Afghanistan: Levée de boucliers face aux restrictions des libertés des femmes

Des femmes vêtues de burqa marchent dans une rue de Kandahar le 7 mai 2022 (Photo, AFP).
Des femmes vêtues de burqa marchent dans une rue de Kandahar le 7 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 13 mai 2022

Afghanistan: Levée de boucliers face aux restrictions des libertés des femmes

  • Les talibans s'isolent ainsi un peu plus de la communauté internationale ont jugé les ministres du G7
  • Ces pays se réfèrent entre autres à un décret promulgué la semaine passée imposant aux femmes le port du voile intégral en public

WANGELS: Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont condamné jeudi les limitations de plus en plus sévères imposées par les talibans à la liberté des femmes afghanes, objet le même jour d'une réunion à huis clos à New York du Conseil de sécurité de l'ONU.

"Nous condamnons l'introduction de mesures de plus en plus restrictives, qui réduisent fortement la capacité d'une moitié de la population de participer à la société" de manière libre et avec des droits égaux, ont affirmé dans une déclaration les ministres réunis cette semaine en Allemagne.

Les talibans s'isolent "ainsi un peu plus de la communauté internationale", ont jugé les ministres du G7 -- Allemagne, France, Italie, Canada, Etats-Unis, Japon et Royaume-Uni --, appelant les fondamentalistes à lever de "façon urgente" les restrictions imposées aux filles et aux femmes.

Ces pays se réfèrent entre autres à un décret promulgué la semaine passée imposant aux femmes le port du voile intégral en public. Fin mars, les talibans avaient aussi fait refermer aux filles l'accès aux lycées et collèges, quelques heures à peine après leur réouverture annoncée de longue date.

Les autorités talibanes de la ville d'Hérat, dans l'ouest de l'Afghanistan, ont en outre interdit aux hommes et femmes de manger ensemble au restaurant, y compris s'ils sont mariés, a-t-on appris jeudi de source officielle.

Pour l'envoyé spécial de l'Union européenne en Afghanistan, Tomas Niklasson, la décision des talibans d'exclure les filles des écoles secondaires en Afghanistan a "soulevé des doutes" sur leur détermination à tenir leurs promesses et reste un obstacle majeur à leur reconnaissance internationale. Cette volte-face a "soulevé des doutes (...) sur la crédibilité de leurs promesses et sur leur fiabilité en tant que partenaire", a-t-il dit jeudi.

A New York,le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu à l'initiative de la Norvège une réunion à huis clos qui pourrait être suivie dans les prochains jours d'une déclaration unanime condamnant les restrictions imposées aux femmes.

Fin mars, le Conseil avait adopté à l'unanimité un premier communiqué exprimant "sa profonde préoccupation" sur la privation d'école pour les adolescentes et réaffirmant "le droit à l'éducation pour tous les Afghans dont les filles".

Approche «naïve»  de l'ONU

A l'issue de la réunion, l'ambassadrice du Royaume-Uni, Barbara Woodward, a fustigé la volonté des talibans de faire sortir les femmes de la "vie publique".

"C'est répressif, c'est mal" et "cela souligne l'incapacité des talibans à sortir l'Afghanistan de sa crise économique, sociale et humanitaire actuelle", a-t-elle déclaré à des médias.

Avant la session, trois pays membres non permanents du Conseil de sécurité avaient aussi vivement critiqué les restrictions imposées par les talibans.

"Les politiques des talibans continuent de se concentrer sur l'oppression des femmes et des filles plutôt que sur la crise économique", a ainsi dénoncé l'ambassadrice norvégienne adjointe, Trine Heimerback.

Les dernières restrictions imposées aux femmes sont "tout à fait déplorables", a renchéri l'ambassadrice d'Irlande à l'ONU, Geraldine Byrne Nason. "Il est maintenant parfaitement clair que les talibans n'ont aucune intention de respecter leurs engagements envers la communauté internationale", a-t-elle ajouté.

"Les droits des femmes et des filles doivent être au centre de notre engagement collectif", a estimé l'ambassadrice adjointe du Mexique, Alicia Guadalupe Buenrostro Massieu.

A la mi-mars, le Conseil de sécurité de l'ONU avait approuvé une résolution renouvelant pour un an la mission politique de l'Organisation en Afghanistan en tablant sur une approche plus modérée des talibans, arrivés au pouvoir à la mi-août, par rapport à leur précédent exercice du pouvoir, entre 1996 et 2001.

Selon un ambassadeur s'exprimant sous couvert de l'anonymat, l'approche du secrétariat de l'ONU à l'égard des talibans s'est révélée "un peu naïve".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.