Shopify, l’anti-Amazon, se porte bien en cette période de pandémie

Le commerce en ligne se porte à merveille depuis le déclenchement de l’épidémie (Photo, Valéry HACHE/AFP).
Le commerce en ligne se porte à merveille depuis le déclenchement de l’épidémie (Photo, Valéry HACHE/AFP).
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Publié le Dimanche 18 octobre 2020

Shopify, l’anti-Amazon, se porte bien en cette période de pandémie

  • Fondée il y a 15 ans à Ottawa, Shopify permet de créer un site de e-commerce en quelques clics
  • Vantée pour sa simplicité, elle a vu le nombre de boutiques sur sa plateforme passer de 150.000 en 2014 à plus d’un million – dans 175 pays – en 2019

TORONTO: La pandémie a forcé des milliers d’entreprises à se tourner vers le commerce en ligne pour survivre. Nombre d'entre elles sont passées par Shopify, une plateforme de e-commerce canadienne au modèle opposé à Amazon qui s’est imposée parmi les grands gagnants de la crise.

Fondée il y a 15 ans à Ottawa, Shopify permet de créer un site de e-commerce en quelques clics. Déjà en pleine croissance avec plus d’un million de e-boutiques fin 2019, la plateforme a vu sa visibilité grimper depuis le début de la pandémie.

« Le monde du commerce tel qu’on pouvait l’imaginer en 2030 est devenu réalité en 2020 », lance Harley Finkelstein, président de Shopify. « Le Covid-19 a accéléré de manière permanente la croissance du e-commerce. » 

Confinement oblige, le commerce en ligne a connu cette année un formidable boom. Les géants du secteur, Amazon en tête, ont vu leurs ventes exploser. En parallèle, de nombreux commerces, qui n’avaient pas encore de présence ou de canal direct de vente en ligne, ont sauté le pas pendant la pandémie. 

Populaire chez les entrepreneurs, Shopify a ainsi vu le nombre de nouvelles boutiques créées sur sa plateforme bondir de 71% au second trimestre par rapport au précédent.

Tariq Al Barwani est l’un de ces nouveaux e-marchands. Créateur de Plentea, un bar à thé à Toronto, il est resté ouvert en mars au début du confinement. Mais avec une poignée de clients par jour, la situation est vite devenue intenable, l'obligeant en mai à mettre la clé sous la porte.

Le même mois, soutenu par un programme de la municipalité aidant les petites entreprises touchées par la crise à se digitaliser, il ouvrait une boutique sur Shopify.

« Cela nous a pris une semaine, » se rappelle-t-il depuis son salon, avec vue sur le lac Ontario, d’où il travaille désormais. « Si vous avez l’habitude d’aller sur Internet, c'est facile à comprendre. »

Cofondée en 2006 par Tobias Lütke, un jeune Allemand – arrivé au Canada par amour – qui cherchait à vendre des snowboards sur Internet, Shopify a bâti, loin de la Silicon Valley, un succès fulgurant.

Vantée pour sa simplicité, elle a vu le nombre de boutiques sur sa plateforme passer de 150.000 en 2014 à plus d’un million – dans 175 pays – en 2019, s’affirmant aux yeux de nombreux commerçants indépendants comme une alternative à Amazon.

« Pour que le commerce prospère, il doit être dans les mains du plus grand nombre, pas de quelques-uns », estime Finkelstein. « Il faut plus de petits commerces, plus de marques, plus d’entrepreneurs. Sinon, on va tous finir par se ressembler et acheter les mêmes produits. »

« Armer les rebelles »

Plus direct, Lütke précisait l'an passé sur Twitter : « Amazon essaie de bâtir un empire. Shopify essaie d'armer les rebelles. »

Quand ils ont créé leur ligne de vêtements en 2015, les Torontois de Kotn, une marque qui met l’accent sur la traçabilité, se sont lancés directement sur Shopify.

Avec 10 000 dollars en poche, ils ne pouvaient se permettre d'embaucher une agence. Et à la différence d'un « marketplace » comme Amazon, Shopify leur permettait de « raconter (leur) propre histoire » et de maîtriser leur relation avec leurs clients, explique Mackenzie Yeates, l'une des cofondateurs.

Si elle vise d’abord les entrepreneurs, Shopify connaît aussi un succès croissant auprès de marques déjà établies mais cherchant à se libérer de l’aspect technique et à créer, pour celles vendues via des intermédiaires, un lien direct avec leurs consommateurs.

Pepsi, Unilever ou Mondelez ont ainsi créé ces dernières années des boutiques sur Shopify. En plein confinement, le fabricant de ketchup Heinz et Lindt leur a emboîté le pas. Des célébrités comme Kylie Jenner ou Victoria Beckham l'utilisent pour vendre des produits à leurs fans.

Résultat : le volume de ventes gérées par la plateforme augmente trimestre après trimestre et aux États-Unis, les commerçants de Shopify constituent désormais – s’ils formaient un seul bloc – le deuxième commerçant en ligne du pays, derrière Amazon.

Un succès qui fait tourner la tête des investisseurs. Sur les Bourses de Toronto et New York, le cours de Shopify a triplé depuis mars. Avec une capitalisation d'environ 170 milliards de dollars canadiens (110 milliards d’euros) mi-octobre, elle est récemment devenue l'entreprise canadienne la plus valorisée en Bourse.

Si Shopify est « une fantastique société », Chris Silvestre, expert du e-commerce à Toronto, juge son cours « surévalué », notamment parce qu'on ignore encore largement comment évoluera le secteur du e-commerce une fois la pandémie enrayée, dit-il.

Quant à Al Barwani, les ventes de sa boutique en ligne ont dépassé ses espérances mais restent encore bien en-deçà de son ancien bar à thé. S’il a été facile de lancer son site, créer une nouvelle clientèle prendra du temps, concède-t-il. Surtout, il va devoir s’habituer à sa nouvelle vie virtuelle.

« Mon bar me manque, » dit-il. « C’était sympa de voir les gens du quartier passer dire bonjour, demander comment ça va, ce qu’on va faire ce week-end… Ce genre d’interactions, c’est dur à répliquer en ligne. »


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com