Liban: le bloc du Hezbollah devrait perdre du terrain après les législatives

Une dame âgée derrière l'isoloir, le 15 mai 2022 au Liban. (AFP).
Une dame âgée derrière l'isoloir, le 15 mai 2022 au Liban. (AFP).
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Publié le Mardi 17 mai 2022

Liban: le bloc du Hezbollah devrait perdre du terrain après les législatives

  • Attendus plus tard ce lundi, les résultats officiels du scrutin indiqueront si le Hezbollah, qui devrait conserver tous ses sièges chiites, pourra toujours contrôler le Parlement
  • La participation a été particulièrement faible dans les régions à dominante sunnite, après le retrait de Saad Hariri, principal leader politique de cette communauté

BEYROUTH : Le plus grand bloc parlementaire du Liban, mené par le puissant mouvement armé du Hezbollah pro-iranien, semble avoir subi un revers face à l'opposition et aux indépendants, selon des résultats partiels des élections législatives publiés lundi.

Celles-ci se sont tenues dimanche dans un pays miné par la pire crise socio-économique de son histoire imputée par une grande partie de la population, par des organisations internationales et plusieurs pays étrangers à la corruption et l'inertie de la classe dirigeante, inchangée depuis des décennies.

Selon les résultats partiels annoncés par le ministre de l'Intérieur Bassam Mawlawi, plusieurs candidats indépendants ont obtenu des sièges au Parlement dominé précédemment par le Hezbollah chiite et ses alliés parmi lesquels le parti chrétien du Courant Patriotique Libre du président Michel Aoun.

"Il n'y a pas eu de violations lors du scrutin", a affirmé M. Mawlawi lors d'un point presse, en annonçant les résultats partiels pour 49 sièges (sur 128 au Parlement) répartis sur sept circonscriptions. 

Mais selon l'Association libanaise pour la démocratie des élections, le scrutin a été marqué par plusieurs irrégularités, des échauffourées et des cas d'intimidation d'électeurs.

Mise en garde du Hezbollah

D'après les résultats provisoires des machines électorales des partis, le parti chrétien des Forces Libanaises (FL) de Samir Geagea a engrangé des gains significatifs, après avoir axé sa campagne contre le Hezbollah, accusé de servir les intérêts de l'Iran et de maintenir son emprise sur le Liban grâce à son arsenal militaire.

Face à ces gains, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad a mis en garde, sans les nommer, les FL, qui entretiennent de bonnes relations avec l'Arabie saoudite sunnite, rival régional de l'Iran chiite. 

"Faites attention à votre discours, à votre comportement et à l'avenir de votre pays", a-t-il lancé. "Nous vous acceptons en tant qu'adversaires au Parlement, mais pas en tant que boucliers protégeant les Israéliens", a-t-il accusé.

Les FL, qui font partie de la classe politique quasiment inchangée depuis la fin de la guerre civile il y a 30 ans, pourront devenir le premier parti chrétien, aux dépens de celui de M. Aoun.  

"Nous pouvons dire que le peuple libanais a sanctionné les partis au pouvoir et nous a rejoints, en exprimant sa volonté d'un nouveau départ", a déclaré à l'AFP Marc Saad, un porte-parole des FL.

Attendus plus tard lundi ou mardi, les résultats définitifs indiqueront si le Hezbollah, qui devrait conserver tous ses sièges, pourra en comptant sur ses alliés, garder le contrôle du Parlement.

Le faible taux de participation (41%, inférieur aux 49% de 2018) indique que les partis traditionnels ne sont pas parvenus à mobiliser les foules.

La participation a été particulièrement faible dans les régions à dominante sunnite, l'une des  principales communautés de ce pays régi par un système politique basé sur un partage communautaire du pouvoir.

«Frustration»

"L'abstention est en partie liée à la frustration face à la classe politique et le sentiment qu'aucun changement important n'interviendra concernant la situation économique", a estimé l'analyste libanais Karim Bitar.

Depuis 2019, la monnaie nationale a perdu plus de 90% de sa valeur, les épargnants subissent des restrictions bancaires étouffantes et près de 80% de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté selon l'ONU. Et en 2020, l'Etat a fait défaut sur sa dette pour la première fois de son histoire.

Aucune mesure de redressement n'a été entreprise par la classe dirigeante accusée d'indifférence et de laisser couler le pays.

En plus de cette crise, le Liban a été meurtri par l'explosion en 2020 d'énormes quantités de nitrate d'ammonium stockées sans mesures de précaution au port de Beyrouth (plus de 200 morts), imputée là aussi largement à l'incurie de la classe dirigeante.

Dans ce contexte, les candidats indépendants, issus du mouvement de contestation déclenché en octobre 2019 et qui a duré quelques mois, pour réclamer le départ de la classe politique, ont réalisé de bons scores.

Dix députés indépendants ou plus, rangés dans l'opposition aux partis traditionnels, pourraient se positionner en faiseurs de roi pour la formation du nouveau gouvernement.

"Nous voulons construire un pays même si cela prendra du temps", a déclaré Jad Abdel Karim, 32 ans, qui a voté pour un candidat indépendant au Liban sud, un fief du Hezbollah.

Fait inédit, un candidat indépendant de l'opposition a réussi à décrocher un siège dans cette région, que les alliés du Hezbollah conservaient depuis 1992.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.