Ukraine: «ferme soutien» du Conseil de sécurité de l'ONU à Guterres pour «une solution pacifique»

Des civils évacués de l'aciérie d'Azovstal à Marioupol accompagnés d'un membre du Comité international de la Croix-Rouge (Photo, AFP).
Des civils évacués de l'aciérie d'Azovstal à Marioupol accompagnés d'un membre du Comité international de la Croix-Rouge (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 06 mai 2022

Ukraine: «ferme soutien» du Conseil de sécurité de l'ONU à Guterres pour «une solution pacifique»

  • Rédigée par la Norvège et le Mexique la déclaration apporte un ferme soutien au secrétaire général de l'Organisation dans la recherche «une solution pacifique»
  • Marginalisée depuis le début du conflit, l'ONU, ne s'est pas imposée à ce jour comme un médiateur our un règlement pacifique du conflit

NATIONS UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé vendredi une déclaration unanime - sa première depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février - apportant un "ferme soutien" au secrétaire général de l'organisation "dans la recherche d'une solution pacifique" à la guerre.

Rédigée par la Norvège et le Mexique, la déclaration ne va pas jusqu'à soutenir expressément une médiation d'Antonio Guterres (qui a proposé ses bons offices pour cela), comme le prévoyait une première version du texte négocié depuis jeudi.

Interrogé pour savoir ce qui a conduit la Russie, qui bloque le Conseil de sécurité depuis février, à approuver ce texte, un diplomate s'exprimant sous couvert d'anonymat a répondu à l'AFP: "l'important en a été retiré".

La déclaration représente cependant la première manifestation d'unité du Conseil de sécurité depuis le début de la guerre. Fin février, Moscou avait mis son veto à une résolution réclamant à la Russie de rapatrier son armée sur le sol russe. 

"Aujourd'hui, pour la première fois, le Conseil de sécurité s'est prononcé d'une seule voix pour la paix en Ukraine", s'est félicité dans un communiqué le chef de l'ONU. "Le monde doit s'unir pour faire taire les armes et défendre les valeurs de la Charte des Nations unies" et "je continuerai à ne ménager aucun effort pour sauver des vies, réduire les souffrances et retrouver le chemin de la paix", a ajouté Antonio Guterres.

Pour l'ambassadeur mexicain à l'ONU, Juan Ramon de la Fuente, ce "tout premier pas initial (...) pointe dans la bonne direction". "Il est encourageant de voir que la diplomatie prend sa place au Conseil", a-t-il estimé, en faisant valoir aussi, à propos des efforts de paix, que "la diplomatie discrète est parfois beaucoup plus efficace que beaucoup de déclarations".

"C'est la première décision unanime prise par le Conseil depuis le début de cette horrible guerre en Ukraine", s'est aussi félicité son homologue norvégienne, Mona Juul. "Les besoins et les souffrances du peuple ukrainien nécessitent un effort maximal des Nations unies, tant du Conseil que du secrétaire général et du système des Nations unies en tant que tel", a-t-elle ajouté.

Groupe de contact humanitaire

Très court, le texte adopté indique que "le Conseil de sécurité exprime sa profonde préoccupation concernant le maintien de la paix et de la sécurité en Ukraine". Les 15 membres du Conseil rappellent aussi "que tous les Etats membres se sont engagés, en vertu de la Charte des Nations unies, à l'obligation de régler leurs différends internationaux par des moyens pacifiques". 

Marginalisée depuis le début du conflit, l'ONU, dont la mission est de garantir la paix dans le monde, ne s'est pas imposée à ce jour comme un médiateur possible pour un règlement pacifique du conflit. Elle intervient en Ukraine et dans les pays voisins dans un rôle jusqu'ici principalement humanitaire.

Antonio Guterres s'est rendu récemment et pour la première fois depuis le début du conflit en Russie et en Ukraine, une double visite qui lui a permis d'obtenir des évacuations de plusieurs centaines de civils de la ville portuaire ukrainienne de Marioupol. 

L'ONU a annoncé vendredi que son chef retournera lundi et mardi dans la région avec une visite en Moldavie qui accueille près d'un demi-million de réfugiés ukrainiens. Lors de son séjour, il se rendra dans un centre de réfugiés géré avec le concours de l'ONU au profit notamment de femmes, d'enfants et de jeunes.

Depuis la mi-avril, l'ONU essaie de créer un "groupe de contact humanitaire" qui réunirait autour d'une même table l'Ukraine, la Russie et les Nations unies. En vain jusqu'à présent. "Nous continuons d'explorer les moyens de réunir les parties au conflit dans un format durable et cohérent" pour "discuter des questions humanitaires par le biais d'un groupe de contact humanitaire", a indiqué vendredi le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.

Le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, se rendra lundi en Turquie "pour discuter de cette question avec les autorités turques", a-t-il ajouté. La Turquie a réuni en mars des négociateurs ukrainiens et russes et l'ONU espérait encore récemment que ce pays pourrait accueillir le "groupe de contact humanitaire" qu'elle essaie de créer.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.