Tollé après les propos du Premier ministre israélien sur la souveraineté d'Al-Aqsa

Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, s’entretient avec le ministre des Communications, Yoaz Hendel, à la Knesset, Jérusalem, le 9 mai dernier. (Photo AP)
Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, s’entretient avec le ministre des Communications, Yoaz Hendel, à la Knesset, Jérusalem, le 9 mai dernier. (Photo AP)
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Publié le Mardi 10 mai 2022

Tollé après les propos du Premier ministre israélien sur la souveraineté d'Al-Aqsa

  • Un député jordanien a déclaré que «la puissance occupante se rend coupable de terrorisme et de crimes contre le peuple palestinien sans défense»
  • Le Waqf jordanien «devrait être renforcé, élargi et autonomisé», estime un militant pour la paix

RAMALLAH: Les déclarations du Premier ministre israélien, Naftali Bennett, selon lesquelles il rejette toute ingérence extérieure dans la gestion des affaires de la mosquée Al-Aqsa ont suscité l'indignation des Jordaniens et des Palestiniens dimanche dernier.

Cette position a été perçue comme un déni du traité de paix israélo-jordanien de 1994 qui confère à la Jordanie un rôle dans la gestion et la supervision des Lieux saints islamiques et chrétiens de Jérusalem.

«Nous rejetons toute ingérence étrangère», a affirmé Bennett, faisant ainsi abstraction des accords entre Israël et la Jordanie sur la gestion de l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa et la prévention des incursions de colons juifs dans ses cours.

Bennett a fait savoir au début d'une réunion du gouvernement qui se tenait dimanche que «les décisions relatives à la mosquée Al-Aqsa et à Jérusalem seront prises par le gouvernement israélien». Il a soutenu par ailleurs qu'Israël continuerait à traiter les personnes avec respect à Jérusalem, quelle que soit leur religion.

Le Comité pour la Palestine du Parlement jordanien a dénoncé le même jour les déclarations du Premier ministre qui concernent la souveraineté d'Israël sur Al-Aqsa, les qualifiant d’«irresponsables», et a appelé Bennett à «ne pas tester la patience de deux milliards de musulmans».

La commission a condamné la déclaration de Bennett qui vise à enflammer la région et à l’entraîner dans un conflit religieux, la désignant comme un «coup d'État» contre la réalité historique de la mosquée Al-Aqsa et de Jérusalem.

Le député jordanien Mohammed al-Zahrawi voit en Israël une puissance occupante coloniale qui pratique le terrorisme et la criminalité contre le peuple palestinien et qui n'a aucune légitimité religieuse, historique ni juridique à Jérusalem.

Le Comité pour la Palestine a une nouvelle fois indiqué que la Jordanie rejetait la division temporelle et spatiale d'Al-Aqsa et il a souligné que Jérusalem demeurerait la capitale de la Palestine.

Les responsables jordaniens et israéliens étaient convenus de se rencontrer après le ramadan pour discuter des arrangements autour de la mosquée Al-Aqsa, mais le Waqf islamique de Jérusalem a précisé à Arab News qu'«aucune structure n'a été mise en place pour ces réunions».

Azzam al-Khatib, le directeur du Waqf islamique, a déclaré à Arab News qu'il n'avait pas été informé de la moindre réunion ou visite.

Les visites touristiques étrangères à Al-Aqsa ont fait l'objet d'un accord entre la Jordanie et Israël, mais sans autoriser les rituels religieux, comme ont tenté de le faire les colons juifs à de nombreuses reprises.

Dans le cadre du traité de paix israélo-jordanien, il a été convenu que la Jordanie conserverait son rôle unique dans l’enceinte de la mosquée, chaque partie donnant accès aux lieux d'intérêt religieux et historique. Les deux parties ont également décidé de travailler ensemble pour renforcer les relations entre les trois religions monothéistes et d’assurer une meilleure compréhension interreligieuse. En outre, elles se sont engagées à œuvrer pour l'engagement moral, la liberté de culte, la tolérance et la paix.

Les Palestiniens, quant à eux, exigent des autorités israéliennes qu'elles retirent une maquette de temple située à l'entrée de la porte des Maghrébins – par laquelle les colons juifs extrémistes pénètrent dans le complexe – au motif qu'elle sert à rappeler leur objectif de remplacer le Dôme du Rocher.

«Bennett a tort et il existe un accord entre Israël et la Jordanie qui confère à cette dernière un rôle unique dans l’enceinte d’Al-Aqsa», a expliqué Gershon Baskin, éminent militant israélien pour la paix, à Arab News.

Il a ajouté que le Waqf jordanien devrait être renforcé, élargi et autonomisé et qu'une coordination adéquate entre le Waqf et la police israélienne permettrait une situation dans laquelle la police n'a pas besoin d'entrer dans l'enceinte.

Des visites dénuées de provocation devraient être autorisées à des non-musulmans et même encouragées, a développé Baskin, qui a ajouté que les membres des Waqf devraient les faciliter et en profiter pour parler de l'islam et des Lieux saints.

Les déclarations de Bennett sont une réponse au chef de la Liste arabe unie, Mansour Abbas, qui a déclaré le 7 mai que la position de son parti était dictée par les accords entre Israël et la Jordanie relatifs aux Lieux saints de Jérusalem.

La Liste arabe unie avait annoncé plus tôt dimanche que ses membres ne participeraient pas au vote sur un projet de loi proposé par le parti Likoud qui vise à dissoudre la Knesset mercredi prochain.

Selon les médias israéliens, la crainte des partis de droite en Israël est que la Liste arabe unie décide de voter contre la dissolution de la Knesset et abandonne cette initiative, rendant impossible la présentation d'une autre proposition de ce type pendant six mois.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le Qatar dit «avoir besoin de temps» pour parvenir à un accord de cessez-le-feu

20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
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  • Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens
  • Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu

DOHA: Le Qatar, pays médiateur, a dit mardi "avoir besoin de temps" pour que les discussions indirectes en cours à Doha entre Israël et le Hamas aboutissent à un accord de cessez-le-feu après 21 mois de guerre à Gaza.

Au troisième jour de négociations indirectes entre Israël et le Hamas à Doha en vue d'une trêve assortie de la libération d'otages israéliens, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari a indiqué que les médiateurs parlaient "séparément" avec les deux délégations "pour établir un cadre pour les discussions".

"Je ne pense pas pouvoir donner de calendrier à ce stade, mais je peux dire qu'on a besoin de temps pour ça", a-t-il dit à des journalistes qui l'interrogeaient sur l'issue des discussions.

Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens.

Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu.


Le prince héritier saoudien rencontre le ministre iranien des affaires étrangères dans le cadre de la diplomatie régionale

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
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  • Les dirigeants discutent des liens et de la stabilité régionale
  • Le prince Mohammed exhorte au dialogue et à la diplomatie comme moyens de résoudre les différends

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Jeddah mardi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Leur rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les liens entre les deux pays et à naviguer dans un paysage régional turbulent.

Au cours de la réunion, le prince Mohammed et M. Araghchi ont passé en revue l'état des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et ont échangé leurs points de vue sur les récents développements dans la région.

Le prince héritier a souligné que le Royaume espérait que l'accord de cessez-le-feu actuel entre l'Iran et Israël contribuerait à jeter les bases d'une sécurité et d'une stabilité régionales renforcées.

Réaffirmant le soutien de longue date de l'Arabie saoudite aux solutions diplomatiques, le prince héritier a souligné l'importance du dialogue pour résoudre les différends régionaux et réduire les tensions.

Pour sa part, M. Araghchi a exprimé sa gratitude pour la position du Royaume dans la condamnation de l'agression israélienne et a salué l'engagement personnel du prince Mohammed dans la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réunion, notamment le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, et le conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.

Plus tôt dans la journée, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu son homologue iranien à La Mecque, où les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales et exploré les moyens d'encourager la coopération régionale.

Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la région et sur les efforts mutuels visant à préserver la sécurité et la stabilité.


Yémen: le cargo attaqué lundi en mer Rouge «toujours encerclé» par des assaillants

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
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  • The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas
  • L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO

DUBAI: Un cargo attaqué en mer Rouge au large du Yémen lundi soir est "toujours encerclé" par ses assaillants, après avoir subi une panne d'électricité et d'importants dégâts, a indiqué mardi une agence de sécurité maritime.

The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas.

L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations), qui dépend de la marine britannique, dans un communiqué.

Ces deux attaques successives font craindre que les Houthis soutenus par l'Iran ne reprennent leur campagne dans cette voie maritime essentielle pour le commerce mondial.

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué au large du Yémen des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, puis des bateaux américains, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à 21 mois de guerre entre Israël et le Hamas.

L'agence de sécurité maritime britannique Ambrey a indiqué que deux membres de l'équipage de l'Eternity étaient blessés et deux autres portés disparus suite à l'attaque survenue au large du port de Hodeida, tenu par les rebelles, précisant que le navire "correspondait au profil visé par les Houthis".

Le secrétaire du Département des travailleurs migrants des Philippines, Hans Cacdac, a identifié le navire attaqué comme étant le MV Eternity C, précisant que 21 des 22 membres d’équipage étaient Philippins.

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen.

En représailles aux attaques houthies, Israël a bombardé plusieurs sites des rebelles au Yémen, dont le port de Hodeida et ses environs, ciblés à nouveau dimanche et lundi avant l'aube.

Lundi, les Houthis ont indiqué avoir riposté par des tirs de missiles en direction d'Israël. L'armée israélienne a dit avoir détecté deux missiles tirés depuis le Yémen.

En mai, les rebelles, qui contrôlent de larges pans du Yémen, pays en guerre depuis 2014, avaient averti qu'ils continueraient à cibler les navires israéliens ou liés à Israël, malgré la trêve avec les Etats-Unis.