Les nationalistes ambitionnent une victoire historique en Irlande du Nord

Réélue, la vice-présidente du Sinn Fein Michelle O'Neill (C) a évoqué une «élection du vrai changement». (AFP)
Réélue, la vice-présidente du Sinn Fein Michelle O'Neill (C) a évoqué une «élection du vrai changement». (AFP)
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Publié le Samedi 07 mai 2022

Les nationalistes ambitionnent une victoire historique en Irlande du Nord

  • En Ecosse, le parti nationaliste SNP se renforce, suivi par les travaillistes qui ont ravi la deuxième place aux conservateurs. Le Labour reste premier au Pays de Galles
  • Le Parti conservateur de Boris Johnson essuie un sévère revers, miné par le «partygate» et l'envolée des prix, affaiblissant sa position à la tête du gouvernement

BELFAST: Le Sinn Fein aux portes d'une victoire historique: des résultats partiels du long dépouillement des bulletins de vote pour l'assemblée locale en Irlande du Nord donnent samedi une légère avance au parti nationaliste, un tournant à même de refaçonner le Royaume-Uni.

Alors que l'attente est de mise dans la province britannique marquée par des décennies d'instabilité, le verdict des urnes est tombé pour les élections locales dans le reste du Royaume-Uni. Le Parti conservateur du Premier ministre Boris Johnson essuie un sévère revers, miné par le "partygate" et l'inflation, affaiblissant sa position.   

A Belfast, où sont renouvelés les 90 élus de l'assemblée locale, le décompte donne jusqu'ici la première place au Sinn Fein, parti prônant la réunification avec l'Irlande, avec 18 des 56 sièges déclarés contre 17 pour son rival unioniste du DUP, favorable à la couronne britannique. 

Risque de paralysie 

L'ex-vitrine politique de l'organisation paramilitaire Armée républicaine irlandaise (IRA) a déjà obtenu le plus de votes de première préférence (29% contre 21,3%).   

Si cette avance se confirme en sièges, ce parti arriverait pour la première fois en tête de l'assemblée en cent ans d'histoire de la province, sous tensions depuis le Brexit, avec à la clé une possible redéfinition du Royaume-Uni. 

Réélue, la vice-présidente du Sinn Fein Michelle O'Neill a évoqué une "élection du vrai changement". Une victoire la propulserait au poste de cheffe du gouvernement local, qui doit être dirigé conjointement par nationalistes et unionistes en vertu de l'accord de paix de 1998.

Les pourparlers pour la formation d'un gouvernement s'annoncent toutefois difficiles, avec un risque de paralysie politique, même si le Sinn Fein a relégué la revendication de réunification au second plan au profit des questions sociales. 

Le DUP conditionne sa participation à un nouvel exécutif à "une action décisive" du gouvernement de Londres contre les contrôles douaniers post-Brexit dans la province, qui menacent selon lui l'intégrité du Royaume-Uni. 

"Plus tôt cela se produira, plus tôt nous pourrons aller de l'avant", a averti son chef Jeffrey Donaldson sur la BBC.

Un autre ténor du parti, Edwin Poots, a prévenu que des négociations prendraient "des semaines, avec un peu de chance, ou même des mois", alors que le ministre britannique chargé de la province, Brandon Lewis, est attendu lundi à Belfast, selon des responsables politiques nord-irlandais.

Déjà, l'Irlande du Nord avait replongé dans l'incertitude en février, avec la démission du Premier ministre unioniste Paul Givan, mécontent de la situation post-Brexit.

"Le succès du Sinn Fein profite de la faiblesse de l'unionisme, à une période de changement véritable pour le Royaume-Uni après le Brexit. Il ne représente pas un changement radical des opinions en Irlande du Nord en faveur de la réunification", analyse pour l'AFP Katy Hayward, politologue à la Queen’s University de Belfast. 

Elle note aussi une fracturation du vote unioniste et la progression du parti centriste Alliance. 

«Vrai plan d'action»

Ailleurs dans le pays, les conservateurs accusent le coup après la perte de centaines de sièges et d'une dizaine de conseils au profit des travaillistes et des libéraux-démocrates.

Marqués traditionnellement par des enjeux très locaux et une faible participation, ces élections jaugeaient pour la première fois les effets du scandale des fêtes à Downing Street pendant les confinements, lesquelles ont valu une amende à Boris Johnson. 

Au pouvoir depuis 12 ans, les conservateurs se voient aussi reprocher leur soutien insuffisant à des ménages étranglés par l'inflation. 

Concédant des "résultats mitigés", Boris Johnson s'est dit déterminé à rester au pouvoir. Mais ces piètres résultats le fragilisent et poussent des députés de son camp, inquiets à l'approche des législatives de 2024, à s'interroger sur l'opportunité de continuer à le soutenir.

Pour convaincre, Boris Johnson devra offrir "un vrai plan d'action" mardi lors du traditionnel discours du trône où le gouvernement dévoilera ses priorités au Parlement, estime Simon Usherwood, politologue de l'Open University interrogé par l'AFP. 

Si certains élus conservateurs contestent déjà Boris Johnson, ses partisans préfèrent y voir un trou d'air de mi-mandat plutôt que le début de la fin pour le dirigeant conservateur, qui est parvenu à limiter la casse voire à engranger des gains dans les régions populaires du centre et du Nord de l'Angleterre.


Reprise progressive du trafic à l'aéroport de Dubaï, toujours inondé

Les vols à l'aéroport international de Dubaï ont été retardés ou détournés plus tôt cette semaine en raison du mauvais temps et des conditions routières (Photo, Reuters).
Les vols à l'aéroport international de Dubaï ont été retardés ou détournés plus tôt cette semaine en raison du mauvais temps et des conditions routières (Photo, Reuters).
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  • La tempête a touché les Emirats arabes unis et Bahreïn lundi et mardi, après avoir frappé Oman, un autre pays du Golfe
  • Ce jour-là, des pluies record, jamais enregistrées depuis 75 ans, se sont abattues sur les Emirats

DUBAÏ: Le trafic reprend progressivement jeudi à l'aéroport de Dubaï, l'un des plus fréquentés du monde, alors que cette ville des Emirats arabes unis tournait toujours au ralenti, deux jours après des pluies torrentielles.

L'activité reprend petit à petit mais de nombreux vols sont encore "retardés et perturbés", a affirmé un porte-parole de l'aéroport, en précisant qu'au total 1.244 vols avaient été annulés et 41 détournés, depuis mardi.

Ce jour-là, des pluies record, jamais enregistrées depuis 75 ans, se sont abattues sur les Emirats, provoquant des inondations sans précédent dans ce pays désertique du Golfe, et faisant un mort.

Malgré un temps sec et ensoleillé, Dubaï était encore partiellement paralysé jeudi pour le troisième jour consécutif, avec de nombreuses routes bloquées et plusieurs stations de métros fermées.

Perdus dans une station de tramway, Julie et son mari, un couple de septuagénaires australiens venu passer quelques jours dans cette ville très touristique, ont passé 24 heures dans l'avion au lieu des 14 prévus. Ils ont fini par débarquer sur une piste isolée, sans leur bagages, pour ensuite naviguer dans les rues inondées de la ville à la recherche d'un hôtel accessible.

"Je suis traumatisée", dit Julie, en soulignant que le pilote ne leur fournissait que peu d'informations. "Lorsque l'avion a atterri sur ce terrain, c'était désert, il n'y avait pas de terminal, pas d'autre avions, je pensais que nous avions été pris en otages par des terroristes", raconte-t-elle, la voix tremblante.

Axes

Partout dans la ville, les rares taxis sont pris d'assaut, tandis que des axes principaux sont toujours recouverts de plusieurs mètres d'eau, tout comme certains quartiers résidentiels.

Sarou Libou, une expatriée indienne de 40 ans, a vu l'eau arriver jusqu'aux chevilles dans son appartement.

"Nous avons tout nettoyé, mais nous n'avons toujours pas d'électricité", raconte-t-elle en affirmant que des équipes avaient été déployées jeudi devant chez elle pour pomper l'eau.

Dans les supermarchés, de nombreux étals étaient vides, faute d'avoir pu être réapprovisionnés.

Mercredi, le président des Emirats, cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, avait ordonné aux autorités "d'examiner rapidement l'état des infrastructures à travers le pays" et d'apporter "l'aide nécessaire aux familles affectées par les intempéries".

La tempête a touché les Emirats arabes unis et Bahreïn lundi et mardi, après avoir frappé Oman, un autre pays du Golfe, où 21 personnes ont été tuées, dont plusieurs enfants, selon le dernier bilan.


Deux espions russes présumés à la solde du régime de Poutine arrêtés en Allemagne

Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques (Photo, AFP).
Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques (Photo, AFP).
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  • Les deux hommes, qui possèdent également la nationalité allemande, ont été interpellés à Bayreuth, ville de Bavière
  • Des policiers ont également perquisitionné les domiciles et les lieux de travail des deux hommes mercredi

BERLIN: Les autorités allemandes ont annoncé jeudi l'arrestation de deux espions russes présumés, soupçonnés d'avoir planifié des actes de sabotage y compris contre l'armée américaine pour soutenir le "régime criminel de Poutine" dans sa guerre contre l'Ukraine.

Les deux hommes, qui possèdent également la nationalité allemande, ont été interpellés à Bayreuth, ville de Bavière, dans le sud-est du pays, a précisé le parquet anti-terroriste dans un communiqué.

Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques, dont des "installations des forces armées américaines" stationnées sur le sol allemand.

Selon l'hebdomadaire Der Spiegel, la grande base américaine bavaroise de Grafenwöhr, où des soldats ukrainiens sont formés à l'utilisation de chars américains de combat Abrams, était notamment dans leur viseur.

La ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a salué le travail des services de sécurité qui ont "empêché de possibles attentats à l'explosif qui devaient frapper et saper notre aide militaire à l'Ukraine".

"Il s'agit d'un cas particulièrement grave d'activité présumée d'agents pour le régime criminel (du président russe Vladimir) Poutine", a-t-elle dénoncé sur son compte X.

«Prêt à commettre» des attentats

Des policiers ont également perquisitionné les domiciles et les lieux de travail des deux hommes mercredi.

Concrètement, ils sont soupçonnés "d'avoir été actifs pour un service de renseignement étranger" dans ce que les procureurs qualifient eux aussi de "cas particulièrement grave" d'espionnage.

Le principal accusé, Dieter S., échangeait des informations avec une personne liée aux services de renseignement russes depuis octobre 2023 en vue d'éventuels actes de sabotage sur le territoire allemand.

"Les actions visaient en particulier à saper le soutien militaire apporté par l'Allemagne à l'Ukraine contre la guerre d'agression russe", ont déclaré les procureurs.

Dieter S. se serait déclaré prêt auprès de ce contact à "commettre des attentats à l'explosif et des incendies criminels, principalement contre des infrastructures militaires et des sites industriels en Allemagne".

À cette fin, il a rassemblé des informations sur des cibles potentielles, pris des photos et tourné des vidéos de certaines cibles potentielles comme des transports et d'équipements militaires, puis aurait ensuite communiqué ces informations à son contact.

Alexander J. s'est joint à lui à partir de la fin mars 2024, selon le parquet.

Dieter S. est également accusé d'appartenir à une organisation "terroriste" étrangère, les procureurs le soupçonnant d'avoir été un combattant d'une milice armée séparatiste de la "République populaire de Donetsk", dans l'est de l'Ukraine, entre 2014 et 2016.

Ne pas se laisser «intimider»

L'Allemagne ne va pas se laisser "intimider", a déclaré la ministre de l'Intérieur, ajoutant que son pays, plus gros fournisseur européen d'armes à Kiev, continuerait "à soutenir massivement l'Ukraine".

L'annonce des arrestations intervient alors que le ministre de l'Economie Robert Habeck effectue jeudi une visite surprise à Kiev.

L'Allemagne a fait face à plusieurs affaires d'espionnage présumé pour le compte de la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine au début de l'année 2022.

Un ancien agent secret allemand est actuellement jugé à Berlin pour avoir transmis des informations classées secrètes au services de sécurité russes (FSB) à l'automne 2022, accusation qu'il nie catégoriquement.

En novembre 2022, un Allemand a été condamné à une peine avec sursis pour avoir fait passer des informations aux services de renseignement russes alors qu'il travaillait comme officier de réserve pour l'armée allemande.

"Nous savons que l'appareil du pouvoir russe prend également pour cible notre pays, nous devons réagir à cette menace de manière déterminée", a commenté le ministre de la Justice Marco Buschmann.


Australie: le centre commercial rouvre ses portes, cinq jours après l'attaque au couteau

Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes. (AFP)
Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes. (AFP)
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  • Les magasins rouvriront normalement vendredi, près d'une semaine après qu'un homme de 40 ans a mené une attaque meurtrière dans le vaste complexe commercial
  • Tout au long de la semaine, de nombreuses personnes ont déposé des fleurs devant le centre commercial, généralement bondé de familles venues faire leurs courses

SYDNEY: Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes.

Les magasins rouvriront normalement vendredi, près d'une semaine après qu'un homme de 40 ans a mené une attaque meurtrière dans le vaste complexe commercial Westfield Bondi Junction.

Mais la réouverture partielle de jeudi a été présentée comme une occasion pour les habitants de Sydney choqués de se recueillir.

Cela permet d'exprimer notre solidarité, nos condoléances et de "tourner la page sur ce qui a été une période très difficile" pour la ville, a déclaré le chef du gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud, Chris Minns.

Il s'agit, selon lui, d'un "premier pas vers la guérison".