Ukraine: Bruxelles propose de sanctionner le chef de l'Eglise orthodoxe russe

La Commission européenne propose de sanctionner le chef de l'Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill (Photo, AFP).
La Commission européenne propose de sanctionner le chef de l'Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 04 mai 2022

Ukraine: Bruxelles propose de sanctionner le chef de l'Eglise orthodoxe russe

  • Le chef de l'Eglise orthodoxe russe, qui revendique environ 150 millions de fidèles dans le monde, principalement en Russie, a multiplié les sermons soutenant l'offensive du Kremlin en Ukraine
  • Le 27 février, il y a vu un combat contre les «forces du mal» opposées à «l'unité» historique entre la Russie et l'Ukraine

BRUXELLES: La Commission européenne propose de sanctionner le chef de l'Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill, dans le cadre d'un sixième train de mesures en réponse à la guerre en Ukraine, selon un document consulté mercredi par l'AFP.

La nouvelle liste, qui devra encore être approuvée par les Etats membres, comprend 58 personnalités, dont de nombreux militaires russes soupçonnés d'être impliqués dans des "crimes contre l'humanité et crimes de guerre" à Boutcha en Ukraine.

Elle comprend également le directeur du Centre national russe de gestion de la défense, Mikhaïl Mizintsev, pour son rôle dans le siège de la ville ukrainienne de Marioupol.

Egalement visés, la femme, la fille et un fils du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Le patron du gendarme russe des télécoms Roskomnadzor, Andreï Lipov, fait aussi partie de la liste, de même que la nouvelle maire de Melitopol Galina Danilchenko, installée par les forces russes qui occupent la ville ukrainienne.

Les sanctions consistent en une interdiction d'entrée dans l'UE et un gel des avoirs. Plus d'un millier de personnes sont déjà inscrites sur la liste noire européenne. 

Le patriarche Kirill, "un allié de longue date du président Vladimir Poutine, est devenu l'un des principaux soutiens de l'agression militaire russe contre l'Ukraine", souligne le document.

Le chef de l'Eglise orthodoxe russe, qui revendique environ 150 millions de fidèles dans le monde, principalement en Russie, a multiplié les sermons soutenant l'offensive du Kremlin en Ukraine.

Le 27 février, il y a vu un combat contre les "forces du mal" opposées à "l'unité" historique entre la Russie et l'Ukraine.

Les nouvelles sanctions visent aussi 17 entités, parmi lesquelles l'avionneur Soukhoï, dont les chasseurs sont utilisés en Ukraine, ainsi que d'autres entreprises fournissant les forces armées russes en électricité, télécommunications, matériel (véhicules, drones, pneus), mais aussi en uniformes et en repas.

Les sanctions européennes, prises depuis 2014 après l'annexion de la Crimée, concernent déjà 1.091 personnes et 80 entités.

La Russie interdit son territoire au Premier ministre japonais

La Russie a interdit mercredi l'accès à son territoire à plus de soixante responsables japonais, dont le Premier ministre Fumio Kishida, en représailles aux sanctions prises par la Japon contre Moscou pour son offensive en Ukraine.

"Il a été décidé d'interdire définitivement" à 63 citoyens japonais d'entrer en Russie, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères russe. Dans cette liste, l'on trouve également des ministres, des députés, des hommes d'affaires, des responsables médiatiques et des professeurs d'université.

Le gouvernement de M. Kishida "a lancé une campagne anti-russe sans précédent, permet une rhétorique inacceptable contre la Fédération de Russie, y compris des calomnies et des menaces directes", affirme le ministère russe.

Moscou accuse Tokyo de prendre "des mesures pratiques visant à démanteler les relations de bon voisinage, à porter atteinte à l'économie russe et au prestige international de notre pays".

La Russie indique par ailleurs répondre aux "sanctions personnelles imposées par le gouvernement japonais aux citoyens russes, y compris aux hauts dirigeants de l'Etat".

Complexes, les relations russo-japonaises se sont sérieusement dégradées depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, le Japon participant aux sanctions occidentales prises contre Moscou.

Tokyo a aussi décidé début avril de cesser d'importer du charbon russe, tout en restant impliqué dans des projets pétrogaziers offshore près de Sakhaline, dans l'Extrême-Orient russe. 

Et depuis avril, pour la première fois depuis 2003, le Japon considère de nouveau que quatre petites îles au nord de l'Archipel, les îles Kouriles, sont "occupées illégalement" par la Russie, un différend territorial qui empêche la signature d'un traité de paix entre les deux pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.


Thaïlande: trois morts dans une fusillade dans un centre commercial à Bangkok

Une ambulance est vue devant le centre commercial Siam Paragon à Bangkok le 3 octobre 2023, à la suite d'une fusillade dans le centre commercial (Photo de Jack TAYLOR / AFP).
Une ambulance est vue devant le centre commercial Siam Paragon à Bangkok le 3 octobre 2023, à la suite d'une fusillade dans le centre commercial (Photo de Jack TAYLOR / AFP).
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  • L'assaillant a été arrêté, a confirmé de son côté le Premier ministre Srettha Thavisin
  • Des bruits d'explosion ont créé des scènes de panique en fin d'après-midi, à Siam Paragon, un haut-lieu touristique et commercial de la capitale thaïlandaise

BANGKOK: Trois personnes ont trouvé la mort mardi dans une fusillade dans un important centre commercial de Bangkok, ont indiqué les services d'urgence thaïlandais, alors que l'assaillant a été arrêté.

Le centre d'urgences Erawan a aussi fait état de quatre blessés, dans un message diffusé à la presse.

L'assaillant a été arrêté, a confirmé de son côté le Premier ministre Srettha Thavisin.

"La police évacue les lieux. La situation est revenue au calme", a déclaré le dirigeant à la télévision.

Des images de vidéosurveillance diffusées sur les réseaux sociaux montrent un jeune homme appréhendé par deux policiers arme au poing, dans un magasin de meubles.

Des bruits d'explosion ont créé des scènes de panique en fin d'après-midi, à Siam Paragon, un haut-lieu touristique et commercial de la capitale thaïlandaise.

Des centaines de personnes ont évacué le bâtiment, selon une journaliste de l'AFP sur place.

Plus d'une heure après le début supposé de la fusillade, des dizaines de véhicules de la police et d'ambulances stationnaient toujours devant les principales entrées du centre commercial.

Les attaques à main armée sont récurrentes dans le royaume, qui a l'un des taux de possession d'armes à feu les plus élevés d'Asie.

Cet incident intervient quasiment un an jour pour jour après la plus importante tuerie de masse de l'histoire moderne de la Thaïlande, dans la province de Nong Bua Lam Phu (nord-est).

Un ancien policier avait tué 36 personnes, dont une majorité d'enfants de moins de cinq ans, lors d'un périple meurtrier au fusil et au couteau qui avait duré plus de trois heures.

Des attaques à main armée continuent de faire des victimes chaque semaine ou presque dans le royaume, sans que la situation n'évolue beaucoup sur le plan juridique.

Le pays comptait en 2017 environ dix millions d'armes à feu, dont près de la moitié (4 millions) ne sont pas enregistrées auprès des autorités, selon le Small Arms Survey, un programme de recherche suisse.

En 2020, une tuerie dans un centre commercial de Nakhon Ratchasima a fait 29 morts.


Semi-conducteurs: le Japon confirme 1,2 md EUR de subventions pour l'américain Micron

Vue d'un bâtiment abritant les installations du géant américain des semi-conducteurs Micron, à Shanghai, le 22 mai 2023. (AFP)
Vue d'un bâtiment abritant les installations du géant américain des semi-conducteurs Micron, à Shanghai, le 22 mai 2023. (AFP)
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  • Le projet de Micron «vise à développer et à produire des puces-mémoires de pointe qui seront utilisées dans des domaines tels que l'IA générative, les centres de données et la conduite autonome», a rappelé le ministre japonais de l'Economie
  • Comme d'autres pays industrialisés, le Japon investit lourdement pour accroître sa production nationale et réduire sa dépendance dans les semi-conducteurs

TOKYO: Le gouvernement japonais a confirmé mardi son intention de fournir jusqu'à 192 milliards de yens (1,2 milliard d'euros) de subventions au groupe américain Micron pour le développement et la production au Japon de puces électroniques de nouvelle génération.

Le projet de Micron "vise à développer et à produire des puces-mémoires de pointe qui seront utilisées dans des domaines tels que l'IA générative, les centres de données et la conduite autonome", a rappelé le ministre japonais de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti) Yasutoshi Nishimura lors d'une conférence de presse à Tokyo.

En marge du sommet du G7 à Hiroshima (ouest du Japon) en mai dernier, Micron avait annoncé vouloir investir jusqu'à 500 milliards de yens (3,2 milliards d'euros au cours actuel) dans les prochaines années "avec le soutien étroit du gouvernement japonais".

L'agence d'informations financières Bloomberg avait déjà rapporté à l'époque que le gouvernement nippon envisageait d'accorder environ 200 milliards de yens de subventions pour Micron, qui compte introduire au Japon la technologie de lithographie Extreme Ultraviolet (EUV) permettant de produire des puces plus performantes.

Comme d'autres pays industrialisés, le Japon investit lourdement pour accroître sa production nationale et réduire sa dépendance dans les semi-conducteurs, alors que les tensions entre la Chine et Taïwan - l'un des plus gros fabricants au monde de puces électroniques via le groupe TSMC - aggravent les inquiétudes sur la sécurité en matière d'approvisionnement en puces électroniques.

Tokyo subventionne généreusement également la construction d'une usine de TSMC sur la grande île japonaise méridionale de Kyushu, et a aussi créé avec le concours de grandes entreprises privées nippones un nouveau fabricant de semi-conducteurs, Rapidus, qui s'est déjà associé avec l'américain IBM.

Le Japon a par ailleurs entrepris de nationaliser JSR, une entreprise nippone qui est un poids lourd mondial de la production de résines photosensibles utilisées dans l'industrie des semi-conducteurs, pour un montant équivalent à environ 6 milliards d'euros.


Manoeuvres navales conjointes entre les Etats-Unis et les Philippines

Le vice-amiral Karl Thomas, commandant de la 7e flotte américaine (à gauche), et le vice-amiral Toribio Adaci Jr, commandant de l'exercice SAMASAMA 2023 de la marine philippine (à droite), se serrent la main lors de la cérémonie d'ouverture de l'exercice SAMASAMA 2023, l'exercice bilatéral annuel entre les Philippines et les États-Unis, au quartier général de la marine philippine à Manille, le 2 octobre 2023. (AFP)
Le vice-amiral Karl Thomas, commandant de la 7e flotte américaine (à gauche), et le vice-amiral Toribio Adaci Jr, commandant de l'exercice SAMASAMA 2023 de la marine philippine (à droite), se serrent la main lors de la cérémonie d'ouverture de l'exercice SAMASAMA 2023, l'exercice bilatéral annuel entre les Philippines et les États-Unis, au quartier général de la marine philippine à Manille, le 2 octobre 2023. (AFP)
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  • Plus d'un millier de marins prennent part à ces manoeuvres, au large de la capitale Manille et au sud de Luzon, principale île des Phillipines
  • La Chine revendique la souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, important carrefour de routes maritimes commerciales

MANILLE: Les Etats-Unis et les Philippines ont entamé lundi leurs manoeuvres navales conjointes annuelles, quelques jours après une querelle entre Pékin et Manille à propos d'une barrière flottante installée près d'un récif disputé en mer de Chine méridionale.

Plus d'un millier de marins prennent part à ces manoeuvres, au large de la capitale Manille et au sud de Luzon, principale île des Phillipines, qui comportent des exercices de lutte anti-sous-marine, entre bâtiments de surface et des exercices de guerre électronique.

Le commandant de la Septième flotte des Etats-Unis, le vice-amiral Karl Thomas, a déclaré lors d'une cérémonie d'ouverture à Manille que les droits de toutes les nations à protéger leur souveraineté nationale "étaient attaqués chaque jour en haute mer".

La Chine revendique la souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, important carrefour de routes maritimes commerciales. Ces revendications suscitent une inquiétude croissante chez Washington et ses alliés de la région, Pékin ayant ignoré un jugement de la Cour permanente d'arbitrage de La Haye qui avait estimé en 2016 qu'il n'y avait "aucun fondement juridique pour que la Chine revendique des droits historiques" sur l'essentiel de cette mer et ses ressources.

"L'ordre fondé sur des règles internationales" qui garantit la paix depuis des décennies a été "mis en lambeaux et mis à l'épreuve au bénéfice non pas de toutes les nations mais d'une seule nation", a ajouté le vice-amiral Thomas, sans mentionner explicitement la Chine.

"Il n'y a pas de meilleur moyen d'assurer la souveraineté et la sécurité que de naviguer et faire des manoeuvres ensemble", a-t-il souligné.

A la question de savoir à qui il faisait allusion, le vice-amiral Thomas a répondu, lors d'une conférence de presse, qu'il était important de préserver le droit de naviguer dans cette zone "sans avoir le souci d'être attaqué" ou "intimidé".

Au cours des dernières semaines, Pékin a déployé des bateaux de patrouille pour, selon Manille, harceler les gardes-côtes et les pêcheurs philippins.

Fin septembre, le président Ferdinand Marcos a ordonné une opération spéciale pour démanteler une barrière flottante installée par la Chine selon Manille à l'entrée du récif de Scarborough, dont la Chine a pris le contrôle en 2012, aux dépens des Philippines. Ce dispositif empêchait les pêcheurs philippins d'accéder à cette zone riche en ressources halieutiques.

La Chine a réagi en "conseillant aux Philippines de ne pas faire de provocations ni de créer des troubles".

Le commandant de la marine des Philippines, le vice-amiral Toribio Adaci a souligné que les exercices conjoints permettent d'être mieux préparés "pour affronter ensemble un éventail de menaces".

Selon des responsables de la Flotte américaine, prendront part aux maneuvres au cours des douze prochains jours le destroyer lance-missiles USS Dewey, un navire ravitailleur de transport de munitions et un avion de patrouille maritime P-8 Poseidon. Participeront également une frégate philippine lance-missile, un destroyeur japonais et la frégate de la Marine canadienne HMCS Vancouver.