La Jordanie devrait produire de l’uranium

La Jordanian Uranium Mining Company (Jumco)
La Jordanian Uranium Mining Company (Jumco)
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Publié le Dimanche 15 mai 2022

La Jordanie devrait produire de l’uranium

  • Le yellowcake produit localement sera utilisé comme combustible pour les réacteurs nucléaires du pays
  • En 2015, la Jordanie a signé un accord avec l’entreprise russe Rosatom pour construire une centrale nucléaire d’une capacité de 2 000 mégawatts à dix milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro)

AMMAN: La Jordanian Uranium Mining Company a annoncé que son usine d’extraction avait produit vingt kilos de yellowcake (concentré d’uranium) à partir de 160 tonnes de minerai d’uranium.

Mohammad Shunnaq, directeur général de la société Jumco, affirme que l’usine produirait des dizaines de kilogrammes de yellowcake à partir du traitement de centaines de tonnes de minerai au cours des prochains mois.

Il déclare que la Jordanie possède d’importantes réserves d’uranium et que sa zone centrale, située à 80 kilomètres environ au sud d’Amman, abrite, à elle seule, 42 000 tonnes métriques d’oxyde d’uranium.

Selon la Commission jordanienne de l’énergie atomique, la Jordanie évalue ses réserves d’uranium conventionnel à 140 000 tonnes.

M. Shunnaq confie à Arab News que l’extraction des gisements de minerai d’uranium, en particulier dans la région centrale, était facile à exploiter et rentable puisqu’ils se trouvent à moins de cinq mètres sous terre. Il décrit le yellowcake comme étant «d’excellente qualité» avec une concentration moyenne de 150 ppm (parties par million).

Lorsqu’on lui a demandé si la Jordanie avait l’intention de produire de grandes quantités d’oxyde d’uranium à des fins commerciales, M. Shunnaq a répondu: «Oui, c’est possible. Nous allons d’abord entreprendre un traitement à grande échelle de milliers de tonnes de minerai d’uranium, mener des études de faisabilité, puis évaluer l’aspect commercial de telles opérations.»

Le yellowcake produit localement sera utilisé comme combustible pour les réacteurs nucléaires du pays.

Il ajoute que les activités d’exploitation et d’extraction de l’uranium dans le centre – le Projet d’uranium du centre de la Jordanie –, font partie intégrante du programme nucléaire national. Ce dernier couvre également le projet de centrale nucléaire et le projet de réacteur nucléaire pour la recherche et la formation.

La Jordanian Uranium Mining Company. (Jumco)
Le yellowcake produit localement sera utilisé comme combustible pour les réacteurs nucléaires du pays.

«C’est un projet complémentaire mis en œuvre à des fins strictement pacifiques. Il vise à produire de l’électricité et à dessaler l’eau de mer. Toutes les opérations en lien avec l’uranium en Jordanie font l’objet d’une excellente coordination avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.»

À la question de savoir si la Jordanie favoriserait l’enrichissement du yellowcake d’uranium, il répond: «La Jordanie enverra le yellowcake qu’elle produit à l’étranger pour l’enrichissement et l’utilisera ensuite pour alimenter ses réacteurs nucléaires.»

En 2015, la Jordanie a signé un accord avec l’entreprise russe Rosatom pour construire une centrale nucléaire d’une capacité de 2 000 mégawatts à dix milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro). L’accord visait à construire une centrale électrique à deux réacteurs à Amra dans le nord d’ici à 2022.

La Jordanian Uranium Mining Company. (Jumco)
La Jordanian Uranium Mining Company. (Jumco)

Cependant, en mai 2018, la Jordanie a annoncé un projet de petit réacteur nucléaire modulaire avec la Russie, remplaçant l’accord à 10 milliards de dollars signé en 2015 entre la Jaec et Rosatom.

Alors que la centrale nucléaire jordanienne fait l’objet de critiques de la part des écologistes et des législateurs au niveau de la lenteur de la mise en œuvre du projet, le président de la Jaec, Khaled Toukan, a déclaré que la commission avait réalisé «des progrès importants jusqu’à présent malgré le petit budget».

M. Toukan insiste que la Jordanie est le seul pays arabe de la région du Levant qui dispose d’un réacteur nucléaire d’une capacité de cinq mégawatts, soulignant qu’il s’agit d’un réacteur de recherche construit grâce à l’expertise jordanienne dans le domaine.

Il ajoute qu’en 2030, l’accent serait mis sur les petits réacteurs nucléaires pour la production d’électricité, le dessalement de l’eau et  les activités industrielles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Syrie: accord de cessez-le-feu entre jihadistes français et forces armées

Un membre des nouvelles forces de sécurité des autorités syriennes monte la garde devant un bureau de vote où les membres des comités locaux syriens ont voté dans le cadre du processus de sélection visant à désigner un parlement provisoire, à Damas, le 5 octobre 2025. (AFP)
Un membre des nouvelles forces de sécurité des autorités syriennes monte la garde devant un bureau de vote où les membres des comités locaux syriens ont voté dans le cadre du processus de sélection visant à désigner un parlement provisoire, à Damas, le 5 octobre 2025. (AFP)
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  • L'accord prévoit un cessez-le-feu entre les jihadistes retranchés dans un camp de la région de Harem, dan la province d'Idleb, près de la frontière turque, et les forces gouvernementales, selon le texte obtenu par l'AFP
  • Le cessez-le-feu est respecté depuis mercredi, selon un responsable local de la sécurité et une source des jihadistes français, contactés par l'AFP

IDLEB: Les autorités syriennes et les jihadistes français dirigés par Oumar Diaby sont parvenus à un accord pour mettre fin à leurs combats dans le nord-ouest de la Syrie, ont indiqué des sources concordantes jeudi à l'AFP.

L'accord prévoit un cessez-le-feu entre les jihadistes retranchés dans un camp de la région de Harem, dan la province d'Idleb, près de la frontière turque, et les forces gouvernementales, selon le texte obtenu par l'AFP.

Le cessez-le-feu est respecté depuis mercredi, selon un responsable local de la sécurité et une source des jihadistes français, contactés par l'AFP.

Mardi, les forces de sécurité syriennes avaient encerclé le camp, accusant Oumar Diaby, alias Omar Omsen, d'avoir enlevé une fillette et de refuser de se livrer aux autorités.

"Il y a eu un accord prévoyant un cessez-le-feu, le retrait des armes lourdes" et permettant aux autorités syriennes d'entrer dans le camp, a affirmé le responsable local de la sécurité qui a requis l'anonymat.

L'accord prévoit en outre que l'affaire de l'enlèvement de la fillette soit confiée au ministère de la Justice.

Les combats mardi étaient les premiers annoncés par les autorités avec des jihadistes étrangers depuis qu'elles ont pris le pouvoir en décembre 2024, après avoir renversé Bachar al-Assad.

Le gouvernement d'Ahmad al-Chareh, qui veut rompre avec son passé jihadiste, avait appelé tous les groupes armés à se dissoudre et intégrer la nouvelle armée.

Les jihadistes dirigés par Oumar Diaby, un ancien délinquant franco-sénégalais de 50 ans devenu prêcheur, sont estimés à quelques dizaines et sont retranchés dans le camp avec leurs familles.

Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des "jihadistes étrangers", en particulier d'Asie centrale, avaient "mené une médiation" mardi pour parvenir à une issue pacifique.

Les jihadistes français qui se font appeler "Firqat al Ghouraba" (le groupe des étrangers) constituent un rassemblement marginal et sans lien avec le groupe Etat islamique, qui avait régné par la terreur en Syrie et en Irak avant d'être défait.

Des milliers de jihadistes étrangers, dont des Occidentaux, avaient afflué en Syrie pendant la guerre civile qui a éclaté après la répression par l'ex-président Bachar al-Assad d'un soulèvement populaire en 2011.

Le conflit a pris fin en décembre 2024 avec la prise du pouvoir par une coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh.

 


Raids israéliens au Liban: quatre morts selon Beyrouth

Des frappes israéliennes ont fait quatre morts jeudi dans l'est et le sud du Liban, ont annoncé les autorités libanaises, tandis qu'Israël a affirmé avoir visé des objectifs du Hezbollah, dont un site de production de missiles de précision. (AFP)
Des frappes israéliennes ont fait quatre morts jeudi dans l'est et le sud du Liban, ont annoncé les autorités libanaises, tandis qu'Israël a affirmé avoir visé des objectifs du Hezbollah, dont un site de production de missiles de précision. (AFP)
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  • Dans l'est du Liban, des frappes ont touché la chaîne de montagnes de l'anti-Liban, près de la frontière avec la Syrie, une zone où le Hezbollah est bien implanté
  • "Les frappes de l'ennemi israélien ont fait deux morts, un à Janta et un autre à Chmestar", deux localités de la plaine orientale de la Békaa, selon le ministère

BEYROUTH: Des frappes israéliennes ont fait quatre morts jeudi dans l'est et le sud du Liban, ont annoncé les autorités libanaises, tandis qu'Israël a affirmé avoir visé des objectifs du Hezbollah, dont un site de production de missiles de précision.

Dans l'est du Liban, des frappes ont touché la chaîne de montagnes de l'anti-Liban, près de la frontière avec la Syrie, une zone où le Hezbollah est bien implanté.

Un journaliste de l'AFP a vu des colonnes de fumée blanche s'élever des zones montagneuses arides de cette région.

"Les frappes de l'ennemi israélien ont fait deux morts, un à Janta et un autre à Chmestar", deux localités de la plaine orientale de la Békaa, selon le ministère.

Une autre frappe dans le sud du Liban, aux environs de Nabatiyé, a fait deux morts, selon cette source. L'agence officielle Ani a indiqué que l'une de ces victimes était une femme âgée.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir visé "un camp d'entraînement" du Hezbollah où se trouvaient des membres du mouvement libanais soutenu par l'Iran.

Elle a ajouté avoir également frappé "des infrastructures militaires dont un site de production de missiles de précision" du Hezbollah.

L'armée a annoncé plus tard avoir frappé un entrepôt d'armes du Hezbollah dans le secteur de Nabatiyé.

Malgré un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmant viser le mouvement islamiste.

Israël continue en outre d'occuper cinq points en territoire libanais, alors que l'accord de cessez-le-feu prévoit son retrait.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis soumettent le gouvernement à une intense pression pour qu'il livre ses armes à l'armée libanaise, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

Jeudi, le Premier ministre Nawaf Salam a de nouveau appelé Israël à se retirer du Liban et à "cesser ses attaques continues".

Dans une déclaration diffusée par son bureau, il a assuré que "le Liban est déterminé à achever le processus" de désarmement du Hezbollah "avant la fin de l'année au sud du fleuve Litani", en allusion à la première phase du désarmement qui concerne le sud du Liban, limitrophe du nord d'Israël.

Le 20 octobre, l'émissaire américain Tom Barrack avait averti, sur le réseau social X, que l'armée libanaise devait avoir le monopole des armes.

"Si Beyrouth continue à hésiter, Israël pourrait agir unilatéralement et les conséquences seraient graves", a-t-il souligné.


Soudan : attaque de drones sur la capitale Khartoum pour la troisième journée consécutive

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
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  • "À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman
  • Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs

KHARTOUM: Des drones ont visé jeudi la capitale soudanaise Khartoum et son aéroport, tenus par l'armée, pour la troisième journée consécutive, ont rapporté à l'AFP des témoins.

"À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman.

Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs.

"Après quatre heures, le bruit des drones était fort. Je les ai vus se diriger vers l'aéroport et j'ai entendu des explosions", a-t-il indiqué.

Depuis mardi, l'aéroport de la capitale, hors service depuis deux ans et sur le point de rouvrir, est en proie à des attaques de drones attribuées aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), engagées depuis avril 2023 dans une guerre pour le pouvoir contre l'armée régulière.

Sa réouverture, initialement prévue mercredi" a été suspendue "jusqu'à nouvel ordre, a déclaré à l'AFP un responsable de l'aéroport sous couvert d’anonymat.

Malgré la reprise de Khartoum par l'armée au printemps, la ville demeure largement dévastée, marquée par des coupures d'électricité récurrentes et des frappes de drones des FSR.

Plus d'un million de personnes déplacées y sont retournées au cours des dix derniers mois, selon l'agence des migrations de l'ONU.

Depuis quelques semaines, le gouvernement s'efforce d'y rétablir les services, dont l'aéroport, afin de relocaliser des institutions clés depuis Port-Soudan, port de la Mer Rouge, devenue capitale de facto depuis le début de la guerre.

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".