Guerre en Ukraine: la Bulgarie et la Pologne privées de gaz russe

Le logo du géant russe de l'énergie Gazprom est photographié dans l'une de ses stations-service à Moscou le 16 avril 2021 (Photo, AFP)..
Le logo du géant russe de l'énergie Gazprom est photographié dans l'une de ses stations-service à Moscou le 16 avril 2021 (Photo, AFP)..
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Publié le Mercredi 27 avril 2022

Guerre en Ukraine: la Bulgarie et la Pologne privées de gaz russe

  • Mardi soir, les autorités polonaise et bulgare ont annoncé avoir été averties par le groupe gazier russe Gazprom de son intention d'interrompre dès le lendemain ses livraisons de gaz
  • Ces deux membres de l'Otan et de l'Union européenne (UE) se disent toutefois préparés à obtenir le gaz manquant par d'autres sources

KIEV : La Russie va interrompre mercredi ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie au moment où des explosions dans la région séparatiste moldave prorusse de Transdniestrie font craindre une extension de la guerre au-delà des frontières de l'Ukraine.

Mardi soir, les autorités polonaise et bulgare ont annoncé avoir été averties par le groupe gazier russe Gazprom de son intention d'interrompre dès le lendemain ses livraisons de gaz à ces deux pays, malgré les contrats les liant. 

Ces deux membres de l'Otan et de l'Union européenne (UE) se disent toutefois préparés à obtenir le gaz manquant par d'autres sources.

Cette annonce intervient alors que de nombreuses chancelleries s'inquiètent du risque d'extension du conflit actuel hors d'Ukraine, après une série d'explosions, attribuées par Kiev à Moscou, dans la région moldave séparatiste de Transdniestrie.

"Il s'agit d'une tentative pour accroître les tensions. Nous condamnons fermement de telles actions. Les autorités moldaves veilleront à empêcher la république d'être entraînée dans un conflit", a déclaré la présidente moldave Maïa Sandu. Elle a annoncé des mesures pour renforcer la sécurité de ce petit pays d'Europe orientale voisin de l'Ukraine. 

"La Russie veut déstabiliser la région de Transdniestrie, ce qui suggère que la Moldavie devrait s'attendre à recevoir des +invités+", a déclaré sur Twitter le conseiller de la présidence ukrainienne Mikhaïlo Podoliak, faisant référence aux soldats russes qui ont envahi l'Ukraine depuis le 24 février.

"Si l'Ukraine tombe, demain les troupes russes seront aux portes de Chisinau", la capitale moldave, a poursuivi M. Podoliak.

"Nous demeurons préoccupés face à toute tentative potentielle d'engendrer une escalade des tensions", a déclaré mardi le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price.

«Remuer ciel et terre»

Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian a réitéré mardi son soutien à la Moldavie, voisine de l'Ukraine, face "aux risques de déstabilisation".

De leur côté, les Etats-Unis se sont déclarés prêts à "remuer ciel et terre" pour faire gagner l'Ukraine contre la Russie. 

"L'Ukraine croit clairement qu'elle peut gagner et c'est aussi le cas de tout le monde ici", a déclaré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin à l'ouverture d'une rencontre avec une quarantaine de pays sur la base aérienne américaine de Ramstein (Allemagne), organisée afin d'accélérer les livraisons d'équipements militaires que l'Ukraine réclame pour repousser l'invasion russe.

De son côté, la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss doit appeler mercredi, lors d'un discours à Londres, à "redoubler le soutien" à l'Ukraine et à se préparer à une guerre "sur le long terme" après l'invasion russe. "Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça".

Les Ukrainiens ont surpris le monde en mars en repoussant une offensive russe sur Kiev, mais font face à des bombardements incessants et à une lente progression de l'armée russe dans le Donbass (est), que des séparatistes prorusses contrôlent déjà en partie depuis 2014, et dans le sud. 

S'exprimant sur Facebook, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a déclaré: "Je peux dire quelque chose: l'armée ukrainienne aura de quoi se battre (...) Nous sommes entrés dans une nouvelle phase, à laquelle personne n'aurait pensé il y a deux mois. Le transfert aux forces armées ukrainiennes d'armes de l'Otan, aux standards de l'Otan. C'est en cours". 

Après avoir initialement rechigné à fournir des armes offensives à l'Ukraine, les Etats-Unis, comme la Grande-Bretagne, la France et la République tchèque ont sauté le pas. Même l'Allemagne, particulièrement réticente, a annoncé mardi qu'elle allait autoriser la livraison de chars de type "Guepard".

Ralentir les livraisons d'armes

Les Pays-Bas fourniront pour leur part des obusiers blindés de type Panzerhaubitze 2000 à Kiev, a confirmé le gouvernement hollandais. 

Selon Mike Jacobson, un spécialiste civil de l'artillerie, les Occidentaux veulent permettre aux Ukrainiens de répliquer aux bombardements russes de longue portée, qui visent à faire reculer le gros des forces ukrainiennes pour ensuite envoyer chars et soldats occuper le terrain. 

En attendant l'acheminement de ces armes, sur le front du Donbass, la situation est compliquée et "sur le plan du moral, ce n'est pas rose du tout", a dit Iryna Rybakova, officier de presse de la 93e brigade ukrainienne. 

Selon un conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien, les forces russes bombardent ponts et voies ferrées pour ralentir les livraisons d'armes occidentales. 

L'armée russe a affirmé avoir mené mardi des frappes de missiles de haute précision contre 32 cibles militaires ukrainiennes, dont 20 zones de concentrations de troupes et d’équipements, et quatre dépôts de munitions près des localités de Slaviansk et Droujkovka dans la région de Donetsk.

Dans les régions du Donbass comme dans le sud, "l'ennemi effectue des frappes sur les positions de nos troupes sur toute la longueur de la ligne de front avec mortiers, artillerie et lance-roquettes multiples", a expliqué mardi le ministère ukrainien de la Défense. 

Dans le sud, deux missiles russes ont notamment touché mardi matin la ville de Zaporijjia, faisant au moins un mort et un blessé, selon l'administration régionale.

Zaporijjia, grand centre industriel sur le Dniepr, a été ces dernières semaines le point d'accueil des civils ukrainiens fuyant Marioupol assiégée et d'autres villes bombardées du Donbass. Mais la ville se prépare maintenant à une attaque des Russes en provenance de la côte, selon Kiev.

De son côté, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé mardi l'Ukraine et la Russie à travailler en coordination avec l'ONU pour permettre l'ouverture de couloirs humanitaires en Ukraine.

Les Nations Unies ont annoncé mercredi sur Twitter qu'à l'issue de la rencontre à Moscou entre M. Guterres et le président russe Vladimir Poutine, la partie russe a accepté "en principe" la participation des Nations unies à l'évacuation des civils de la ville ukrainienne de Marioupol. M. Poutine lui a également dit croire encore en une issue positive des négociations avec l'Ukraine.

Le secrétaire général de l'ONU doit ensuite se rendre à Kiev pour rencontrer notamment le président Volodymyr Zelensky.

Ce dernier a accusé mardi la Russie d'avoir placé le monde "au bord de la catastrophe" par son occupation, au début de son invasion de l'Ukraine, de la centrale de Tchernobyl.

Rafael Gossi, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui a visité Tchernobyl mardi pour le 36e anniversaire de la catastrophe nucléaire de 1986, a cependant souligné que le niveau de radioactivité se situait "dans la normale", après avoir augmenté à certains moments pendant que les Russes l'occupaient, entre fin février et fin mars.


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.