors que le président Poutine appelait l'Occident à cesser de fournir des armes à l'Ukraine.

 

L'UE prépare une nouvelle série de sanctions contre la Russie

La Commission européenne a finalisé mardi sa proposition pour un sixième paquet de sanctions contre Moscou pour tarir le financement de son effort de guerre contre l'Ukraine.

Elle prévoit un arrêt progressif des achats européens sur une période de six à huit mois, jusqu'à fin 2022, avec une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie.

Les Vingt-Sept examinent également des mesures immédiates comme une taxe sur le transport par tankers, selon le responsable européen.

Ce nouveau paquet de sanctions prévoit également l'exclusion d'autres banques russes du système interbancaire Swift et l'inscription de propagandistes du régime russe et d'auteurs de désinformation sur la liste noire des personnes interdites dans l'UE, a précisé mardi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

 

Tortures et meurtres

Dans l'est du pays, les Russes poursuivent leur offensive.

21 civils sont morts et 27 ont été blessés dans la région de Donetsk mardi, le bilan quotidien le plus lourd depuis la frappe sur la gare de Kramatorsk qui avait fait 57 morts, selon le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko sur Telegram.

Parmi ces 21 tués, 10 l’ont été dans la frappe sur une usine à Avdiivka et cinq à Lyman, l’un des points chauds de la ligne de front.

Dans le sud, la grande ville d'Odessa est de nouveau la cible des missiles russes.

Les Ukrainiens craignent que ce grand port figure parmi les objectifs de Moscou, notamment depuis qu'un général russe a affirmé que l'offensive du Kremlin en Ukraine visait à établir un couloir de la Russie vers la région séparatiste moldave de Transnistrie, qui passerait par Odessa.

A l'est d'Odessa, le centre de Mykolaïv a été frappé dans la soirée de lundi, selon le rapport matinal de la présidence. Une enquête sur de possibles "tortures et meurtres" pendant l'occupation russe d'une localité de cette région a été lancée, ont par ailleurs indiqué mardi sur Telegram les services de la procureure générale d'Ukraine.

"Selon l'enquête, les corps de deux habitants avec des traces de blessures par balle ont été trouvés dans une fosse commune du village de Novofontanka" et "un des hommes avait les jambes attachées", précisent-ils.

Mardi soir, des tirs de missiles ont notamment détruit trois centrales électriques à Lviv, a indiqué sur Telegram Andriï Sadovy, le maire de cette grande ville de l'ouest du pays désormais partiellement privée d'électricité.

Toujours dans l'ouest, au moins 17 personnes ont été tuées mardi après qu'un bus a percuté un camion citerne d'essence, a indiqué dans la soirée M. Zelensky, en craignant un bilan final plus lourd. Cet accident ne semblait a priori pas directement lié au conflit.


Venezuela: Maduro annonce le déploiement de 4,5 millions de miliciens en réponse aux «menaces» américaines 

Le président vénézuelien Nicolas Maduro a annoncé lundi le déploiement de 4,5 millions de miliciens dans le pays en réponse aux "menaces" américaines face au déploiement de forces militaires américaines dans les Caraïbes. (AFP)
Le président vénézuelien Nicolas Maduro a annoncé lundi le déploiement de 4,5 millions de miliciens dans le pays en réponse aux "menaces" américaines face au déploiement de forces militaires américaines dans les Caraïbes. (AFP)
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  • La milice vénézuelienne fondée par le feu président Hugo Chavez dont Maduro est le successeur est, de source officielle, composée de quelque 5 millions de personnes, civils ou réservistes, et est placée sous le commandement de l'armée
  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a confirmé la semaine dernière le déploiement de forces navales et aériennes américaines dans les Caraïbes pour une opération anti-drogue

CARACAS: Le président vénézuelien Nicolas Maduro a annoncé lundi le déploiement de 4,5 millions de miliciens dans le pays en réponse aux "menaces" américaines face au déploiement de forces militaires américaines dans les Caraïbes.

"Cette semaine, je vais activer un plan spécial avec plus de 4,5 millions miliciens pour garantir la couverture de tout le territoire national. Des milices préparées, activées et armées", a lancé à la télévision publique M. Maduro, dont les Etats-Unis ont doublé à 50 millions de dollars la récompense pour sa capture.

La milice vénézuelienne fondée par le feu président Hugo Chavez dont Maduro est le successeur est, de source officielle, composée de quelque 5 millions de personnes, civils ou réservistes, et est placée sous le commandement de l'armée.

Evoquant le "réchauffé pourri des menaces extravagantes, rocambolesques et farfelues" de Washington, M. Maduro a aussi lancé "Fusils et missiles pour la force paysanne ! Pour défendre le territoire, la souveraineté et la paix du Venezuela (...) Missiles et fusils pour la classe ouvrière, pour qu'elle défende notre patrie".

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a confirmé la semaine dernière le déploiement de forces navales et aériennes américaines dans les Caraïbes pour une opération anti-drogue peu de temps après que l'administration a doublé la récompense pour M. Maduro, accusé de faire partie d'un cartel.

"Nous sommes également déployés dans toute les Caraïbes (...) qui nous appartiennent, dans notre mer, propriété, territoire vénézuélien", avait rétorqué" le ministre de l'Intérieur Diosdado Cabello.


Poutine et Trump ont discuté de «l'idée» de porter à un «plus haut niveau» les négociations directes Russie-Ukraine

Donald Trump va "commencer les préparatifs" d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui rejetait jusqu'ici une telle réunion, au terme d'une "très bonne" entrevue avec le président ukrainien et plusieurs dirigeants européens. (AFP)
Donald Trump va "commencer les préparatifs" d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui rejetait jusqu'ici une telle réunion, au terme d'une "très bonne" entrevue avec le président ukrainien et plusieurs dirigeants européens. (AFP)
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  • "Nous sommes prêts à une rencontre bilatérale avec Poutine et après cela nous nous attendons à une rencontre trilatérale" avec la participation de Donald Trump, a de son côté déclaré le chef d'Etat ukrainien à la presse
  • Les éventuelles concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine sont "une question que nous laisserons entre moi et Poutine", a-t-il ajouté

WASHINGTON: Donald Trump va "commencer les préparatifs" d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui rejetait jusqu'ici une telle réunion, au terme d'une "très bonne" entrevue avec le président ukrainien et plusieurs dirigeants européens.

Le président russe a convenu de cette future rencontre, qui devrait se produire dans les deux semaines à venir, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain, a fait savoir le chancelier allemand Friedrich Merz, l'un des responsables européens conviés à la Maison Blanche.

"Nous sommes prêts à une rencontre bilatérale avec Poutine et après cela nous nous attendons à une rencontre trilatérale" avec la participation de Donald Trump, a de son côté déclaré le chef d'Etat ukrainien à la presse.

Les éventuelles concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine sont "une question que nous laisserons entre moi et Poutine", a-t-il ajouté.

"L'idée a été discutée qu'il serait nécessaire d'étudier la possibilité de porter à un plus haut niveau la représentation de l'Ukraine et de la Russie", a de son côté déclaré le conseiller diplomatique du président russe Iouri Ouchakov, cité par l'agence Tass.

"Garanties de sécurité" 

Donald Trump a précisé sur son réseau Truth Social que la rencontre, en un lieu qui reste à déterminer, serait suivie d'une réunion à trois avec lui-même, visant à mettre fin à trois ans et demi de conflit, déclenché par l'invasion russe.

Lundi, le président américain et ses invités ont "discuté de garanties de sécurité pour l'Ukraine, des garanties qui seraient fournies par divers pays européens, en coordination avec les Etats-Unis d'Amérique", selon le président américain.

"Les garanties de sécurité seront probablement décidées par nos partenaires et il y aura de plus en plus de détails, car tout sera couché sur papier et officialisé (...) d'ici une semaine à dix jours", a indiqué pour sa part M. Zelensky.

Moscou refuse toute garantie de sécurité passant par l'Otan et son mécanisme de défense collective, le célèbre article 5.

"Je pense que nous avons eu une très bonne conversation avec le président Trump, c'était vraiment la meilleure", a déclaré par ailleurs le chef de l'Etat ukrainien en début d'après-midi. Il a ajouté plus tard que Kiev avait offert de se fournir en armes américaines pour 90 milliards de dollars, le Financial Times évoquant lui un budget de 100 milliards financés par les Européens.

Avant une réunion élargie avec les dirigeants européens, les deux hommes avaient eu un entretien bilatéral dans le Bureau ovale, où ils ont répondu à quelques questions des journalistes sur un ton cordial, à l'extrême opposé de l'humiliation publique subie par Volodymyr Zelensky au même endroit fin février.

"Merci" 

"Merci pour l'invitation et merci beaucoup pour vos efforts, vos efforts personnels pour mettre fin à la tuerie et arrêter cette guerre", a dit le président ukrainien, qui s'était vu reprocher son ingratitude la dernière fois.

Volodymyr Zelensky et les Européens ont tout fait pour mettre Donald Trump dans les meilleures dispositions, après sa rencontre peu concluante de vendredi avec Vladimir Poutine, pendant laquelle le président russe n'a fait aucune concession publique sur l'Ukraine.

Le président ukrainien portait une veste de costume et une chemise noires qui lui ont valu les compliments de Donald Trump, attentif aux marques de respect protocolaire.

Volodymyr Zelensky avait été critiqué par les partisans de Donald Trump en février pour sa tenue d'inspiration militaire, jugée trop décontractée.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a de son côté estimé que l'Ukraine ne devrait pas être contrainte de faire des concessions territoriales dans le cadre d'un éventuel accord de paix. "La demande russe visant à ce que Kiev renonce aux parties libres du Donbass correspond, pour parler franchement, à une proposition visant à ce que les Etats-Unis renoncent à la Floride", a-t-il lancé.

"Un accord pour moi" 

Le président français Emmanuel Macron a lui appelé à "augmenter les sanctions" contre la Russie si les futurs pourparlers échouaient, et précisé que la question sans doute la plus difficile, celle d'éventuelles concessions territoriales, n'avait pas été abordée lundi.

Donald Trump a répété lundi qu'il n'était selon lui pas nécessaire d'en passer par un cessez-le-feu avant un accord de paix définitif, alors que le plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale se poursuit, avec des attaques de drones et de missiles balistiques russes.

Avant que ne commencent les discussions avec les Européens, le président américain a dit à son homologue français Emmanuel Macron lors d'un échange apparemment capté à son insu par un micro, et en parlant de Vladimir Poutine: "Je pense qu'il veut conclure un accord pour moi. Vous comprenez? Aussi dingue que ça paraisse".

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le Premier ministre britannique Keir Starmer, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le président finlandais Alexander Stubb, Friedrich Merz et Emmanuel Macron ont fait bloc autour de Volodymyr Zelensky lundi à la Maison Blanche, dans une manifestation de solidarité diplomatique inédite.


Sommet Poutine-Zelensky en vue après la réunion des Européens autour de Trump

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump participent à une réunion dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 18 août 2025. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump participent à une réunion dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 18 août 2025. (AFP)
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  • Donald Trump a annoncé des préparatifs pour une rencontre entre Zelensky et Poutine, suivie d’un sommet trilatéral avec lui-même, visant à mettre fin à la guerre en Ukraine
  • Les dirigeants européens affichent leur unité autour de l’Ukraine à Washington, mais aucune concession territoriale n’a été officiellement discutée

WASHINGTON: Donald Trump va "commencer les préparatifs" d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui rejetait jusqu'ici une telle réunion, au terme d'une "très bonne" entrevue avec le président ukrainien et plusieurs dirigeants européens.

Le président russe a convenu de cette future rencontre, qui devrait se produire dans les deux semaines à venir, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain, a fait savoir le chancelier allemand Friedrich Merz, l'un des responsables européens conviés à la Maison Blanche.

"Nous sommes prêts à une rencontre bilatérale avec Poutine et après cela nous nous attendons à une rencontre trilatérale" avec la participation de Donald Trump, a de son côté déclaré le chef d'Etat ukrainien à la presse.

Les éventuelles concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine sont "une question que nous laisserons entre moi et Poutine", a-t-il ajouté.

"L'idée a été discutée qu'il serait nécessaire d'étudier la possibilité de porter à un plus haut niveau la représentation de l'Ukraine et de la Russie", a de son côté déclaré le conseiller diplomatique du président russe Iouri Ouchakov, cité par l'agence Tass.

- "Garanties de sécurité" -

Donald Trump a précisé sur son réseau Truth Social que la rencontre, en un lieu qui reste à déterminer, serait suivie d'une réunion à trois avec lui-même, visant à mettre fin à trois ans et demi de conflit, déclenché par l'invasion russe.

Lundi, le président américain et ses invités ont "discuté de garanties de sécurité pour l'Ukraine, des garanties qui seraient fournies par divers pays européens, en coordination avec les Etats-Unis d'Amérique", selon le président américain.

"Les garanties de sécurité seront probablement décidées par nos partenaires et il y aura de plus en plus de détails, car tout sera couché sur papier et officialisé (...) d'ici une semaine à dix jours", a indiqué pour sa part M. Zelensky.

Moscou refuse toute garantie de sécurité passant par l'Otan et son mécanisme de défense collective, le célèbre article 5.

"Je pense que nous avons eu une très bonne conversation avec le président Trump, c'était vraiment la meilleure", a déclaré par ailleurs le chef de l'Etat ukrainien en début d'après-midi. Il a ajouté plus tard que Kiev avait offert de se fournir en armes américaines pour 90 milliards de dollars, le Financial Times évoquant lui un budget de 100 milliards financés par les Européens.

Avant une réunion élargie avec les dirigeants européens, les deux hommes avaient eu un entretien bilatéral dans le Bureau ovale, où ils ont répondu à quelques questions des journalistes sur un ton cordial, à l'extrême opposé de l'humiliation publique subie par Volodymyr Zelensky au même endroit fin février.

- "Merci" -

"Merci pour l'invitation et merci beaucoup pour vos efforts, vos efforts personnels pour mettre fin à la tuerie et arrêter cette guerre", a dit le président ukrainien, qui s'était vu reprocher son ingratitude la dernière fois.

Volodymyr Zelensky et les Européens ont tout fait pour mettre Donald Trump dans les meilleures dispositions, après sa rencontre peu concluante de vendredi avec Vladimir Poutine, pendant laquelle le président russe n'a fait aucune concession publique sur l'Ukraine.

Le président ukrainien portait une veste de costume et une chemise noires qui lui ont valu les compliments de Donald Trump, attentif aux marques de respect protocolaire.

Volodymyr Zelensky avait été critiqué par les partisans de Donald Trump en février pour sa tenue d'inspiration militaire, jugée trop décontractée.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a de son côté estimé que l'Ukraine ne devrait pas être contrainte de faire des concessions territoriales dans le cadre d'un éventuel accord de paix. "La demande russe visant à ce que Kiev renonce aux parties libres du Donbass correspond, pour parler franchement, à une proposition visant à ce que les Etats-Unis renoncent à la Floride", a-t-il lancé.

- "Un accord pour moi" -

Le président français Emmanuel Macron a lui appelé à "augmenter les sanctions" contre la Russie si les futurs pourparlers échouaient, et précisé que la question sans doute la plus difficile, celle d'éventuelles concessions territoriales, n'avait pas été abordée lundi.

Donald Trump a répété lundi qu'il n'était selon lui pas nécessaire d'en passer par un cessez-le-feu avant un accord de paix définitif, alors que le plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale se poursuit, avec des attaques de drones et de missiles balistiques russes.

Avant que ne commencent les discussions avec les Européens, le président américain a dit à son homologue français Emmanuel Macron lors d'un échange apparemment capté à son insu par un micro, et en parlant de Vladimir Poutine: "Je pense qu'il veut conclure un accord pour moi. Vous comprenez? Aussi dingue que ça paraisse".

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le Premier ministre britannique Keir Starmer, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le président finlandais Alexander Stubb, Friedrich Merz et Emmanuel Macron ont fait bloc autour de Volodymyr Zelensky lundi à la Maison Blanche, dans une manifestation de solidarité diplomatique inédite.