Pyongyang tire un missile balistique Washington s'attend à un essai nucléaire

Cette photo prise le 1er mai 2022 et publiée par l'agence de presse centrale coréenne (KCNA) officielle de la Corée du Nord le 2 mai 2022, montre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un saluant des étudiants et des jeunes travailleurs lors du défilé militaire pour marquer le 90e anniversaire de la fondation de l'Armée révolutionnaire du peuple coréen (KPRA) à Pyongyang (Photo, AFP).
Cette photo prise le 1er mai 2022 et publiée par l'agence de presse centrale coréenne (KCNA) officielle de la Corée du Nord le 2 mai 2022, montre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un saluant des étudiants et des jeunes travailleurs lors du défilé militaire pour marquer le 90e anniversaire de la fondation de l'Armée révolutionnaire du peuple coréen (KPRA) à Pyongyang (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 07 mai 2022

Pyongyang tire un missile balistique Washington s'attend à un essai nucléaire

  • Sinpo est une importante base navale de Corée du Nord
  • Il s'agit de la 15e démonstration de force cette année

SÉOUL: La Corée du Nord a tiré samedi un missile mer-sol balistique, a annoncé l'état-major de l'armée sud-coréenne, quelques heures après la mise en garde des Etats-Unis sur la possibilité d'une reprise des essais nucléaires par Pyongyang dans les prochaines semaines.

Il s'agit de la 15e démonstration de force cette année pour ce pays doté de l'arme nucléaire qui a aussi lancé un missile balistique intercontinental pour la première fois depuis 2017.

Ce nouveau lancement intervient avant l'entrée en fonction mardi du nouveau président sud-coréen Yoon Suk-yeol, favorable au rapport de forces avec le Nord, et accentue les craintes d'une escalade.

Le département d'Etat américain a prévenu vendredi qu'un essai nucléaire pourrait avoir lieu "dès ce moi-ci", s'appuyant sur l'imagerie satellite.

"Nos militaires ont détecté vers 14h07 (05H07 GMT) qu'un missile balistique de courte portée présumé être un SLBM a été tiré depuis la mer au large de Sinpo, Hamgyong du Sud", a déclaré samedi l'état-major de l'armée sud-coréenne dans un communiqué.

Sinpo est une importante base navale de Corée du Nord. Des images satellite ont pu y montrer dans le passé la présence de sous-marins.

Le missile a parcouru une distance de 600 km à une altitude de 60 km, selon l'armée sud-coréenne, ce qui laisse à penser qu'il s'agissait d'un missile balistique à courte portée.

Il a fini sa course en dehors de la zone économique exclusive du Japon, a annoncé le ministre japonais de la Défense Nobuo Kishi, ajoutant que la "fréquence extrêmement élevée" des tests cette année était "absolument inacceptable".

Le "développement remarquable de la technologie nucléaire et de la technologie liée aux missiles" par Pyongyang constitue un risque pour la sécurité régionale et mondiale, a-t-il déclaré, ajoutant que le Japon pense également que "la Corée du Nord sera prête à effectuer un essai nucléaire dès ce mois-ci".

En avril, à l'occasion d'un grand défilé militaire, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s'est engagé à développer ses forces nucléaires "le plus rapidement possible" et a mis en garde contre d'éventuelles frappes "préventives", évoquées par le futur président sud-coréen, Yoon Suk-yeol.

Vendredi, Washington, par la voix de la porte-parole de la diplomatie Jalina Porter, a prévenu que Pyongyang "prépare le site d'essais de Punggye-ri et pourrait être prêt à y mener un test dès ce mois-ci, ce qui serait son septième essai" nucléaire.

"Cette analyse est cohérente avec les déclarations publiques récentes faites pas la Corée du Nord elle-même", a-t-elle ajouté, assurant que le gouvernement américain l'avait partagée avec ses alliés et allait "poursuivre" son "étroite coordination avec eux".

Course à l'armement 

Le président américain Joe Biden doit se rendre ce mois-ci au Japon et en Corée du Sud, où les inquiétudes à propos de Pyongyang seront au menu des discussions.

Le denier tir de missile pourrait être lié à cette visite ou à l'investiture mardi de M. Yoon, qui a promis une ligne inflexible face au Nord.

"Au lieu d'accepter les invitations au dialogue, le régime de Kim semble préparer l'essai d'une ogive nucléaire tactique", avance Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul.

La Corée du Nord avait mené six essais nucléaires avant d'engager un diplomatie de haut rang avec les Etats-Unis, le président américain de l'époque Donald Trump rencontrant quatre fois Kim Jong Un.

"Un septième essai nucléaire serait le premier depuis septembre 2017 et alimenterait les tensions sur la péninsule coréenne, ce qui accroîtrait les dangers d'erreur de calcul et de mauvaise communication entre le régime de Kim et la future administration Yoon", a ajouté M. Easley.

La Corée du Sud possède une capacité d'armements conventionnels supérieure à celle de son voisin du Nord et M. Yoon a demandé le déploiement d'un plus grand nombre de moyens militaires américains. 

La Corée du Sud a testé en 2021 son propre missile mer-sol balistique, devenant l'un des rares pays à maîtriser cette technologie. Elle a aussi dévoilé un missile de croisière supersonique, soulignant une course à l'armement dans la péninsule.

Mercredi, Pyongyang a lancé ce que Séoul et Tokyo ont décrit comme un missile balistique, mais les médias d'Etat nord-coréens, qui rapportent d'ordinaire les essais d'armement, n'en ont pas parlé.

Hong Min, chercheur à l'Institut coréen pour l'unification nationale, pensait samedi "que le lancement d'aujourd'hui est similaire à celui du missile balistique de mercredi".

"Il semble que le Nord mène une série de tests pour atteindre ses objectifs stratégiques", a-t-il ajouté.

Les négociations visant à convaincre Kim Jong Un d'abandonner les armes nucléaires n'ont rien donné.

Pendant cinq ans, le président sud-coréen Moon Jae-in a mené une politique de dialogue avec Pyongyang, mais selon son successeur, cette approche "servile" a été un échec patent.

Selon les analystes, Kim Jong Un pourrait vouloir prévenir, par cette série de tests, qu'il n'est pas ouvert à un dialogue avec le nouveau gouvernement.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.