Des montagnes de dette menacent l'avenir financier des étudiants britanniques

Le canoë d'Oxford navigue vers le pont Hammersmith lors de la 167e course annuelle de bateaux pour hommes entre l'Université d'Oxford et l'Université de Cambridge sur la Tamise à Londres le 3 avril 2022. (Adrien Dennis/ AFP)
Le canoë d'Oxford navigue vers le pont Hammersmith lors de la 167e course annuelle de bateaux pour hommes entre l'Université d'Oxford et l'Université de Cambridge sur la Tamise à Londres le 3 avril 2022. (Adrien Dennis/ AFP)
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Publié le Vendredi 13 mai 2022

Des montagnes de dette menacent l'avenir financier des étudiants britanniques

  • Un million et demi d'étudiants empruntent près de 20 milliards de livres chaque année en Angleterre et les diplômés de 2020 ont amassé en moyenne 45.000 livres de dette chacun
  • Au Royaume-Uni, le gouvernement emet des prêts qui ne commencent à être remboursés que lorsque les diplômés gagnent un montant supérieur à 27.295 livres par an

LONDRES : Rhiannon Muise, qui a décroché un diplôme de danse et d'art dramatique en 2021 à l'université d'Edge Hill, dans le nord-ouest de l'Angleterre, se retrouve à présent lestée de 45.000 livres de dette étudiante, un montant qu'elle pense mettre «toute sa vie» à rembourser.

La jeune femme de 21 ans termine un contrat à durée déterminée dans son université. Elle sait qu'elle aura du mal à trouver un emploi bien payé dans la carrière artistique à laquelle elle se destine mais elle ne veut pas changer de métier juste pour pouvoir rembourser son emprunt.

La pression financière qu'elle ressent est «épuisante, particulièrement pour quelqu'un qui a une vingtaine d'années et commence juste à penser à sa carrière».

D'après l'Institut des études budgétaires (IFS), les étudiants britanniques sont les plus endettés du monde développé.

1,5 million d'étudiants empruntent près de 20 milliards de livres chaque année en Angleterre et les diplômés de 2020 ont amassé en moyenne 45.000 livres de dette chacun.

Avec une inflation galopante, la situation va encore s'aggraver: un problème qui menace l'avenir financier de cette jeune génération mais aussi les comptes du gouvernement, un important pourvoyeur de prêts étudiants.

Zeno, étudiant londonien de 25 ans préférant taire son nom de famille, a emprunté 74.000 livres pour financer des études de maths et de finance, puis de communication et médias.

Il est conscient que, à moins de «gagner au loto, je dois accepter que c'est une taxe supplémentaire que je vais devoir payer pendant les trente ans à venir».

Les universités britanniques étaient auparavant gratuites, avec des bourses accordées aux étudiants les plus pauvres pour financer leurs dépenses quotidiennes.

Mais depuis une forte augmentation du nombre d'étudiants à partir des années 1990, les universités ont commencé à facturer des frais de scolarité qui n'ont cessé d'augmenter, tandis que les subventions baissaient.

En Angleterre, les premiers cycles universitaires coûtent jusqu'à 9.250 livres par an pour les Britanniques et les Irlandais, le triple d'il y a dix ans. Sans compter le logement et les dépenses de la vie courante.

Au Royaume-Uni, le gouvernement joue un rôle important dans le financement étudiant, en émettant des prêts qui ne commencent à être remboursés que lorsque les diplômés gagnent un montant supérieur à un certain seuil: actuellement 27.295 livres par an.

- Plus progressiste? -

Le montant remboursé chaque mois dépend du revenu de ces anciens étudiants. Ils ont trente ans pour payer --plus que ce qu'accordent les banques-- après quoi le gouvernement annule la dette éventuellement restante.

D'après Nick Hillman, directeur de l'Institut sur les politiques d'enseignement supérieur, basé à Oxford, «ce système est plus progressiste qu'aux Etats-Unis, avec des annulations de dette généreuses pour les diplômés qui gagnent peu».

Toutefois, ces prêts émis par le gouvernement sont indexés sur l'inflation: le taux d'intérêt qui s'applique est équivalent à l'indice des prix au détail au Royaume-Uni, auquel sont ajoutés jusqu'à trois points de pourcentage, selon le niveau de revenus.

Avec une inflation au plus haut depuis trente ans au Royaume-Uni, et qui devrait dépasser 10% en fin d'année, ce taux va atteindre jusqu'à 12% à partir de septembre, et pourrait encore grimper.

Les étudiants sont pris en tenaille entre des remboursements déjà élevés, une inflation à deux chiffres, un coût de la vie qui flambe, après avoir déjà vu leurs perspectives économiques réduites pendant la pandémie de Covid-19.

Et ce alors que les salaires n'ont pas grimpé autant que l'inflation depuis 2008.

Le problème de la dette étudiante, qui devrait dépasser 560 milliards de livres au Royaume-Uni d'ici 2050, devient aussi celui du gouvernement britannique: il s'attend à ce que la moitié de ces prêts ne soient pas remboursés pour les promotions à partir de 2023, d'après un rapport parlementaire.

Pour tenter de limiter les pertes pour les caisses de l'Etat, des mesures ont été adoptées qui entreront en vigueur en 2023: elle forceront les diplômés à rembourser dès qu'ils gagnent 25.000 livres, pour une durée pouvant aller jusqu'à 40 ans, ce qui défavorisera les revenus modestes.

Aux Etats-Unis, la dette étudiante est devenue un problème colossal, évalué à 1.760 milliards de dollars par la Réserve fédérale. Avec un montant de dette par étudiant qui peut aller jusqu'à 40.000 dollars, d'après le centre de réflexion spécialisé Education Data Initiative.

Le président Joe Biden vient de prolonger un moratoire mis en place sur la dette étudiante et réfléchit à un mécanisme d'annulation partielle de dette.


Le président syrien Ahmad al-Chareh arrive aux Etats-Unis

La visite du président Ahmed Al-Sharaa aux États-Unis est la première d'un président syrien depuis l'indépendance du pays en 1946, selon les analystes. (AP)
La visite du président Ahmed Al-Sharaa aux États-Unis est la première d'un président syrien depuis l'indépendance du pays en 1946, selon les analystes. (AP)
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  • Le président intérimaire syrien Ahmad al-Chareh a entamé une visite historique aux États-Unis après la levée des sanctions marquant un tournant diplomatique majeur
  • Cette visite, centrée sur la coopération antiterroriste, l’intégration à la coalition internationale et la reconstruction de la Syrie, symbolise la reconnaissance internationale du nouveau régime post-Assad et son rapprochement avec Washington

WASHINGTON: Le président intérimaire syrien, Ahmad al-Chareh, est arrivé aux Etats-Unis samedi pour une visite officielle inédite, a rapporté l'agence de presse officielle de son pays, au lendemain de son retrait de la liste noire américaine du terrorisme.

Le chef d'Etat par intérim, dont les forces rebelles ont renversé le dirigeant de longue date Bachar al-Assad en fin d'année dernière, doit rencontrer lundi le président américain, Donald Trump.

Il s'agit de la première visite bilatérale d'un chef d'Etat syrien aux Etats-Unis depuis l'indépendance du pays en 1946.

A son arrivée, M. Chareh a échangé des passes de basketball avec le commandant des forces américaines aux Moyen-Orient, Brad Cooper, ainsi qu'avec le chef de la coalition internationale anti-jihadistes, Kevin Lambert, selon des images qu'il a postées sur les réseaux sociaux.

Lors de cette visite, Damas devrait signer un accord pour rejoindre cette coalition menée par les Etats-Unis, selon l'émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack.

Le groupe jihadiste Etat Islamique (EI) avait été défait militairement en 2019 en Syrie par la coalition et les Forces démocratiques syriennes (FDS), conduites par les Kurdes, qui négocient actuellement leur intégration dans l'armée syrienne.

Les Etats-Unis prévoient pour leur part d'établir une base militaire près de Damas, a indiqué à l'AFP une source diplomatique en Syrie.

La Syrie, sortie de plus de 13 ans de guerre civile, cherche aussi à garantir des fonds pour sa reconstruction, un chantier dont le coût pourrait dépasser les 216 milliards de dollars (187 milliards d'euros), selon la Banque mondiale.

Jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU a levé les sanctions contre M. Chareh, qui jusqu'à présent avait besoin d'une exemption des Nations unies pour chaque déplacement international.

La résolution préparée par les Etats-Unis salue l'engagement des nouvelles autorités de M. Chareh, qui il y a encore un an dirigeait le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l'ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda, à "lutter contre le terrorisme".

Le ministère syrien de l'Intérieur a annoncé samedi avoir mené 61 raids et procédé à 71 arrestations dans une "campagne proactive pour neutraliser la menace que représente l'EI", selon l'agence officielle Sana.

Ces raids ont eu lieu notamment dans les secteurs d'Alep, d'Idlib, de Hama, de Homs, de Deir ez-Zor, de Raqqa et de Damas, où demeurent des cellules dormantes de l'organisation, a-t-il été précisé.

C'est au titre de chef de HTS, qui à la tête d'une coalition islamiste a renversé Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, que M. Chareh était inscrit depuis 2013 sur la liste des sanctions de l'ONU.

- Bouleversement -

Mais dès sa prise du pouvoir, il a clairement rompu avec son passé jihadiste, multipliant les ouvertures vers l'Occident et les pays de la région, notamment les riches monarchies arabes. Il a aussi engagé des négociations avec Israël, pays avec lequel la Syrie est théoriquement en état de guerre.

Donald Trump avait déjà rencontré le dirigeant syrien lors d'un voyage dans le Golfe en mai et avait annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie.

Les deux hommes vont également évoquer les négociations directes entamées par les autorités syriennes avec Israël.

M. Trump avait pressé en mai le dirigeant syrien de rejoindre les accords d'Abraham, qui ont acté en 2020 la reconnaissance d'Israël par plusieurs pays arabes.

Aux yeux de Michael Hanna, analyste de Crisis Group, "le président Trump a bouleversé de manière inattendue la politique de longue date des États-Unis concernant la Syrie en mai et a continué à soutenir le nouveau gouvernement à Damas, malgré des épisodes d'instabilité et de violence sectaire qui ont entamé la confiance envers les nouveaux dirigeants du pays".

La visite prévue à la Maison-Blanche de M. Chareh est "un témoignage supplémentaire de l'engagement des Etats-Unis envers la nouvelle Syrie et un moment hautement symbolique pour le nouveau dirigeant du pays, marquant ainsi une nouvelle étape dans sa transformation étonnante de chef militant en homme d’Etat mondial", ajoute l'analyste.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.