Le président français Emmanuel Macron attendu sur l'Europe et l'Ukraine

Le président français Emmanuel Macron participe à une visioconférence élargie avec le groupe Quint, comprenant les États-Unis, le Japon, le Canada, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni et les dirigeants de l'UE, consacrée à la guerre en Ukraine à l'Elysée présidentielle à Paris, le 19 avril 2022. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron participe à une visioconférence élargie avec le groupe Quint, comprenant les États-Unis, le Japon, le Canada, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni et les dirigeants de l'UE, consacrée à la guerre en Ukraine à l'Elysée présidentielle à Paris, le 19 avril 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 26 avril 2022

Le président français Emmanuel Macron attendu sur l'Europe et l'Ukraine

Le président français Emmanuel Macron participe à une visioconférence élargie avec le groupe Quint, comprenant les États-Unis, le Japon, le Canada, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni et les dirigeants de l'UE, consacrée à la guerre en Ukraine à l'Elysée présidentielle à Paris, le 19 avril 2022. (Photo, AFP)
  • Le président français Emmanuel Macron est très attendu par ses partenaires européens pour continuer à renforcer l'Europe et la faire peser de tout son poids dans la crise en Ukraine
  • «Une victoire importante pour la France, l'Europe, la démocratie!», a résumé le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis

PARIS: À peine réélu, le président français Emmanuel Macron est très attendu par ses partenaires européens pour continuer à renforcer l'Europe et la faire peser de tout son poids dans la crise en Ukraine.

Dès l'annonce de sa victoire dimanche soir, les capitales européennes ont salué "un signal fort", une "magnifique nouvelle" pour l'UE, soulignant "le besoin d'une Europe forte et solidaire" face aux défis qui s'accumulent, des bouleversements géopolitiques au changement climatique.

Des réactions enthousiastes qui cachaient mal également le soulagement de voir sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen et son projet souverainiste, sinon anti-européen, recalés, avec 41,5% des suffrages contre 58,5% au président sortant.

Le Premier ministre irlandais Michael Martin s'est pour sa part félicité du "leadership dynamique et méthodique" du président réélu, au service de l'UE.

"Emmanuel Macron est d'autant plus attendu qu'il s'était fait plus discret durant la campagne sur ce leadership diplomatique européen et que d’autres n'ont pas pris le relais", résume Tara Varma, directrice du bureau de Paris du Conseil européen des relations internationales (ECFR).

Le chancelier allemand Olaf Scholz, critiqué de toutes parts pour son refus de livrer des armes offensives à l'Ukraine et sa réticence à se rallier à un embargo sur les importations de pétrole et gaz russes, n'a pas su ou voulu saisir la balle au bond.

"Il n'imagine absolument pas pouvoir incarner ce leadership, ce n’est pas sa manière de fonctionner du tout", considère Tara Varma.

«Légitimité renouvelée»

Pour Éric Maurice de la Fondation Robert Schuman à Bruxelles, le chancelier fait de "la prudence un principe cardinal de son action", tout comme, avant lui, Angela Merkel.

"Emmanuel Macron devient de fait le partenaire dominant dans le couple franco-allemand. Il n'y a guère non plus d'autres leaders européens en mesure de donner une impulsion. Il ne reste donc que lui, avec une légitimité renouvelée au niveau national qu'il va pouvoir utiliser au niveau européen", estime-t-il.

Outre-Manche, le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est aussi dit "heureux de continuer à travailler" avec M. Macron même si les relations ne sont pas toujours au beau fixe entre les deux dirigeants.

"Au milieu de la pire crise sécuritaire en Europe depuis la Guerre froide, la victoire de Macron le place en position de dirigeant le plus expérimenté du continent, capable de voir à long terme", relève Peter Bracketts, ancien ambassadeur britannique à Paris et vice-président du Royal United Services Institute (RUSI), un centre de réflexion londonien.

"Il visera à façonner l’approche de l'UE dans la crise en Ukraine et agira comme le lien clé avec (Joe) Biden", ajoute-t-il sur Twitter. 

Le président américain s'est d'ailleurs dit impatient de "continuer à travailler de façon étroite" avec lui, à l'issue d'un entretien téléphonique lundi. 

«Reprendre la main»

Beaucoup s'attendent désormais à une prochaine visite d'Emmanuel Macron à Kiev, voire à un déplacement conjoint avec le chancelier Scholz.

"Il est essentiel qu’il reprenne la main mais il faut qu'il la reprenne avec Scholz, l'Europe du sud, les Baltes, qu’il soit capable de créer cet esprit de cohésion national mais aussi européen", estime Tara Varma.

La France assure en outre la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne jusqu'en juin, ce qui lui offre une tribune supplémentaire sur les grands enjeux du continent.

Emmanuel Macron sera aussi attendu sur la politique d'élargissement à l'Est, y compris à l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, à l'occasion de la conférence sur les Balkans prévue d'ici à la fin de la présidence française, ainsi que sur le soutien à l'Otan.

"Nous espérons qu'il sera encore plus actif dans la fourniture d'armes sophistiquées à l'Ukraine, dans le soutien à des sanctions plus sévères contre la Russie, y compris sur l'énergie, ainsi que sur l'intégration européenne. Notre pays a besoin du statut de candidat à l'UE en juin", a souligné Igor Zhovkva, chef adjoint de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky, sur lundi la chaîne France 24.

Le président français pourrait aussi présenter des initiatives pour faire face aux conséquences économiques de la crise en Ukraine.

"Du point de vue français, il y a besoin d’une nouvelle étape après le plan de relance post-Covid", favorisant notamment les investissements liés à la transition énergétique, note Eric Maurice.


Global Sumud Flotilla : Greta Thunberg, Alexis Deswaef et des centaines d’activistes prennent la mer pour Gaza

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens.  (Photo X)
Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. (Photo X)
Short Url
  • Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
  • Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”

PARIS: Une nouvelle flottille humanitaire, baptisée “Global Sumud Flotilla”, s’apprête à quitter plusieurs ports méditerranéens dans les prochains jours pour tenter de “briser le blocus israélien illégal” imposé à la bande de Gaza. L’initiative, qui réunira des centaines de militants, humanitaires, artistes et médecins venus de 44 pays différents, se veut une réponse citoyenne face à ce que ses organisateurs qualifient de “nettoyage ethnique” et de “génocide en cours”.

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. Parmi les personnalités impliquées figurent Greta Thunberg, l’actrice américaine Susan Sarandon, l’acteur suédois Gustaf Skarsgård, l’Irlandais Liam Cunningham et plusieurs médecins et humanitaires.

Alexis Deswaef en première ligne

Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”, déclare-t-il.

Il s’agit de sa deuxième tentative d’atteindre Gaza. En juin dernier, lors de la Marche to Gaza, il avait été bloqué au canal de Suez par les autorités égyptiennes. Cette fois-ci, il se dit déterminé :“Cette action internationale est la réponse citoyenne à l’inaction de nos gouvernements face à ce génocide diffusé en direct sur nos téléphones portables, avec la famine organisée par l’armée d’occupation israélienne et un nettoyage ethnique en cours sous nos yeux.”

Un contexte explosif

La tentative de la Global Sumud Flotilla s’inscrit dans un contexte de guerre qui dure depuis 22 mois. Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, au moins 61 430 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

Le conflit a été déclenché par l’attaque du Hamas contre Israël en 2023, qui avait causé 1 219 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

Les précédentes tentatives de briser le blocus se sont heurtées à la force. Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, transportant 12 militants de plusieurs nationalités, avait été arraisonné par l’armée israélienne à 185 km des côtes de Gaza. Les passagers avaient ensuite été expulsés, certains après une brève détention.

Organisation et indépendance

La Global Sumud Flotilla se définit comme une organisation “indépendante”, non affiliée à aucun gouvernement ou parti politique. Si le nombre exact de bateaux n’a pas été révélé, les organisateurs promettent une mobilisation sans précédent.


Attal ne souhaite pas de nouvelle dissolution si Bayrou tombe

 Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
Short Url
  • "Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter
  • "Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté

PARIS: Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée".

"Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter.

"Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté.

Se disant hostile à la suppression des deux jours fériés sans compensation salariale, il n'a pas répondu s'il était prêt à faire une concession sur la taxation des plus fortunés à l'égard de la gauche.

"On proposera des alternatives. Mais pour ça, encore faut-il qu'il y ait un gouvernement", a-t-il éludé.

Si le gouvernement Bayrou chute, l'ancien Premier ministre "ne croit pas qu'une nouvelle dissolution apporterait de la stabilité".

"Si on se demande chaque année s'il faut que les Français revotent, c'est que le problème ne vient pas des Français, mais bien de l'Assemblée elle-même. Et ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée, c'est à l'Assemblée de régler ses propres problèmes", a-t-il estimé.

"Dans la quasi-totalité des pays européens qui nous entourent, ils ont une Assemblée avec des forces éclatées. Et pourtant ils arrivent à travailler ensemble et à trouver des solutions ", a-t-il fait valoir.


Vote de confiance: le RN veut une dissolution pour «donner une majorité au pays», affirme Chenu

Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays". (AFP)
Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays". (AFP)
Short Url
  • "S'il est un président responsable, il se tourne vers les Français, il dissout l'Assemblée et il leur dit 'donnez une majorité'", a estimé M. Chenu, soulignant que "les Français ont vu ce que ça donnait, un pays sans majorité"
  • Un argument-clé pour le RN, qui "fera campagne (...) pour gouverner le pays non seulement sur un programme, mais sur l'idée de donner une majorité à ce pays", a assuré le vice-président du parti d'extrême droite

PARIS: Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays".

"François Bayrou tente une ultime manoeuvre, il rencontrera un ultime échec", a déclaré sur Cnews et Europe 1 le député du Nord, anticipant déjà l'étape d'après et une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron.

"S'il est un président responsable, il se tourne vers les Français, il dissout l'Assemblée et il leur dit 'donnez une majorité'", a estimé M. Chenu, soulignant que "les Français ont vu ce que ça donnait, un pays sans majorité".

Un argument-clé pour le RN, qui "fera campagne (...) pour gouverner le pays non seulement sur un programme, mais sur l'idée de donner une majorité à ce pays", a assuré le vice-président du parti d'extrême droite.

Discours également relayé par son porte-parole Thomas Ménagé, député du Loiret, qui a expliqué sur RMC que "la seule solution dans la Ve République (...) c'est de demander aux Français de s'exprimer à nouveau pour dégager une majorité claire et que la France ne soit pas à l'arrêt".

Pour autant, M. Chenu a balayé tout risque de crise économique lié à l'instabilité politique: "On nous fait le coup à chaque fois. A chaque élection ou à chaque menace de censure, on nous dit attention, tout va s'arrêter, le pays va s'écrouler (...) La France tiendra. Ce n'est pas parce qu'on va changer de Premier ministre, ou qu'on aura une nouvelle majorité, que la France va s'écrouler".