A trois semaines de l’élection, près de 18 millions d’Américains ont déjà voté

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Publié le Vendredi 16 octobre 2020

A trois semaines de l’élection, près de 18 millions d’Américains ont déjà voté

  • Plus de 17,8 millions d'Américains ont déjà voté, par courrier ou en personne, selon un décompte du Projet Election de l'Université de Floride actualisé jeudi
  • C'est un record pour ce scrutin très polarisé entre le milliardaire républicain Donald Trump, qui brigue un second mandat, et du démocrate Joe Biden, actuellement en tête dans les sondages

WASHINGTON: La scène se répète un peu partout aux Etats-Unis: de longues files d'électeurs attendent devant les bureaux de vote pour déposer par anticipation leur bulletin à la présidentielle, répondant aux appels à la mobilisation des démocrates et agissant par crainte de la pandémie de coronavirus, à trois semaines de l'élection.

Plus de 17,8 millions d'Américains ont déjà voté, par courrier ou en personne, selon un décompte du Projet Election de l'Université de Floride actualisé jeudi.

C'est un record pour ce scrutin très polarisé entre le milliardaire républicain Donald Trump, qui brigue un second mandat, et du démocrate Joe Biden, actuellement en tête dans les sondages nationaux.

Dans l'Iowa, un Etat du Midwest où le président était en meeting mercredi, on peut voter depuis le 5 octobre et jeudi, plus de 325.000 électeurs avaient déjà déposé leur bulletin, selon le Projet Election.

A Newton, une petite ville du comté de Jasper, la mobilisation est visible. « En 2016, nous avons eu 8.200 (votes par anticipation) dans ce comté et à trois semaines de l'élection, nous en avons déjà 8.000, donc on va battre ce record », explique Dennis Parrott, responsable d'un bureau de vote.

Certains électeurs, comme Jeff Maki, se méfient du vote par correspondance, craignant que leur bulletin n'arrive pas à temps pour être comptabilisé.

« Pour être sûr que mon vote compte, je voulais voter en personne et en avance », explique cet agent en assurances de 44 ans qui vote conservateur. Donald Trump l'a remporté dans cet Etat en 2016.

Pas gagné d'avance

Si la dynamique est pour l'instant en faveur de l'ancien vice-président de Barack Obama, l'élection n'est pas encore décidée, prévient le professeur Michael McDonald, responsable du Projet Election.

« Nous avons mis en garde sur le fait que l'importante propension à voter démocrate à ce stade ne doit pas être un indicateur que M. Biden a gagné d'avance », dit-il, car "il est très probable que les républicains iront en grand nombre pour voter en personne » le jour de l'élection.

Au total, 43 Etats et la capitale fédérale Washington ont mis en place des systèmes de vote par anticipation pour l'élection. Près de 75 millions de bulletins de vote par voie postale ont été commandés ou envoyés, plus du double des 33 millions de 2016, et des boîtes aux lettres spéciales ou des points de collecte ont été installés.

Ces mesures répondent à une forte demande des électeurs, qui craignent d'être contaminés par le Covid-19 s'ils se déplacent le 3 novembre dans des bureaux de vote bondés.

Au Texas, le comté de Harris qui comprend la métropole de Houston a enregistré un nombre record de votes depuis l'ouverture des bureaux mardi. Selon des chiffres préliminaires, 128.186 personnes s'étaient déplacées dès le premier jour, soit près du double qu'il y a quatre ans. Au total, plus de 525.000 bulletins ont été déposés, en personne ou par courrier, en deux jours

Vague rouge ?

En Georgie, le Projet a décompté 916.000 électeurs ayant voté en avance, certains ayant attendu plus de 10 heures pour accomplir leur devoir civique.

Le vote anticipé a aussi démarré jeudi en Caroline du Nord, où chaque camp mobilise ses troupes.

Kamala Harris, la colistière de Joe Biden, a dû se résoudre à un meeting virtuel après avoir annulé sa visite à Asheville par précaution, deux membres de son entourage ayant été testés positif au Covid-19.

Donald Trump s'est lui rendu à Greenville, où il a promis à ses partisans « une belle, grande vague rouge », la couleur du parti républicain.

L'hôte de la Maison Blanche dénonce le vote par correspondance qui entraînera cette année selon lui « des fraudes d'une ampleur inédite » au bénéfice de son adversaire. Même s'il n'y pas eu de preuves d'irrégularités généralisées lors des précédents scrutins.

« Pas un jour ne passe sans qu'on lise que des choses crapuleuses ont lieu, mais la vague rouge va tout briser », a-t-il dit, appelant ses troupes à voter « le 3 novembre et avant cela, quand le vote s'ouvre ».


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.