Le couple Macron-Scholz cherche encore son rythme de croisière

Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz saluent après avoir visité la porte de Brandebourg illuminée aux couleurs du drapeau ukrainien à Berlin le 9 mai 2022, pour montrer leur solidarité avec l'Ukraine face à l'invasion russe en cours (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz saluent après avoir visité la porte de Brandebourg illuminée aux couleurs du drapeau ukrainien à Berlin le 9 mai 2022, pour montrer leur solidarité avec l'Ukraine face à l'invasion russe en cours (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 10 mai 2022

Le couple Macron-Scholz cherche encore son rythme de croisière

  • Sur le plan politique, les deux hommes ont besoin de se relancer
  • Olaf Scholz a loué la France, «force d’inspiration en Europe»

BERLIN: Les couples entre dirigeants français et allemands ont traditionnellement été moteurs en Europe. Celui constitué d'Emmanuel Macron et Olaf Scholz, qui ont besoin l'un de l'autre pour se relancer, cherche encore son rythme de croisière.

Leur rencontre lundi soir à Berlin, pour le premier déplacement à l'étranger du chef de l'Etat français depuis sa réélection, leur a donné une occasion de peaufiner leur relation.

Une poignée de mains chaleureuse à l'arrivée, une volonté affichée d'oeuvrer ensemble pour construire une Europe plus puissante : les deux dirigeants ont cherché à trouver un ton plus personnel lors d'un tête-à-tête.

Emmanuel Macron avait fait le voyage avec le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, qui se déplace rarement à l'étranger. Les deux dirigeants devaient ensuite dîner avec leurs conseillers.

Olaf Scholz a loué la France, "force d’inspiration en Europe", tandis que Emmanuel Macron a parlé de "la force importante de l'amitié franco-allemande".

Néanmoins, "on doit trouver une relation personnelle, encore en consolidation" entre les deux hommes, reconnaît une source diplomatique, qui pronostique que "le rythme de croisière sera trouvé autour de l'été".

Il n'y a "pas encore la même fluidité Macron/Scholz que Macron/Merkel", ajoute-t-elle, car "il faut rajouter une couche politique, personnelle" entre le chancelier social-démocrate, qui a pris en décembre 2021 la difficile succession d'Angela Merkel en Allemagne, et le président français centriste qui sort d'une campagne électorale.

Relance 

Sur le plan politique, les deux hommes ont besoin de se relancer. 

En Allemagne, moins de six mois après son élection, Olaf Scholz est de plus en plus critiqué sur le plan intérieur, accusé d'indécision face à la Russie et d'atermoiement dans le soutien à l'Ukraine. 

En France, Emmanuel Macron vient certes d'être réélu, mais au terme d'un scrutin marqué par la montée des mécontentements et alors qu'il n'est pas certain de conserver une majorité à la chambre des députés à l'issue de législatives programmées en juin.

Autre point commun entre les deux dirigeants, ils ont tous deux placé le renforcement de la "souveraineté" européenne au centre de leurs priorités d'avenir. Et savent qu'ils auront besoin l'un de l'autre pour y parvenir.

Emmanuel Macron a ainsi appelé lundi à Strasbourg à la création d'une "communauté politique européenne" pour accueillir l'Ukraine en attendant une éventuelle adhésion ultérieure.

"Il a vraiment besoin qu'Olaf Scholz le soutienne, parce que si c'est vu comme une idée française, ce peut être soupçonné d'être une façon d'éviter l'adhésion (...) Il ne faut pas que la France s'isole sur cette question", avertit Sébastien Maillard, de l'Institut Jacques Delors.

Olaf Scholz et Emmanuel Macron parviendront-ils à faire davantage avancer l'Europe que ne le fit l'attelage composé avec Angela Merkel?

La chancelière ne se rallia que sous la pression des événements - la pandémie de Covid - à l'idée d'un plan de relance européen financé par un endettement commun de l'UE.

"Scholz ressemble beaucoup à Merkel, c'est ça le problème", a récemment lâché un des responsable du parti allemand des Verts, pourtant membre de la coalition gouvernementale, Anton Hofreiter.

«Homme fort»

Dans ce contexte, si Emmanuel Macron "a une majorité" à la chambre des députés, "ce sera lui l'homme fort de l'Union européenne", juge Hans Stark, de l'Institut français des relation internationales. 

"Il est dans une position de leadership par son activisme, ses idées. Scholz c'est l'Allemagne, les décisions se prennent beaucoup plus lentement", prévient-il.

Pour autant, le contexte a beaucoup changé en Allemagne depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et avant cela avec la réorientation des priorités géopolitiques américaines vers l'Asie.

Le développement d'une "souveraineté" européenne est inscrite dans le programme de l'actuel gouvernement. 

"Scholz se distingue de Merkel dans la mesure où le nouveau gouvernement a beaucoup mieux compris que l'Allemagne doit jouer un rôle moteur, avec la France, dans l'Union européenne", estime ainsi Stefan Seidendorf, directeur adjoint de l'Institut Franco-Allemand de Ludwigsburg.

"Je pense qu'il se passera plus de choses avec Scholz qu'avec Merkel", ajoute-t-il, en rappelant que le responsable allemand avait joué dans le passé un rôle pivot pour faire accepter à la chancelière le plan de relance de l'UE.


L'Asean «  profondément inquiète » face à l'escalade du conflit en Birmanie

L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
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  • La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi
  • L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie

BANGKOK: L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte.

"Nous, les Etats-membres de l'Asean, sommes profondément inquiets par la récente escalade des conflits, notamment dans la région de Myawaddy", ont écrit les ministres des Affaires étrangères du bloc de dix pays, dans un communiqué conjoint daté de jeudi.

"Nous demandons de manière urgente à toutes les parties de cesser immédiatement la violence et de faire preuve de la plus grande retenue, de respecter le droit humanitaire international et de prendre toutes les mesures nécessaires pour désamorcer les tensions et assurer la protection et la sécurité de tous les civils", ont-ils insisté.

La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi, sans qu'une issue pacifique ne se dessine, malgré les appels répétés du groupe régional qui a présenté un plan de sortie de crise il y a trois ans.

Les combats se sont accentués ces derniers mois après une série d'attaques de groupes ethniques minoritaires et de combattants anti-junte dans plusieurs régions.

Le pouvoir militaire a essuyé plusieurs revers majeurs, notamment dans des zones frontalières de la Chine et de la Thaïlande, qui le place dans une position de faiblesse inédite depuis le putsch, selon des analystes.

La semaine dernière, la junte s'est retirée de la ville stratégique de Myawaddy, après des jours de combats dont les bruits d'explosion et d'artillerie étaient perceptibles du côté thaïlandais.

Depuis, il n'y a pas eu d'affrontements importants dans la ville, mais des combats ont lieu à une trentaine de kilomètres plus loin, à Kawkareik, autre localitée située sur la principale route reliant Rangoun à la Thaïlande.

La Thaïlande a de son côté rehaussé son niveau de présence militaire à sa frontière.

Le royaume a prévenu qu'il n'accepterait aucune "violation" de son territoire, tout en se préparant à un éventuel afflux de réfugiés.

Aung San Suu Kyi en résidence surveillée 

"En tant que pays voisin, nous soutenons les négociations qui pourraient mener à l'unité, la paix et la stabilité", a déclaré vendredi Nikorndej Balankura, porte-parole de la diplomatie thaïlandaise.

Depuis octobre 2021, la Birmanie a été écartée des sommets et réunions ministérielles de l'Asean mais, en janvier, une haute fonctionnaire de Naypyidaw a participé à une "retraite" des ministres des Affaires étrangères au Laos, pays qui assure la présidence annuelle tournante.

Un émissaire laotien de l'Asean a rencontré début janvier le chef de la junte à Naypyidaw, pour discuter de la "paix et de la stabilité".

La Birmanie a souvent été un sujet de discorde entre les membres de l'Asean.

Le plan de sortie de crise en cinq points concocté par l'Asean comprend la mise en place d'un dialogue entre toutes les parties concernées. Une demande restée lettre morte pour le moment, la junte continuant de qualifieer ses adversaires ethniques et politiques de "terroristes".

Aung San Suu Kyi purge de son côté une peine de prison de 27 ans pour plusieurs condamnations qualifiées de mascarade par les groupes de défense des droits humains.

La prix Nobel de la paix, 78 ans, a été transférée de sa cellule à une résidence surveillée, a indiqué mercredi une source militaire à l'AFP, la junte ayant annoncé des mesures pour protéger les détenus fragiles face à une vague de chaleur.

Le conflit a tué plus de 4.800 civils depuis 2021, selon un groupe de surveillance local.


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

 


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com