Elections US: les sondages plus fiables qu'en 2016?

Donald Trump et Joe Biden, les deux candidats en lice pour l’élection américaine (Photo, Jim WATSON, Saul LOEB/AFP).
Donald Trump et Joe Biden, les deux candidats en lice pour l’élection américaine (Photo, Jim WATSON, Saul LOEB/AFP).
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Publié le Dimanche 18 octobre 2020

Elections US: les sondages plus fiables qu'en 2016?

  • A J-16 de l'élection du 3 novembre, le démocrate Joe Biden devance le président républicain de neuf points au niveau national, selon la moyenne des sondages du site RealClearPolitics
  • Cette année, six Etats sont jugés susceptibles de faire basculer la victoire : Floride, Caroline du Nord, Arizona, Wisconsin, Pennsylvanie et Michigan

WASHINGTON: Il y a quatre ans, la victoire surprise de Donald Trump à la présidentielle américaine posait plus que jamais la question de la fiabilité des sondages. Faut-il les croire cette année ?

Que disent les sondages ?

A J-16 de l'élection du 3 novembre, le démocrate Joe Biden devance le président républicain de neuf points au niveau national, selon la moyenne des sondages du site RealClearPolitics.

Mais un candidat peut accéder à la Maison Blanche en décrochant la majorité des grands électeurs au niveau des Etats, sans remporter le vote populaire au niveau national - comme Donald Trump face à Hillary Clinton en 2016.

Cette année, six Etats sont jugés susceptibles de faire basculer la victoire : Floride, Caroline du Nord, Arizona, Wisconsin, Pennsylvanie et Michigan. Là aussi, Joe Biden a l'avantage, même s'il est parfois dans la marge d'erreur, allant de +1,4 point en Floride à +7,2 dans le Michigan.

Quelles erreurs en 2016 ?

Les sondages avaient correctement photographié, la veille du vote, la légère avance nationale d'Hillary Clinton. Mais ils « se sont trompés dans certains des Etats pivots du Midwest » qui ont donné la victoire à Donald Trump, dit Chris Jackson, de l'institut Ipsos.

Parmi les causes, il évoque une sous-représentation dans les échantillons des « personnes blanches sans diplôme universitaire », qui se sont finalement déplacées pour mettre un bulletin Trump dans l'urne.

Qu'est-ce qui a changé ?

La plupart des instituts assurent avoir corrigé leur méthodologie pour éliminer cet angle mort.

Les Etats-clés peu sondés la dernière fois font aussi l'objet d'études beaucoup plus nombreuses et répétées.

En outre, les sondeurs soulignent une grande stabilité : depuis le printemps, Joe Biden mène avec une avance moyenne qui n'est jamais tombée sous les quatre points. Par comparaison, les courbes Clinton-Trump, en dents de scie, s'étaient croisées à deux reprises, illustrant une course incertaine.

Enfin, dans un pays extrêmement polarisé, il y a beaucoup moins d'indécis susceptibles de changer la donne au dernier moment.

Y a-t-il des électeurs de Trump « timides »?

La thèse a émergé d'électeurs trumpistes « timides », qui, interrogés par les sondeurs, préféreraient taire leur choix tant leur champion est controversé.

« Les sondages se sont trompés la dernière fois et ils se trompent encore plus cette fois », martèle ainsi Donald Trump.

Trafalgar Group, un institut de sondages proche des républicains qui se targue d'une méthodologie censée contourner ce biais, avait été quasiment le seul, en 2016, à donner Donald Trump gagnant en Pennsylvanie et dans le Michigan.

Or cette fois, même ce sondeur donne l'avantage à Joe Biden dans des Etats cruciaux comme la Pennsylvanie et le Wisconsin.

Il y a quatre ans, l'homme d'affaires novice en politique était une nouveauté, et les nouveautés sont toujours difficiles à appréhender par les sondeurs. « Aujourd'hui, chacun s'est fait son opinion sur lui, il n'y a plus vraiment d'effet surprise autour de Donald Trump », souligne Chris Jackson.

Et si, malgré tout ?

Le New York Times a fait le calcul : même si les sondages actuels, Etat par Etat, se trompaient autant qu'il y a quatre ans, Joe Biden l'emporterait malgré tout largement.

« Biden est plus proche, dans notre moyenne, de gagner le Texas », un bastion républicain, ce qui se traduirait par un « raz-de-marée » en sa faveur, « que le président Trump ne l'est de l'emporter dans des Etats plus traditionnellement disputés comme la Pennsylvanie ou le Nevada », écrivait récemment Nate Cohn, le spécialiste du quotidien.

Reste-t-il des incertitudes ?

Sondeurs et analystes prennent toujours soin de rappeler que les intentions de vote ne sont pas une prédiction et qu'il y a une marge d'erreur.

Surtout, la campagne est une dynamique. La dernière présidentielle s'est probablement jouée dans la dernière ligne droite, au gré de l'actualité. A 16 jours du scrutin, la prévision du site FiveThirtyEight donnait à Hillary Clinton 86% de chances de victoire, quasiment comme Joe Biden aujourd'hui.

Et aucune élection n'est semblable à la précédente.

Aux Etats-Unis, l'inscription sur les listes électorales varie énormément, ce qui rend particulièrement difficile de prédire la participation. Donald Trump invoque les foules enthousiastes de ses meetings pour annoncer un élan en sa faveur, mais cela se traduira-t-il dans les urnes ? Le camp démocrate, peu mobilisé pour Hillary Clinton, candidate impopulaire qui semblait avoir gagné d'avance, fera-t-il bloc derrière le plus consensuel Joe Biden pour chasser un président honni ?

Enfin, reste une inconnue : l'impact de la pandémie.

« Le vote par anticipation et par correspondance atteint des niveaux historiques. Nous ne savons pas quel effet cela aura », explique Chris Jackson, évoquant des facteurs « difficiles à prendre en compte par les sondages ».


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.