Législatives: à Marseille, Mélenchon passe le relais à son directeur de campagne

Jean-Luc Melenchon, lors d'une réunion de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) "New People's Ecologist and Social Union", une coalition politique de gauche, à Marseille, au sud- Est de la France, le 12 mai 2022. (Photo, AFP)
Jean-Luc Melenchon, lors d'une réunion de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) "New People's Ecologist and Social Union", une coalition politique de gauche, à Marseille, au sud- Est de la France, le 12 mai 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 13 mai 2022

Législatives: à Marseille, Mélenchon passe le relais à son directeur de campagne

Jean-Luc Melenchon, lors d'une réunion de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) "New People's Ecologist and Social Union", une coalition politique de gauche, à Marseille, au sud- Est de la France, le 12 mai 2022. (Photo, AFP)
  • Manuel Bompard, 36 ans, est lui originaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Né à Firminy (Loire), il a désormais son point d'attache à Toulouse
  • «’Alors monsieur, pourquoi vous ne serez pas candidat à la législative ?’ me demande-t-on. Parce que c'est Bompard qui le sera, je vous le confie, il faut l'élire»

MARSEILLE: Après avoir longuement critiqué le "monarque" Macron, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a confirmé jeudi à Marseille qu'il ne se représenterait pas aux législatives dans sa circonscription des Bouches-du-Rhône, parachutant à sa place un fidèle, son directeur de campagne Manuel Bompard.

"+Alors monsieur, pourquoi vous ne serez pas candidat à la législative ?+ me demande-t-on. Parce que c'est Bompard qui le sera, c'est une des figures parmi les plus éminentes de la nouvelle génération, je vous le confie, il faut l'élire", a insisté Jean-Luc Mélenchon, évacuant en quelques secondes la question de son remplaçant dans sa circonscription marseillaise, à l'issue d'un discours d'une heure soldé par un "apéro populaire" en plein air au pied du siège local du parti.

Sans en dire plus, et sans présenter plus précisément Manuel Bompard, le leader insoumis l'a assuré: "On va gagner, et je serai Premier ministre". "Dans tous les pays d’Europe, on vote pour un Premier ministre, nous on élit un monarque. C'est pas pour autant qu'on est obligé d'oublier comment ça fonctionne la démocratie", a-t-il cinglé.

Fort de ses 22% au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, qui vise une majorité à l'Assemblée nationale avec son union des gauches (Nupes), avait plusieurs fois laissé entendre qu'il "se préparait plutôt à l'idée d'être Premier ministre qu'à l'idée d'être de nouveau député".

"Je pense que nous serons au second tour dans au moins 80% des circonscriptions", a parié l'ancien sénateur: "Nous sommes les favoris, tant qu'on ne fait pas de bêtises", avait-il lancé auparavant, estimant que cette élection législative, "c'est celle qui va donner le mandat politique".   

Selon les premières projections des sondeurs, la Nupes est créditée de 28% des suffrages et de 105 à 168 sièges.

M. Mélenchon lègue donc à Manuel Bompard sa 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, dans le centre populaire de Marseille, qu'il avait décrochée haut la main en 2017 (59,85%) et où il a dépassé les 54% des voix au premier tour de la présidentielle le 10 avril. Un résultat qui l'avait "beaucoup ému", avait-il confié en votant au second tour, reconnaissant être "une pièce rapportée ici".

Parachuté?

Manuel Bompard, 36 ans, est lui originaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Né à Firminy (Loire), il a grandi dans la Drôme et a quitté très récemment Toulouse pour s'installer dans la circonscription. "Même si, avec la campagne, j'ai passé l'essentiel de mon temps à Paris", a-t-il concédé devant une poignée de journalistes. 

"Il est très bien, mais il est parachuté", s'est agacée Geneviève, 62 ans, Marseillaise pur jus, qui aurait préféré un profil avec une "légitimité locale" comme le militant Kevin Vacher, qui s'est énormément investi pour lutter contre le logement indigne après l'effondrement meurtrier de deux immeubles au coeur de la ville, en 2018, et dont le nom circulait. 

"Ici c'est une lutte politique très symbolique", lui a répondu Harvey Camous, un militant très actif de 28 ans, qui adoube au contraire ce choix: "Un député doit être présent localement mais aussi porter un discours national".

Manuel Bompard, en costard mais sans cravate rouge, comme le fait remarquer un militant, a lui assuré arriver "en sincérité, avec l'objectif de militer ici, de faire avancer les sujets, les batailles". Et il reconnaît qu'"il y avait une volonté de continuer à avoir une candidature insoumise sur cette circonscription, et une figure du parti".

Docteur en mathématiques, directeur de campagne du leader insoumis lors des présidentielles 2017 et 2022, il fut ces derniers jours le négociateur pour LFI afin de sceller la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Député européen depuis 2019 (mandat qu'il devra abandonner s'il est élu), il avait été candidat aux législatives de 2017 en Haute-Garonne, où il avait été battu par une candidate LREM au second tour.

En 2017, Jean-Luc Mélenchon avait décroché cette circonscription de Marseille au second tour face à la LREM Corinne Versini. Cette année, le candidat Nupes aura notamment face à lui Najat Akodad (Renaissance, la nouvelle LREM) et Solange Biaggi (LR).


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.