Une femme à Matignon: Edith Cresson lui souhaite «beaucoup de courage»

Edith Cresson est la seule à avoir occupé le poste de Premier ministre de mai 1991 à avril 1992, durant le second septennat de François Mitterrand. (AFP)
Edith Cresson est la seule à avoir occupé le poste de Premier ministre de mai 1991 à avril 1992, durant le second septennat de François Mitterrand. (AFP)
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Publié le Dimanche 15 mai 2022

Une femme à Matignon: Edith Cresson lui souhaite «beaucoup de courage»

  • Signe d'une certaine fébrilité? Le site internet du gouvernement avait affiché par erreur samedi matin une page annonçant la démission du gouvernement Castex
  • Affirmant ne pas connaître le nom de le ou la futur(e) chef(ffe) du gouvernement, Bayrou a soutenu l'idée que ce soit une femme, comme des proches d'Emmanuel Macron l'on laissé entendre

 

PARIS: Lettre de démission en poche, le Premier ministre Jean Castex se prépare à quitter Matignon, alimentant le "feuilleton" de sa succession qui pourrait être confiée à une femme au retour d'Emmanuel Macron, en déplacement dimanche à Abou Dhabi.


Le chef de l'Etat sera de retour à Paris dimanche soir. La nomination d'un nouveau Premier ministre, suivie de celle du gouvernement, est attendue à partir de lundi, trois semaines déjà après sa réélection.


Le site internet du gouvernement a même affiché par erreur samedi matin, avant de la retirer, une page annonçant la démission du gouvernement Castex.


En attendant, le Premier ministre prépare ses cartons et sa lettre de démission est prête: "Très simple, très classique", a confié dimanche au Parisien Jean Castex, qui affirme partir "sans remords, ni regret".


"On peut me reconnaître de n’avoir jamais intrigué pour être ici, encore moins d’avoir utilisé mes fonctions pour ma carrière future. Donc, je ne demande strictement rien, aucun poste ministériel", a-t-il assuré.


Jean Castex a été obligé de renoncer au dernier moment à son ultime déplacement au Vatican, remplacé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour la canonisation de l'explorateur puis ermite Charles de Foucauld.


Car les deux chefs de l'exécutif ne peuvent être hors du territoire en même temps. Or, Emmanuel Macron s'est rendu aux Emirats arabes unis, partenaire stratégique, pour rendre hommage au président, le cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, décédé vendredi. Il recevra lundi au déjeuner le président du Conseil européen Charles Michel.

«Ne pas plomber le message»
Comme pour le gouvernement Castex en 2020, le chef de l'Etat a laissé prospérer les spéculations: "Le feuilleton de la succession de Jean Castex n'en finit pas", s'impatiente le politologue Bruno Cautrès (Cevipof), qui trouve ce délai "très étonnant".


"Peut-être aussi que c'est une tactique du chef de l'État, histoire de préparer progressivement l'opinion à un nouveau casting", avance sur Franceinfo le directeur de recherche au CNRS.


Selon lui, il y a aussi "l'idée de ne pas plomber le message qui va être envoyé par le nouveau casting parce que, en quelques semaines, le nouveau gouvernement ou des nouveaux ministres ont le temps de prendre des décisions, de faire des déclarations qui ne plaisent pas forcément".


Le chef du Modem, François Bayrou, allié d'Emmanuel Macron, a lui justifié dimanche au Grand jury  RTL-LCI-Le Figaro: "Il n'est pas inutile d'avoir une période pour mettre les choses en ordre et réfléchir à une nouvelle équipe". 


Affirmant ne pas connaître le nom de le ou la futur(e) chef(ffe) du gouvernement, il a soutenu l'idée que ce soit une femme, comme des proches d'Emmanuel Macron l'on laissé entendre.


Edith Cresson, la seule à avoir occupé le poste de Premier ministre de mai 1991 à avril 1992, durant le second septennat de François Mitterrand, lui souhaite par avance "beaucoup de courage", dans un entretien au JDD.

Classe politique «machiste»
"Ce n'est pas le pays qui est machiste: c'est sa classe politique. Ce sont les mêmes attaques qu'aujourd'hui. On me prêtait des propos que je n'avais jamais tenus, on me lançait des critiques permanentes, on faisait des commentaires sur ma tenue vestimentaire", raconte l'ancienne dirigeante socialiste.


Après ceux de la ministre du Travail Elisabeth Borne, le nom qui revient avec insistance pour lui succéder est celui de Catherine Vautrin, ancienne ministre de la Cohésion sociale de Jacques Chirac, qui avait apporté son soutien à Emmanuel Macron avant le 1er tour.


"C'est une femme de qualité incontestablement" mais "est-ce qu'elle est prête à renier toutes les idées qu'elle a défendue depuis si longtemps" en faisant "ce pas supplémentaire pour appliquer une politique qui serait totalement contraire à ce qu'elle a défendu pendant des années?", a critiqué l'eurodéputée LR Nadine Morano sur Europe 1.


Pointe aussi le nom de la vice-présidente du Sénat Valérie Letard, estampillée "bébé Borloo" pour avoir débuté en politique à Valencienne au coté du centriste Jean-Louis Borloo, avant d'être secrétaire d'Etat chargée des technologies vertes dans son ministère de l'Ecologie de 2009 à 2010, au sein du gouvernement Fillon. Elle coche aussi la "case sociale" puisqu'elle a été secrétaire d'Etat à la Solidarité dans le même gouvernement Fillon de 2007 à 2009.  


Au milieu de toutes ces spéculations, on en oublierait presque que la campagne des législatives a déjà débuté et se poursuit ce week-end à bas bruit. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.