L'Ukraine dit tenir bon dans l'est et prédit la défaite russe en fin d'année

Les autorités ukrainiennes ont affiché leur optimisme samedi, annonçant qu'elles repoussaient les offensives russes dans l'est (Photo, AFP).
Les autorités ukrainiennes ont affiché leur optimisme samedi, annonçant qu'elles repoussaient les offensives russes dans l'est (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 14 mai 2022

L'Ukraine dit tenir bon dans l'est et prédit la défaite russe en fin d'année

  • Samedi matin, le ministère ukrainien de la Défense recensait une trentaine de bombardements en 24 heures dans la région de Lougansk, une des deux provinces du Donbass avec Donetsk
  • Dix attaques russes ont été repoussées en 24 heures autour de Donetsk et Lougansk, a indiqué samedi matin l'état-major ukrainien

KIEV: Les autorités ukrainiennes ont affiché leur optimisme samedi, annonçant qu'elles repoussaient les offensives russes dans l'est, priorité de Moscou dont elles prédisent désormais la défaite en fin d'année.

Dans le sud de l'Ukraine, des négociations "très difficiles" sont en cours sur le sort des derniers défenseurs de la stratégique ville portuaire de Marioupol, toujours intensément bombardée par les Russes selon Kiev.

Les forces russes continuaient de frapper le Donbass, région stratégique de l'est que leurs partisans contrôlent en partie depuis 2014, et dont elles ont fait leur objectif principal depuis leur retrait des environs de Kiev fin mars.

Samedi matin, le ministère ukrainien de la Défense recensait une trentaine de bombardements en 24 heures dans la région de Lougansk, une des deux provinces du Donbass avec Donetsk.

Vendredi soir, le gouverneur ukrainien de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, avait fait état de "combats nourris" à la frontière avec la province de Donetsk. Selon lui, les Russes y ont essuyé de nombreuses pertes en matériel et en personnel.

Le ministère ukrainien de la Défense notait également samedi une situation difficile "sur toute la ligne de front" à Donetsk, où des villes et villages sont privés d'électricité après des bombardements nocturnes.

Mais les Russes ne parviennent pas à y faire de "prise significative" en termes de villes ou de territoires, a estimé un responsable américain de la Défense sous couvert d'anonymat. Selon lui, "l'artillerie ukrainienne contrecarre (leurs efforts) pour gagner du terrain, y compris leurs efforts pour franchir la rivière Donets".

Dix attaques russes ont été repoussées en 24 heures autour de Donetsk et Lougansk, a indiqué samedi matin l'état-major ukrainien.

Les Russes tentent notamment depuis trois semaines de franchir cette rivière devenue stratégique qui coule au nord de la ville de Bilogorivka, dans la région de Lougansk.

Dans le village quasi-désert, plusieurs bâtiments brûlent encore, les routes sont jonchées d'équipements militaires abandonnés et les tirs d'artillerie résonnent à proximité, a constaté une équipe de l'AFP.

Il ne reste que trois coins couverts de suie d'une école bombardée il y a une semaine, une frappe que Kiev présente comme l'un des crimes les plus graves commis par les forces russes depuis le début de leur invasion de l'Ukraine le 24 février, avec soixante civils tués. 

Plus au nord, dans la province de Kharkiv, les autorités ukrainiennes ont indiqué avoir lancé une "contre offensive" dans la région d'Izioum, un "point chaud" d'où "l’ennemi se replie" selon elles.  

"Nos forces armées repoussent l’ennemi et des habitants commencent à rentrer chez eux", a déclaré Oleg Synegoubov, gouverneur provincial, tout en appelant ceux qui avaient fui les combats à ne pas rentrer dans l'immédiat dans les zones libérées où, selon lui, "l’ennemi a miné absolument tout : cours d’immeubles, forêts, bords de routes, même des lits d’enfants".

«Tournant»

La situation s'est semble-t-il déjà renversée à Kharkiv, pourtant l'une des cibles prioritaires pour les Russes, mais qui se sont retirées de la ville, selon l'état-major ukrainien.

"La libération progressive de la région de Kharkiv prouve que nous ne laisserons personne à l'ennemi", a relevé vendredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son message quotidien, annonçant que la reprise de territoires tombés aux mains des Russes se poursuivait.

"A la date d'aujourd'hui, 1.015 localités ont été libérées, soit six de plus dans les dernières 24 heures", a-t-il fait savoir.

Ces annonces persuadent les Ukrainiens que la guerre est en train de tourner à leur avantage.

La guerre connaîtra un "tournant" en août et la Russie sera défaite "avant la fin de l'année", a prédit le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, dans un entretien à la chaîne britannique Sky News diffusé vendredi soir.

A l'issue de cette guerre, "nous rétablirons le pouvoir ukrainien dans tous les territoires que nous avons perdus" depuis 2014, "y compris le Donbass et la Crimée", a-t-il assuré.

Selon l'Institut américain d'étude de la guerre (ISW), Vladimir Poutine "entend probablement annexer le sud et l'est de l'Ukraine à la Fédération de Russie dans les prochains mois".

"L'Ukraine et ses partenaires occidentaux ne disposent probablement que d'une fenêtre d'opportunité réduite pour appuyer une contre-offensive dans les territoires occupés avant" leur annexion, selon cet organisme.

Avec une pensée toute particulière pour le millier de combattants ukrainiens retranchés dans un labyrinthe de tunnels datant de l'ère soviétique sous l'usine sidérurgique Azovstal à Marioupol, une ville à 90% détruite par les bombardements russes.

La vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a évoqué des "négociations avec l'ennemi (...) très difficiles". "Nous négocions actuellement (l'exfiltration) de 38 combattants gravement blessés. Nous avançons pas à pas". 

L'état-major ukrainien a précisé samedi que l'armée russe continuait de mener "des frappes d'artillerie et aériennes de grande envergure" sur la zone.

Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov, une des formations ukrainiennes luttant à Azovstal, a lancé un appel à l'aide aux Etats-Unis "pour évacuer nos blessés et (qu'ils) mobilisent tous les efforts pour aider à l'extraction de notre régiment".

Tensions frontalières

Dans ce contexte, l'Union européenne s'est engagée vendredi à apporter une aide supplémentaire d'un demi-milliard d'euros pour soutenir le combat de l'Ukraine, en le portant "à 2 milliards d'euros au total".

La recette est "claire", a déclaré le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell à l'occasion d'une réunion du G7 à Wangels, dans l'extrême nord de l'Allemagne: il faut "plus de la même chose", à savoir plus de sanctions économiques contre la Russie, plus de soutien à Kiev, et aussi "continuer de travailler à isoler la Russie".

Les 27 membres de l'Union européenne n'ont toujours pas réussi à se mettre d'accord pour arrêter progressivement leurs achats de pétrole russe, la Hongrie ayant jugé insuffisante la dérogation obtenue.

Dans leur communiqué publié au terme de cette réunion de trois jours, les sept grandes puissances économiques (Allemagne, France, Italie, Canada, Etats-Unis, Japon et Royaume-Uni) ont indiqué vouloir "accélérer les efforts" pour "mettre un terme à la dépendance à l'énergie russe".

Les pays du G7 ont promis "d'élargir les sanctions" économiques visant Moscou à "des secteurs dont la Russie est particulièrement dépendante" tout en exhortant la Chine à "ne pas saper" ces mesures.

Ils ont également indiqué qu'ils ne reconnaîtraient "jamais" les frontières que la Russie veut imposer par la force en Ukraine, et appelé de nouveau le Bélarus, voisin de l'Ukraine et allié de Moscou, à "cesser de faciliter l'intervention de la Russie et à respecter ses engagements internationaux".

Samedi est également prévue à Berlin une rencontre informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Otan au sujet de l'Ukraine.

Les exportations d'électricité de Russie vers la Finlande ont cessé durant la nuit de vendredi à samedi après une annonce en ce sens d'un fournisseur russe, a dit à l'AFP un responsable de l'opérateur du réseau électrique finlandais.

Cette annonce intervient sur fond d'une montée de tensions entre Moscou et Helsinki, qui a annoncé sa volonté d'adhérer "sans délai" à l'Otan sous l'influence de l'offensive russe en Ukraine. L'annonce de la candidature finlandaise est attendue dimanche.

Le président finlandais Sauli Niinistö a appelé samedi Vladimir Poutine au sujet de cette candidature, une conversation où les deux hommes ont estimé important d'"éviter les tensions", a annoncé Helsinki.

La fin de la neutralité militaire de la Finlande serait une "erreur", "puisqu'il n'y a aucune menace à la sécurité de la Finlande", a cependant estimé Vladimir Poutine lors de cet entretien, selon le Kremlin.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.