Élections aux Philippines: Marcos Jr se dirige vers une victoire écrasante

Imelda Marcos (2e à gauche), la mère du candidat présidentiel philippin Ferdinand Marcos Jr, traverse un bureau de vote lors de l'élection présidentielle à l'école primaire Mariano Marcos Memorial à Batac, Ilocos Norte, le 9 mai 2022. (Jam Sta Rosa/AFP)
Imelda Marcos (2e à gauche), la mère du candidat présidentiel philippin Ferdinand Marcos Jr, traverse un bureau de vote lors de l'élection présidentielle à l'école primaire Mariano Marcos Memorial à Batac, Ilocos Norte, le 9 mai 2022. (Jam Sta Rosa/AFP)
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Publié le Lundi 09 mai 2022

Élections aux Philippines: Marcos Jr se dirige vers une victoire écrasante

  • Trois agents de sécurité ont été tués lundi peu après le début du scrutin dans la municipalité de Buluan, sur l'île de Mindanao - où sévissent de multiples groupes armés
  • Ferdinand Marcos Jr, largement en tête dans les sondages, semble en passe d'accomplir le retour au pouvoir de la dynastie déchue près de 40 ans après son exil

MANILLE, Philippines : Les Philippins ont commencé lundi à voter pour désigner leur prochain président, un scrutin à fort enjeu pour lequel Ferdinand Marcos Junior, fils du défunt dictateur Ferdinand Marcos, est promis par les sondages à une victoire écrasante.

Environ 67 millions de Philippins sont appelés à voter pour ces élections générales, lors desquelles sont également désignés le vice-président ainsi que les députés, la moitié des sénateurs, les 81 gouverneurs de province et d'autres élus locaux. Les analystes prédisent une forte participation.

Trois agents de sécurité ont été tués lundi peu après le début du scrutin dans la municipalité de Buluan, sur l'île de Mindanao - où sévissent de multiples groupes armés, des insurgés communistes aux militants islamistes - quand des hommes armés ont ouvert le feu dans un bureau de vote, selon la police.

Dimanche soir, une explosion devant un bureau de vote avait fait neuf blessés dans la municipalité de Datu Unsay, aussi sur Mindanao.

Les élections sont une période traditionnellement instable aux Philippines, dont la législation sur les armes à feu est laxiste et où la culture politique violente.

Dix candidats sont en lice pour succéder au président Rodrigo Duterte, et Ferdinand Marcos Jr, largement en tête dans les sondages, semble en passe d'accomplir le retour au pouvoir de la dynastie déchue près de 40 ans après son exil.

Dans une école de Batac, bastion de la famille Marcos, les électeurs faisaient la queue lundi matin, ventilateur portatif à la main pour tromper la chaleur tropicale. Après le passage de chiens renifleurs, ils ont vu arriver Marcos Jr, venu avec sa soeur Irene pour voter, suivis par leur mère, Imelda, veuve du dictateur et matriarche de 92 ans du clan Marcos.

Après six ans de gouvernement autoritaire de Duterte, les militants des droits de l'homme, les dirigeants de l'Église catholique et les analystes politiques craignent de voir Marcos Jr enhardi par une large victoire et diriger le pays avec une poigne encore plus lourde.

«Nous pensons que cela va aggraver la crise des droits de l'homme dans le pays», a déclaré Cristina Palabay, secrétaire générale de l'alliance pour les droits humains Karapatan.

Une vaste campagne de désinformation pour réhabiliter le régime dictatorial, le système clientéliste et le désenchantement des électeurs à l'égard des récents gouvernements ont alimenté le retour en grâce des Marcos.

Les sondages prédisent une victoire du candidat de 64 ans, surnommé «BongBong», avec largement plus que la moitié des suffrages. Pour gagner ce scrutin à un seul tour, il lui suffirait d'être celui qui obtient le plus de voix.

Les partisans de sa principale rivale, l'actuelle vice-présidente Leni Robredo, espèrent une surprise de dernière minute.

- Corruption et dynasties familiales -

Depuis que Mme Robredo a annoncé sa candidature à la fonction suprême en octobre, des groupes de bénévoles se sont multipliés dans le vaste archipel pour convaincre les électeurs.

L'avocate et économiste de 57 ans avait battu de justesse Marcos Jr dans la course à la vice-présidence en 2016 (aux Philippines, le président et le vice-président sont élus séparément). Elle a promis de débarrasser la démocratie philippine de la corruption, dans un archipel où une poignée de familles ont la mainmise sur le pays.

Marcos Jr et son alliée candidate à la vice-présidence Sara Duterte, fille du président sortant, se disent les mieux qualifiés pour «unifier» le pays.

- Risque pour la démocratie -

Si les pronostics des sondages se confirment, Marcos Jr deviendrait le premier candidat à la présidence à être élu avec une majorité absolue depuis le renversement de son père.

Selon l'analyste politique Richard Heydarian, une telle victoire pourrait lui permettre de faire réviser la Constitution pour asseoir son pouvoir et affaiblir la démocratie.

«Duterte n'a jamais eu la discipline et les moyens d'aller au bout de son programme autoritaire», a déclaré M. Heydarian. «Cette opportunité historique pourrait échoir aux Marcos».

Parmi les autres candidats à la présidence figurent la légende de la boxe Manny Pacquiao et l'ancien éboueur devenu acteur Francisco Domagoso. Mais seuls Marcos Jr et Robredo sont considérés comme ayant une chance de gagner.

La personnalité, plutôt que la politique, influence généralement le choix du candidat, et l'achat de voix et l'intimidation sont également des problèmes récurrents dans les élections philippines.

Quel que soit le résultat du scrutin, les adversaires de Marcos Jr ont déjà promis de poursuivre les efforts visant à le faire disqualifier en raison d'une condamnation antérieure pour infraction fiscale, et à lui faire payer les milliards de dollars dus en droits de succession.

«C'est un autre carrefour pour nous», a déclaré Judy Taguiwalo, 72 ans, une militante anti-Marcos qui a été arrêtée deux fois et torturée pendant la loi martiale. «Nous devons continuer à nous lever et à lutter».

Trois agents de sécurité tués dans l'attaque d'un bureau de vote

Trois agents de sécurité ont été tués lundi dans le sud des Philippines quand des hommes armés ont ouvert le feu dans un bureau de vote, a indiqué la police, au moment où des millions de personnes se rendaient aux urnes pour les élections générales.

La fusillade s'est produite peu après le début du scrutin dans la municipalité de Buluan, sur l'île de Mindanao, où sévissent de multiples groupes armés, des insurgés communistes aux militants islamistes.

L'ancien maire Ibrahim Mangudadatu a dit que les personnes à l'intérieur de l'école - utilisée comme bureau de vote - se sont précipitées pour se mettre à l'abri lorsque la fusillade a commencé.

Un quatrième garde a été blessé dans l'attaque, a déclaré le porte-parole de la police provinciale de Maguindanao, Roldan Kuntong. 

Cette attaque a eu lieu après une autre explosion survenue dimanche en fin de journée à l'extérieur d'un bureau de vote dans la municipalité de Datu Unsay, aussi sur l'île de Mindanao, faisant neuf blessés.

Environ 67 millions de Philippins sont appelés à voter jusqu'à 19H00 (11H00 GMT) pour ces élections générales, lors desquelles sont désignés le président, le vice-président ainsi que les députés, la moitié des sénateurs, les 81 gouverneurs de province et d'autres élus locaux. 

Marcos Junior hérite de l'affaire familiale

La porte latérale de la camionnette blanche s'ouvre, un siège motorisé pivote et l'ancienne première dame des Philippines, Imelda Marcos, est descendue jusqu'au sol telle une diva de la politique.

À 92 ans, son aura s'est un peu ternie. Sa coiffure bouffante est moins volumineuse, ses chaussures plates moins ostentatoires et son confortable tailleur-pantalon, quoique très chic, est plus celui d'une arrière-grand-mère que d'une reine de beauté.

Mais Imelda n'a rien perdu de ses dons pour la mise en scène.

Sa rare apparition publique a lieu à l'école élémentaire Mariano Marcos de Batac, la ville de feu son mari le dictateur Ferdinand Marcos, dans le Nord de l'archipel.

Dans la pratique, elle vient voter à l'élection présidentielle. Mais le symbole n'échappe à personne: c'est bien de la transmission de l'affaire familiale dont il s'agit.

L'héritier est son fils âgé de 64 ans, Ferdinand "Bongbong" Marcos Junior, auquel tous les sondages prédisent une large victoire à la présidentielle de lundi, trente-six ans après le renversement de son père par une révolte populaire.

Lorsqu'Imelda arrive, "Bongbong" a quitté le bureau de vote quelques instants plus tôt. Même si nous sommes ici dans le fief des Marcos, la rapide apparition du candidat n'a déclenché que de maigres applaudissements.

Il faut dire que les talents d'acteur de Marcos Junior sont moins développés que ceux de sa mère. Et que son apparence physique est assez banale, si l'on exclut sa chevelure noire à la Beatles. Une ironie quand on sait que les mythiques "Fab Four" s'étaient brouillés avec Imelda lors d'une tournée dans le pays et avaient juré de ne plus jamais remettre les pieds aux Philippines.

- Cour pléthorique -

Refusant de prendre place dans le fauteuil roulant mis à sa disposition, Imelda entre dans l'école guidée par ses proches, tandis qu'une foule de curieux en nage se masse derrière les grilles, dans une chaleur étouffante.

Avec l'aide de sa fille Irene et de son petit-fils Sandro, elle inspecte méticuleusement un bulletin de vote d'une taille gigantesque et d'une complexité diabolique (les Philippins votent non seulement pour élire leur président, mais aussi leur vice-président, leurs députés, une partie de leurs sénateurs et une myriade de responsables locaux).

Elle fait ensuite signe à un assistant, qui fait signe à un autre assistant, qui fait signe à un troisième assistant qui lui fournit un paquet de mouchoirs en papier pour tamponner son front.

La cour itinérante d'Imelda Marcos est certes moins pléthorique que lorsque son mari était au pouvoir, mais elle reste plus impressionnante que celles de bien des patrons de multinationales.

Malgré les efforts déployés depuis des décennies aux Philippines pour récupérer une partie des milliards "mal acquis" des Marcos, des signes évidents de cette fabuleuse fortune subsistent: une broche Chanel, un épais bracelet de perles et un régiment de gardes du corps, d'assistants et de journalistes qui la suivent à la trace.

L'endroit le plus dangereux sur Terre se trouve peut-être entre Imelda Marcos et une caméra: tout spectateur s'y retrouvant par mégarde est rapidement bouté hors du champ.

Dans le couloir, un vieillard pousse un cri de surprise en voyant Imelda. Il doit avoir à peu près le même âge, mais les années ont été moins clémentes pour lui: il est maigre et n'a plus de dents, son T-shirt usé est trempé de sueur et ses tongs partent en lambeaux.

Le Covid-19 a durement frappé les Philippines, fait de nombreux morts, encore plus de chômeurs, tout en réduisant à néant les maigres économies d'une grande partie de la population.

Imelda aussi a souffert de la pandémie, affirme Sandro, un des derniers rejetons du clan Marcos. "C'est un animal très social", dit-il, laissant entendre que le virus a fait des fêtes somptueuses une chose du passé.

Sandro, 28 ans, est un jeune homme à la coupe nette, au look K-Pop, et qui s'exprime aussi bien que n'importe qui ayant fait des études à la London School of Economics. Il est, après Bongbong, le prochain grand espoir de la dynastie Marcos.

Il est également candidat aux élections cette année, et brigue un siège au Congrès local.

A Batac, personne ne serait surpris, dans cinquante ans, de le voir arriver à l'école pour voter pour le dernier membre de la tribu Marcos cherchant à emménager dans le palais présidentiel de Malacanang.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.