Quand actions et obligations dégringolent ensemble, les investisseurs cherchent des alternatives

Pire début d'année depuis 1939 pour les actions à Wall Street, et chute des obligations inédite depuis 1842 (Photo, AFP).
Pire début d'année depuis 1939 pour les actions à Wall Street, et chute des obligations inédite depuis 1842 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 15 mai 2022

Quand actions et obligations dégringolent ensemble, les investisseurs cherchent des alternatives

  • Avec des taux qui remontent en flèche, le prix des obligations baisse et elles ne jouent plus actuellement leur rôle de refuge quand les actions tanguent
  • La guerre en Ukraine, les sanctions contre la Russie et les confinements en Chine ont ajouté à l'anxiété du marché, qui n'a plus de certitude

NEW YORK: Pire début d'année depuis 1939 pour les actions à Wall Street, et chute des obligations inédite depuis 1842: pour échapper au marasme des deux placements vedettes, les investisseurs cherchent des alternatives.

"Pour la première fois depuis des décennies, les investisseurs font face à la fois à une vraie pression inflationniste et une banque centrale américaine (Fed) agressive", décidée à durcir sa politique monétaire pour ramener les prix sur terre, explique Ross Mayfield, de Baird.

"Cela a entraîné un décrochage qui a touché à la fois les actions et les obligations", poursuit-il.

Avec des taux qui remontent en flèche, le prix des obligations baisse (les deux évoluent en sens opposé) et elles ne jouent plus actuellement leur rôle de refuge quand les actions tanguent.

La guerre en Ukraine, les sanctions contre la Russie et les confinements en Chine ont ajouté à l'anxiété du marché, qui n'a plus de certitude.

"C'est un environnement très difficile", reconnaît Anwiti Bahuguna, responsable de la stratégie tous actifs chez Columbia Threadneedle Investments.

"C'est un casse-tête dans le sens où on n'a pas encore de paramètres bien définis sur la persévérance de l'inflation et la croissance mondiale", observe Chaguir Mandjee, gérant de portefeuille chez Tailor AM.

"Je fuis le marché. (...) Je pense que cet effondrement va être encore pire qu'en 2008", affirme un petit porteur, contacté sur le réseau social Reddit et qui n'a pas souhaité donner son nom. "En ce moment, je cherche à aller vers le cash et les métaux précieux."

"Beaucoup de placements passent en cash", les investisseurs vendant leurs actifs pour ne garder que des liquidités, confirme Greg McBride, analyste en chef chez Bankrate, même si, contrairement à la crise financière de 2008, l'inflation fait que le capital perd mécaniquement de la valeur.

Art et matières

Autre destination du moment, selon lui, les fonds monétaires, des produits financiers qui rapportent peu mais jugés très sûrs et relativement à l'abri des soubresauts de la Bourse.

Dans le même registre, les dépôts à terme, garantis par les banques, ou les comptes d'épargne. Ils étaient boudés ces dernières années du fait de leurs taux d'intérêt très faibles, souvent inférieurs à 0,50% par an, mais redeviennent attractifs.

Après avoir vendu ses obligations avec, à la clef, une perte de 9%, le petit porteur de Reddit a ainsi trouvé un compte à terme pour deux ans, à 2,65%.

L'équipe d'Anwiti Bahuguna dit avoir vu venir la glissade des obligations et s'être réorientée vers les matières premières, aujourd'hui aisément accessibles, via des fonds, aux investisseurs institutionnels comme aux particuliers.

Des métaux précieux à l'énergie en passant par les matières premières agricoles, les "commodities" sont considérées comme l'arme anti-inflation par excellence.

Les fonds indiciels (aussi appelés ETF), qui suivent les cours de ces matières ou d'entreprises de leur secteur, affichent des gains insolents depuis le début de l'année, souvent au-delà de 30%.

Mais même ce placement providentiel montre des signes d'essoufflement. Le contrecoup des niveaux records récemment atteints, mais aussi de la fin du crédit bon marché avec, en plus, le spectre d'un ralentissement économique qui plomberait la demande de matières premières.

Café, cuivre, nickel ou argent sont tous en train de replier la voilure, après un début d'année fulgurant, de même que l'or, un peu vite présenté par certains comme un bouclier contre l'inflation, tout comme le bitcoin, aujourd'hui dans la tourmente.

Outre les matières premières, "pour ceux qui veulent faire une transition" plus marquée qu'un simple pas de côté, "pour plus longtemps, il y a l'immobilier".

Depuis 2019, soit avant la pandémie, le prix médian d'un logement a pris 39% aux Etats-Unis, selon l'Association nationale des agents immobiliers (NAR) et continue de monter.

Restent les placements alternatifs, comme les cartes de collection dont Gregg Love, petit épargnant, a acheté une parcelle sur le site Rally, qui partage la propriété d'un objet de valeur entre des milliers d'investisseurs.

En deux ans, son capital a augmenté de 30% et il pense pouvoir faire mieux.

Ce principe de propriété fractionné dynamise l'ensemble du marché de la collection, de même que "la perception de l'art comme une protection contre l'inflation", explique Joan Robledo-Palop, fondateur de Zeit Contemporary Art. Les deux facteurs ont "fait naître une nouvelle génération de collectionneurs dont le nombre aurait été inimaginable il y a cinq ans".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com