Roi de la table en Irak, le riz ambre menacé par la sécheresse

Un ouvrier est photographié dans une rizerie dans la province centrale de l'Irak, le 1er mai 2022. La sécheresse menace la tradition irakienne de culture du riz ambré, base aromatique de l'agneau et d'autres plats riches, et secteur important d'une économie en difficulté. (AFP).
Un ouvrier est photographié dans une rizerie dans la province centrale de l'Irak, le 1er mai 2022. La sécheresse menace la tradition irakienne de culture du riz ambré, base aromatique de l'agneau et d'autres plats riches, et secteur important d'une économie en difficulté. (AFP).
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Publié le Dimanche 15 mai 2022

Roi de la table en Irak, le riz ambre menacé par la sécheresse

  • Après trois années de sécheresse et une chute des précipitations, cette saison la culture du riz ambre, qui tient son nom de son arôme, similaire à celui de la résine d'ambre, sera symbolique
  • En principe, les champs plantés dès la mi-mai doivent rester immergés tout l'été. Un luxe que l'Irak ne peut plus se permettre

AL-ABASSIYA, Irak : C'est une variété de riz aromatisé utilisée en Irak pour préparer les plats traditionnels. Mais dans un pays frappé par la sécheresse et une chute drastique des réserves en eau, le riz ambre lutte pour sa survie.

"Depuis que je suis enfant, je plante le riz ambre", confie Abou Rassoul, près d'une rigole quasi-asséchée, irriguant en temps normal ses deux hectares de terre dans la province centrale de Najaf, près du village d'Al-Abassiya.

"C'est avec l'eau que nous pouvons planter chaque année (...) On vit de cette terre", plaide l'agriculteur au visage buriné.

Après trois années de sécheresse et une chute des précipitations, cette saison la culture du riz ambre, qui tient son nom de son arôme, similaire à celui de la résine d'ambre, sera symbolique.

En principe, les champs plantés dès la mi-mai doivent rester immergés tout l'été. Un luxe que l'Irak ne peut plus se permettre.

Les réserves en eau du pays disponibles sont actuellement "bien en deçà de notre seuil critique de 18 milliards de mètres cubes", explique à l'AFP le responsable des ressources hydriques de Najaf, Chaker Fayez Kadhim.

Or les rizières drainent entre 10 à 12 milliards de mètres cubes d'eau pendant la période de culture jusqu'à la récolte en octobre, souligne-t-il. "Difficile de cultiver le riz à Najaf ou dans d'autres provinces, en raison de la consommation élevée en eau".

Auparavant, plus de 70% du riz ambre était cultivé à Diwaniya et dans les provinces voisines de Najaf.

Début mai les autorités ont limité les superficies des cultures: seuls 10 000 donums de riz (un millier d'hectares) y seront cultivés, selon le ministère de l'Agriculture, contre 350 000 donums en temps normal.

Menacé de disparition

Les consommateurs devront recourir à des variétés importées pour préparer le traditionnel Qouzi, viande de mouton servie avec du riz, ou encore le mansaf et les dolmas, légumes farcis.

L'Irak produisait annuellement jusqu'à 300 000 tonnes de riz, selon Mohamed Chasseb, haut responsable au département de la planification du ministère de l'Agriculture.

Surnommé en arabe le "pays des deux fleuves" -le Tigre et l'Euphrate- l'Irak voit depuis des années ses ressources en eau diminuer. Bagdad ne cesse de dénoncer ses voisins, Turquie et Iran en tête, qui construisent en amont des barrages et réduisent le débit.

Celui de l'Euphrate représente actuellement 30% de ce qu'il était en temps normal, selon M. Khadim, qui réclame une "action politique".

"Il y a un risque de voir disparaître la culture du riz en raison du manque d'eau", avertit le président des associations paysannes de Najaf, Ahmed Hassoun.

L'ingénieur agricole de 51 ans fustige la responsabilité des autorités: "Nous savons que l'Irak sera privé de pluies dans les années à venir". Malgré cela, rien n'a été fait pour "moderniser les systèmes d'irrigation".

"Le gouvernement n'a que faire de l'agriculture. Il a transformé l'Irak en marché pour tous les pays voisins", regrette M. Hassoun, en référence aux importations agricoles, iraniennes et turques notamment, qui inondent l'Irak.

«Gagne-pain»

En 2021, la Banque mondiale enregistrait une contraction de 17,5% de l'activité agricole en Irak, après notamment de "sévères sécheresses".

L'enjeu est de taille pour ce pays ultra-dépendant de la rente pétrolière qui veut diversifier son économie: l'agriculture représente 20% des emplois et est le second plus gros contributeur au PIB (5%), immédiatement derrière le pétrole.

"Ce qu'on veut c'est que l'Etat s'intéresse aux agriculteurs", témoigne Jassem Zaher à Najaf, dénonçant notamment les retards dans les paiements quand l'Etat est acheteur.

Le sexagénaire cultive aussi le riz ambre: "On n'a pas d'autres cultures, c'est le gagne-pain du paysan".

Cette année, la tonne de riz est vendue par les agriculteurs au ministère du Commerce 750 000 dinars irakiens, soit 500 dollars la tonne.

Outre les agriculteurs, c'est tout un écosystème qui est menacé.

Il y a notamment les dizaines de petits ateliers traditionnels, les "majracha", où le riz est trié et purifié avant sa commercialisation.

Dans l'atelier d'Adel al-Haj Ghafel à Najaf, deux ouvriers armés de pelle s'activent pieds nus au milieu de monticules de riz. Les grains sont versés dans de gros récipients métalliques et passent par plusieurs tamis pour éliminer toute impureté.

"On dépend totalement des agriculteurs", dit le quadragénaire qui a hérité son activité de son père. 

Il résume simplement: "S'il n'y a pas de culture, on fermera les ateliers et on attendra l'année prochaine, avec l'espoir qu'ils vont planter."


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.