Vietnam: de l'extrême pauvreté à un titre de championne du monde de boxe

Après une enfance dans la rue, Nguyen Thi Thu Nhi a lutté contre la pauvreté et les préjugés sexistes pour devenir la toute première Vietnamienne championne du monde de boxe (Photo, AFP).
Après une enfance dans la rue, Nguyen Thi Thu Nhi a lutté contre la pauvreté et les préjugés sexistes pour devenir la toute première Vietnamienne championne du monde de boxe (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 04 mai 2022

Vietnam: de l'extrême pauvreté à un titre de championne du monde de boxe

  • En octobre, la jeune femme de 25 ans a infligé une défaite surprise à la championne en titre, la Japonaise Etsuko Tada, pour s'emparer de la ceinture mondiale WBO des poids pailles
  • Il s'agit d'un triomphe remarquable pour une athlète féminine qui a connu des débuts modestes dans une société conservatrice

HO CHI MINH-VILLE: Après une enfance dans la rue, Nguyen Thi Thu Nhi a lutté contre la pauvreté et les préjugés sexistes pour devenir la toute première Vietnamienne championne du monde de boxe.

En octobre, la jeune femme de 25 ans a infligé une défaite surprise à la championne en titre, la Japonaise Etsuko Tada, pour s'emparer de la ceinture mondiale WBO des poids pailles.

Il s'agit d'un triomphe remarquable pour une athlète féminine qui a connu des débuts modestes dans une société conservatrice où la participation des femmes au sport, en particulier ceux de combat, est souvent méprisée.

En difficulté scolaire, Nhi s'est tournée vers la boxe à 13 ans et a été repérée par un entraîneur de l'équipe d'Hô Chi Minh-Ville (sud).

L'adolescente vit alors à neuf dans une minuscule maison et va se consacrer entièrement à l'entraînement dans le but de sortir sa famille de la pauvreté. 

"Ma motivation était de gagner de l'argent, alors je m'entraînais de plus en plus dur", a-t-elle confié à l'AFP. 

"Je n'avais pas le temps de sortir et de m'amuser. Je m'entraînais presque tous les jours de la semaine". 

Le reste du temps, elle tentait de gagner quelques centimes avec des petits boulots.

"Je gagnais de l'argent en vendant des billets de loterie dans la rue, en servant des nouilles dans des restaurants. Je faisais tout ce qui pouvait me rapporter de l'argent pour aider ma famille", raconte Nhi après une séance au centre national d'entraînement d'Hô Chi Minh-Ville.

Un titre remporté après seulement 5 combats pro

Son titre mondial, elle l'a remporté aux points lors de son cinquième combat professionnel seulement, face à son adversaire japonaise, plus grande et beaucoup plus expérimentée qu'elle. Une énorme surprise.

"Je n'arrivais pas à croire que j'avais gagné. Je suis restée éveillée toute la nuit avec la ceinture de championnat à côté de moi dans mon lit", a-t-elle déclaré. 

Au Vietnam, où le communisme se mêle aux croyances confucéennes traditionnelles, les attitudes misogynes à l'égard des femmes dans le sport persistent et Nhi a dû subir des railleries alors qu'elle poursuivait son chemin. 

"Mes voisins demandaient constamment à ma grand-mère pourquoi elle me laissait faire de la boxe comme les garçons", raconte Nhi. 

"J'ai dû faire de mon mieux pour leur montrer que la voie que j'avais choisie était la bonne pour moi. Je gagnais ma vie grâce à ma passion pour la boxe. J'étais meilleure qu'eux." 

Mais ces défis n'ont fait que renforcer sa détermination.

"J'ai toujours fait de mon mieux et poussé mon corps jusqu'à ses limites depuis que je suis toute petite", a-t-elle déclaré. 

Six mois après son triomphe, la carrière de boxeuse de Nhi est à la croisée des chemins, car elle cherche à jongler entre les combats professionnels et les événements amateurs. 

Au Vietnam, les athlètes doivent constamment trouver un équilibre entre leurs contrats avec des promoteurs professionnels et leurs obligations légales envers les autorités nationales du sport.

Fin avril, la fédération WBO l'a informée que son titre mondial lui avait été retiré parce qu'elle n'avait pas défendu sa couronne dans le délai réglementaire de 180 jours.

Un revers qui ne la décourage pas, même si elle a déclaré forfait pour les Jeux d'Asie du Sud-Est qui se tiennent dans son pays à la mi-mai. 

Objectif, championnats du monde en Turquie

La boxeuse se concentre maintenant sur les prochains championnats du monde amateur qui se dérouleront en même temps en Turquie.

"Mon objectif maintenant est de gagner une médaille en Turquie, pour prouver à tous que je peux aller sur les deux voies, amateure et professionnelle", explique Nhi. 

Quelle que soit la suite de sa carrière, la boxe a transformé la vie de celle qui, adolescente, ne gagnait que quelques centimes par jour.

Aujourd'hui l'état lui verse un salaire fixe et elle perçoit des revenus pour des prestations dans des programmes de télévision. 

Cela lui permet d'économiser pour s'offrir un jour "un appartement ou une petite maison".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.