Après Black Lives Matter, les musées américains sortent du silence

resque à l’effigie de George Floyd, dont le meurtre par un policier a été le catalyseur des manifestations Black Lives Matter cet année (Photo, Kerem YUCEL/AFP).
resque à l’effigie de George Floyd, dont le meurtre par un policier a été le catalyseur des manifestations Black Lives Matter cet année (Photo, Kerem YUCEL/AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 18 octobre 2020

Après Black Lives Matter, les musées américains sortent du silence

  • Le mouvement antiraciste « Black lives matter » a poussé les musées à s'interroger sur leur rôle et à sortir d'une forme de silence qui leur était reproché
  • « Les publics ont soif de musées vivants, qui nous racontent une multitude d'histoires plutôt qu'étrenner une multitude de variations de la même histoire »

PARIS: Manifestations et statues de « généreux donateurs » déboulonnées : le mouvement antiraciste « Black Lives Matter » a poussé les musées à s'interroger sur leur rôle et à sortir d'une forme de silence qui leur était reproché.

« Les musées ne sont pas neutres », affirmait en juin dans une tribune le Conseil international des musées (ICOM), qui rassemble quelque 30.000 membres. Ils « ont la responsabilité et le devoir de lutter contre l'injustice raciale (...), depuis les histoires qu'ils racontent jusqu'à la diversité de leur personnel ».

Après la mort de George Floyd en mai aux Etats-Unis, lors d'une arrestation par la police, le mouvement « Black Lives Matter » a interpellé de nombreuses institutions, notamment culturelles, pour réclamer du changement et une meilleure représentation.

Le Metropolitan et le MoMa à New-York se sont fendus de tribunes pour exprimer « leur solidarité envers la communauté noire ». En Grande-Bretagne, le British Museum a très symboliquement retiré de son piédestal le buste de son fondateur Hans Sloane, qui s'était enrichi dans le trafic d'esclaves, et l'expose désormais dans une vitrine.

En France, les réactions ont été plus timides et le débat a été accaparé par la question du déboulonnage de statues. Cela « révèle la difficulté de la France à faire face à son passé colonial », estime Françoise Vergès, politologue et présidente de l'association « Décoloniser les arts ». 

Soif de musées vivants

Mais « les publics ont soif de musées vivants, qui nous racontent une multitude d'histoires plutôt qu'étrenner une multitude de variations de la même histoire », observe Cécile Fromont, professeur d'histoire de l'art à l'Université de Yale (États-Unis). 

A l'image de l'exposition sur la représentation des figures noires dans la peinture (« Le modèle noir ») à Orsay, qui a attiré 500.000 visiteurs en 2019.

Certains établissements se sont saisis du sujet, comme le musée d'Aquitaine à Bordeaux qui a relayé l'appel « à collectivement décoloniser nos musées ». « L'assassinat de George Floyd résonne fort », explique Katia Kukawka, sa directrice-adjointe, en estimant qu'un musée ne peut rester neutre sur un tel sujet.

« On n'est pas là pour faire de la politique, mais porter un certain regard sur la société en tant que scientifiques », affirme André Delpuech, anthropologue et directeur du Musée de l'Homme, à Paris. Il en a profité pour rediffuser des articles et des podcasts relatifs à l'exposition « Nous et les autres » (2017), sur le racisme et les préjugés.

Le centre Pompidou s'est interrogé lui aussi cet été sur ce que « peut faire la culture » face aux discriminations raciales. Pour son président Serge Lasvignes, le centre d'art moderne doit marquer une rupture avec le « musée-sanctuaire » et s'éloigner de l'histoire de l'art occidentale, avec des expositions comme « Global(e) résistance » (jusqu'en janvier), avec des points de vue d'artistes venus « des pays du Sud ».

Miroir de la société

Si le Louvre ne s'est pas publiquement exprimé sur le mouvement Black Lives Matter, sa direction assure « aborder les problématiques et enjeux contemporains ». Et de rappeler les initiatives existantes, qui visent à déconstruire les préjugés, comme les visites organisées en 2018 par la Fondation Lilian Thuram contre le racisme au musée Delacroix (sous tutelle du Louvre).

Dans les lieux de création, comme le 59 Rivoli, le soutien au mouvement antiraciste ne fait guère de doute, une banderole « Black lives matter » étant déployée depuis le printemps sur la façade du bâtiment, en plein Paris. Une initiative qui n'aurait pas eu lieu sans la présence d'une jeune artiste, elle-même victime de discrimination raciale, souligne Gaspard Delanöe, cofondateur du lieu.

« Les musées sont des miroirs de la société. Si dans ce miroir on aperçoit aucune diversité, il y a un problème », estime celui qui défend une politique de diversité pour dénicher de nouveaux artistes. 

Pour les professionnels dans les musées, il s'agit encore d'un vœu pieux. « Je n'ai jamais reçu de candidats de couleur au poste de conservateur », constate Serge Lasvignes, pour qui le concours d'entrée est élitiste et nécessiterait « de vraies mesures de discrimination positive ».

« La société bouge beaucoup plus vite que les institutions qui restent frileuses par rapport à ce mouvement », résume Françoise Vergès. Celle-ci a récemment recueilli des témoignages de danseurs de l'Opéra, « autre forteresse » culturelle, appelée à sortir du silence sur les questions liées au racisme. 


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

Short Url
  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
Short Url
  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

--
L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Short Url
  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com