Au Japon, les Youtubeurs virtuels amassent des fortunes bien réelles

Mayu Iizuka abandonne sa personnalité calme et posée et commence à lancer de petits cris aigus en gesticulant, dans un studio d'enregistrement de fortune à Tokyo (Photo, AFP).
Mayu Iizuka abandonne sa personnalité calme et posée et commence à lancer de petits cris aigus en gesticulant, dans un studio d'enregistrement de fortune à Tokyo (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 07 mai 2022

Au Japon, les Youtubeurs virtuels amassent des fortunes bien réelles

  • Grâce à une webcam et un capteur de mouvements autour du cou, elle donne vie à Yume qui, avec sa voix haut perchée, sa jupe courte et ses grands yeux violets
  • A côté, son équipe contrôle les expressions faciales du personnage

TOKYO: En un instant, Mayu Iizuka abandonne sa personnalité calme et posée et commence à lancer de petits cris aigus en gesticulant, dans un studio d'enregistrement de fortune à Tokyo, tandis que son avatar apparaît sur les écrans de centaines de fans.

Longtemps vus comme une sous-culture japonaise de niche, les Youtubeurs virtuels ("Vtubers") --comme cette jeune femme de 26 ans, qui prête sa voix et ses mouvements à un personnage nommé Yume Kotobuki-- forment aujourd'hui une lucrative industrie où certaines chaînes rapportent plus d'un million d'euros par an.

Les vidéos sont conçues pour donner l'impression aux fans d’interagir directement avec le personnage animé à l'écran, et certains abonnés paient des centaines d'euros pour qu'un de leurs commentaires soit mis en valeur pendant une diffusion (stream).

"Quand je joue aux jeux vidéo en direct et que je gagne, mes fans me félicitent" et envoient de petites sommes d'argent "pour me montrer leur soutien", explique Mayu Iizuka à l'AFP.

Grâce à une webcam et un capteur de mouvements autour du cou, elle donne vie à Yume qui, avec sa voix haut perchée, sa jupe courte et ses grands yeux violets de personnage de dessin animé, a l'allure typique des avatars de Vtubers. 

A côté, son équipe contrôle les expressions faciales du personnage.

«Elle fait partie de ma famille»

Le monde des VTubers s'est développé rapidement depuis son apparition il y a environ cinq ans et compte 16 000 producteurs de contenus actifs dans le monde, selon la société spécialisée User Local, et des communautés de fans en plein essor sur des plateformes comme Twitch ou TikTok.

Des collectivités locales japonaises y ont parfois recours pour leur promotion, et même les acteurs principaux du film "The Batman", Robert Pattinson et Zoe Kravitz, ont donné une interview à un VTuber japonais.

Leurs sources de revenus sont similaires à ceux des streamers classiques, via par exemple la fonction "Super Chat" de YouTube qui donne au commentaire d'un abonné une place proportionnelle au prix payé.

L'an dernier, les neufs chaînes YouTube ayant généré le plus de revenus dans le monde via ce système appartenaient à des VTubers, tous affiliés à la même agence de talents à Tokyo. Elles reçoivent jusqu'à 1,5 million d'euros de dons annuellement, selon le site d'analyse de données Playboard.

Kazuma Murakami, un contrôleur technique automobile de 30 ans, avoue parfois dépenser jusqu'à 10 000 yens (70 euros) pour que l'un de ses commentaires soit surligné et vu par sa VTubeuse préférée.

Kazumi, un informaticien qui n'a souhaité donner que son prénom, a lui décoré son petit studio à Tokyo de posters, photos encadrées et porte-clés à l'effigie de son idole Mio Ookami, un personnage mi-fille, mi-loup.

"Je peux passer cinq à dix heures à penser à elle", dit-il. "C'est comme si elle faisait partie de ma famille."

«Capter l'attention»

Cette propension des fans à ouvrir leur coeur et leur portefeuille à leur personnage favori ressemble à "une pratique de longue date qui voit les fans d'idoles et d'animation exprimer leur soutien en achetant des tonnes d'objets", note Noriyuki Nagamatsu de l'agence de publicité en ligne D.A. Consortium.

C'est "un moyen de capter l'attention de l'être aimé, et de se sentir supérieur aux autres fans", ajoute-t-il.

Les VTubers s'effacent généralement derrière leur personnage et beaucoup de fans comme Kazumi disent fondre pour Mio, et non l'actrice qui l'anime.

Mais la limite entre les deux est parfois floue: un tribunal nippon s'est récemment prononcé en faveur d'une VTubeuse qui soutenait que les injures en ligne contre son personnage étaient autant d'attaques à son encontre.

Les personnages virtuels peuvent "transcender les genres, l'âge ou le physique, mais l'important est qu'il y a une vraie personne derrière qui lit les commentaires", estime Kazuhito Ozawa, l'avocat de la plaignante.

Mayu Iizuka dit, elle, avoir été angoissée à l'idée de révéler son identité après avoir "joué" Yume pendant quatre ans.

"J'avais peur que les fans de Yume, avec ses grands yeux brillants et son joli ventre, soient déçus de voir la personne réelle qui se cache derrière", mais "les réactions ont été très gentilles", assure-t-elle.

"J'étais longtemps réticente à m'exprimer en public, mais Yume est une streameuse si expérimentée qu'elle m'a aidé à parler avec plus de confiance".


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com