En Bulgarie, les incertitudes d'une vie sans gaz russe

Un employé travaille près des conduites de gaz à la station de compression de gaz de Bulgartransgaz à Ihtiman, le 5 mai 2022, une semaine après l'arrêt de l'approvisionnement en gaz russe de la Bulgarie (Photo, AFP).
Un employé travaille près des conduites de gaz à la station de compression de gaz de Bulgartransgaz à Ihtiman, le 5 mai 2022, une semaine après l'arrêt de l'approvisionnement en gaz russe de la Bulgarie (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 06 mai 2022

En Bulgarie, les incertitudes d'une vie sans gaz russe

  • La Bulgarie, comme la Pologne, ont réglé leurs achats dans la devise prévue dans leurs contrats avec Gazprom
  • La compagnie russe a riposté en stoppant l'acheminement du gaz

IHTIMAN: Dans l'entrelacs de canalisations jaune vif qui sortent de terre, du gaz russe est acheminé en abondance mais la Bulgarie, sanctionnée par Moscou pour avoir refusé de payer en roubles, a désormais interdiction d'y toucher.

En apparence, l'arrêt des livraisons par le géant Gazprom, le 27 avril, n'a pas changé grand-chose pour la station de compression d'Ihtiman, située à 60 km de la capitale Sofia. 

Le précieux produit continue à affluer. Seule différence, et de taille pour ce pays des Balkans dépendant à 90% du gaz russe, il se dirige désormais exclusivement vers la Grèce ou la Macédoine du Nord voisines.

La Bulgarie, comme la Pologne, ont réglé leurs achats dans la devise prévue dans leurs contrats avec Gazprom et n'ont pas cédé à la demande moscovite d'ouvrir un second compte en roubles, en réaction aux sanctions occidentales prises dans la foulée de l'offensive en Ukraine.

La compagnie russe a riposté en stoppant l'acheminement du gaz.

Dans le reste de l'Union européenne (UE), des paiements sont prévus pour la mi-mai et d'autres suspensions sont attendues.

«Comment vont-ils payer?»

Face à ce qu'il qualifie de "chantage", le gouvernement bulgare s'est voulu rassurant, insistant sur "les autres options" disponibles pour remplir les besoins annuels d'environ 3 milliards de m3 de gaz. 

Sceptiques, les entreprises redoutent des problèmes d'approvisionnement et une hausse des prix dans ce pays le plus pauvre de l'UE, où l'inflation bat des records.

"Nous sommes déjà au bord de la rupture", se plaint Valeri Krastev, propriétaire d'une fabrique de pain dans la ville de Montana (nord). "Nous allons devoir encore augmenter ce qu'on facture aux clients mais comment les gens vont-ils payer?"

En mai, la Bulgarie a dû débourser 10% de plus que ce qu'elle avait versé à Gazprom pour avril, a précisé le ministre de l'Energie Alexander Nikolov, alors qu'il a fallu se fournir en urgence auprès des partenaires de l'UE via une société de négoce.

Le patron de la Fédération des consommateurs industriels d'énergie (BFIEC) ne décolère pas. "Je ne peux pas croire qu'on essaie de nous convaincre que c'est une bonne chose", a lâché Konstantin Stamenov sur les ondes de la radio publique BNR.

D'autres font contre mauvaise fortune bon coeur: "Oui, ce sera plus cher mais il ne sera pas impossible de travailler", confie à l'AFP Krassen Kurktchiev, responsable du groupe de produits ménagers et soins cosmétiques Ficosota, qui a déjà commencé à s'organiser pour réduire son recours au gaz.

Dans cette nation des Balkans, traditionnellement proche de Moscou, le Premier ministre résolument pro-européen Kiril Petkov a promis d'accélérer la recherche de nouvelles sources d'approvisionnement. 

Ces derniers jours, il s'est rendu en Grèce pour inspecter les travaux de construction d'un nouveau gazoduc, qui permettra de recevoir du gaz azéri en grandes quantités de la mer Caspienne. Il a aussi rencontré les dirigeants roumains pour discuter d'un projet éolien commun en mer Noire.

42 jours de réserves

Le gouvernement est aussi en négociations pour acheter aux Etats-Unis et à l'Egypte du gaz naturel liquéfié (GNL), actuellement très recherché en Europe comme alternative au gaz russe. 

La Bulgarie dispose par ailleurs des réserves du dépôt de Chiren (nord-ouest), qui peuvent couvrir une grande partie de la consommation pendant 42 jours, selon le responsable de l'opérateur Bulgartransgaz Vladimir Malinov.

Pour le moment, les températures printanières ont adouci le choc pour les ménages bulgares, dont certains se souviennent encore de la longue coupure de gaz en janvier 2009, au plus fort de l'hiver, déjà à cause d'une querelle russo-ukrainienne.

Depuis, la diversification a été sans cesse repoussée.

La décision de Gazprom est "une occasion unique" de s'affranchir enfin de l'emprise énergétique russe, estime Martin Vladimirov, du Centre d'étude de la démocratie basé à Sofia.

Mais ce processus ne peut se faire en un jour et surtout, l'expert met en garde contre une manoeuvre de la Russie qui agirait en coulisses pour remplacer la compagnie nationale bulgare de gaz par des intermédiaires plus coûteux. Ainsi l'entreprise hongroise MET, qui a négocié les nouvelles livraisons, est proche de Gazprom, dit-il.

"Au final, on pourrait aboutir à une dépendance encore plus grande avec des conditions contractuelles dégradées" et du gaz... venu de Russie, avertit M. Vladimirov.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com