La Red Sea Development Company et Amaala contribueront à hauteur de 9 milliards de dollars au PIB

La Red Sea Development Company est désormais chargée d’une mission élargie après avoir ajouté Amaala à son portefeuille (Photo, fournie).
La Red Sea Development Company est désormais chargée d’une mission élargie après avoir ajouté Amaala à son portefeuille (Photo, fournie).
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Publié le Mercredi 11 mai 2022

La Red Sea Development Company et Amaala contribueront à hauteur de 9 milliards de dollars au PIB

  • «Le luxe n'a plus la même signification qu'avant; il n’est plus ostentatoire: il s’agit plutôt d’expériences et le voyageur d’aujourd’hui veut vivre des expériences plus durables»
  • Travaillant en étroite collaboration avec le ministère du Tourisme, M. Pagano précise que la Red Sea Development Company fait partie d’une douzaine de projets similaires prévus le long du littoral de la mer Rouge

DUBAÏ: La Red Sea Development Company est désormais chargée d’une mission élargie après avoir ajouté Amaala à son portefeuille. Les deux projets devraient contribuer à hauteur de 33 milliards de riyals saoudiens, soit 8,8 milliards de dollars (1 dollar = 0,95 euro) à l’économie saoudienne en cinq ans.

La Red Sea Development Company ouvrira trois nouveaux hôtels cette année et accueillera ses premiers clients au début de l’année 2023. Treize autres hôtels seront inaugurés d’ici à la fin de l’année prochaine.

L’archipel de quatre-vingt-dix îles de la mer Rouge, qui abrite la quatrième plus grande barrière de corail du monde, se concentrera sur le tourisme durable avec une touche de luxe. Le gigaprojet a déjà établi des partenariats avec neuf marques mondiales. D’autres devraient suivre.

«Ce qui est intéressant dans ce que nous faisons, c’est qu’il ne s’agit pas d’une zone urbaine bâtie; c’est une partie de l’Arabie saoudite dans son état originel.»

John Pagano

«Ce qui est intéressant dans ce que nous faisons, c’est qu’il ne s’agit pas d’une zone urbaine bâtie; c’est une partie de l'Arabie saoudite dans son état originel», déclare John Pagano, PDG de la Red Sea Development Company et d’Amaala, dans un entretien accordé à Arab News en marge de l’Arabian Travel Market (ATM), le salon international du voyage de Dubaï.

«Nos premiers clients pourront choisir entre deux complexes insulaires luxueux et un complexe dans le désert l’année prochaine», poursuit-il.

Les deux hôtels appartiennent à la catégorie de l’hyperluxe. Ce sont des hôtels-boutiques qui comprennent quatre-vingts chambres pour le premier et quatre-vingt-dix pour le deuxième.

Considérés comme des offres haut de gamme, ces hôtels bénéficieront d'un service de qualité et attireront les voyageurs de luxe exigeants.

M. Pagano révèle que la marque St. Regis exploitera l’un des hôtels, tandis que l’enseigne de l’autre complexe sera annoncée prochainement. Le complexe situé dans le désert sera géré par le groupe Six Senses, engagé dans les pratiques écologiques.

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Normes de durabilité élevées

La durabilité est un aspect essentiel de l’offre de la Red Sea Development Company, à la fois pour répondre à la demande des consommateurs et en tant qu’élément distinctif dans un marché touristique régional saturé.

La mer Rouge couvre une superficie de la taille d’un pays comme la Belgique; cependant, M. Pagano confirme que l’entreprise ne développera de projets que sur moins de 1 % de la surface globale pour répondre à un plafond écologique basé sur ce que l'environnement peut supporter sans subir de dommages.

«Plutôt que de développer à outrance simplement parce que nous le pouvons, nous surveillons activement l’environnement en utilisant l’intelligence artificielle et les données pour détecter les signes avant-coureurs si quelque chose que nous faisons ne se déroule pas comme prévu», déclare-t-il. «Nous ne voulons pas causer de dommages durables.»

La demande en matière de voyages durables est actuellement en hausse. Selon une enquête publiée par Booking.com cette année, 81 % des trente mille voyageurs interrogés affirment que les voyages durables sont essentiels pour eux. Cinquante-neuf pour cent des voyageurs souhaitent quitter les lieux visités dans un meilleur état qu’à leur arrivée.

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«Le luxe n'a plus la même signification qu'avant; il n’est plus ostentatoire: il s’agit plutôt d’expériences et le voyageur d’aujourd’hui veut vivre des expériences plus durables», précise M. Pagano. «Nous donnons donc aux gens le choix d’aller vers une destination qui place la nature au premier plan. Notre objectif est de devenir la plus grande destination touristique du monde alimentée à 100 % par des énergies renouvelables.»

Même les efforts de financement de l’entreprise ont été écologiques; l’année dernière, la Red Sea Development Company a obtenu un prêt écologique de 14,12 milliards de riyals saoudiens (près de 3,56 milliards d’euros), première facilité de crédit de finance verte libellée en riyals.

«Actuellement, nous disposons des fonds nécessaires pour la première phase du développement et nous avons déjà fait nos preuves sur le marché si nous devons lever des fonds supplémentaires pour d’autres projets, y compris Amaala», affirme M. Pagano.

Changement radical dans le développement

Amaala est un mégaprojet le long du littoral de la mer Rouge, désormais placé sous l’égide de la Red Sea Development Company. Le projet prévoit d’attribuer des contrats d’une valeur de 319,9 millions de dollars au deuxième trimestre de cette année pour créer une nouvelle destination touristique axée sur le bien-être. Huit hôtels sont actuellement en construction dans le cadre du projet Amaala. Ils devraient être achevés d’ici à la fin de l’année 2024.

Un nouvel aéroport international est en cours de construction afin de répondre à la demande croissante attendue dans la région de la mer Rouge. Conçu par le cabinet d’architecte primé et axé sur la durabilité Forest + Partners, l’aéroport disposera d’une piste de 3,7 km et il pourra accueillir jusqu’à un million de passagers par an.

«Le site aérien est quasiment prêt», indique M. Pagano. «Nous aurons un terminal temporaire au début de l’année prochaine. Nous disposerons également d’hydravions opérationnels pour nos premiers clients à destination des stations balnéaires de l’île.»

Travaillant en étroite collaboration avec le ministère du Tourisme, M. Pagano précise que la Red Sea Development Company fait partie d’une douzaine de projets similaires prévus le long du littoral de la mer Rouge. Il s’agit de créer un effet d’entraînement positif sur l’économie. Les deux projets actuels, la Red Sea Development Company et Amaala, généreront à eux seuls cent vingt mille nouveaux emplois et ils contribueront à hauteur de 33 milliards de riyals saoudiens (8,8 milliards de dollars) au produit intérieur brut (PIB) saoudien au cours des cinq prochaines années, selon M. Pagano.

Bien qu’ils soient liés par un engagement en faveur de la durabilité, chaque développement est distinct. À titre d’exemple, l’île de Sheybarah, la plus éloignée du continent, au sud de la mer Rouge, est actuellement en phase de développement avec la construction de villas futuristes en acier inoxydable brillant fabriquées aux Émirats arabes unis (EAU). Le complexe insulaire ouvrira ses portes à la fin de l’année 2023.

«Nous avons le privilège de construire de manière raisonnée autour de la nature. Nous nous distinguerons par la durabilité», conclut M. Pagano.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".