Selon Boeing, le carburant durable est la clé de la réduction des émissions de carbone

Un haut dirigeant de Boeing accorde un entretien à Arab News, en marge du Forum sur l’avenir de l’aviation. (Photo AN)
Un haut dirigeant de Boeing accorde un entretien à Arab News, en marge du Forum sur l’avenir de l’aviation. (Photo AN)
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Publié le Lundi 16 mai 2022

Selon Boeing, le carburant durable est la clé de la réduction des émissions de carbone

  • Boeing, le constructeur aéronautique américain, travaille d’arrache-pied afin de concevoir de meilleurs mélanges de carburant qui, en plus de réduire les émissions, aideront également les compagnies aériennes à devenir plus efficaces
  • Différentes approches ont été adoptées pour convertir le carbone recyclé en le combinant avec de l’hydrogène pour produire un nouveau carburant

RIYAD: Alors que les compagnies aériennes mondiales augmentent leurs dépenses pour atteindre leur objectif «zéro émission nette», Boeing investit pour trouver de nouvelles solutions.

Le constructeur aéronautique américain travaille d’arrache-pied afin de concevoir de meilleurs mélanges de carburant qui, en plus de réduire les émissions, aideront également les compagnies aériennes à devenir plus efficaces, selon le dirigeant d’une grande entreprise.

Les compagnies aériennes internationales ont investi environ 1 000 milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro) au cours des dix dernières années pour réduire les émissions de carbone et diminuer la dépendance aux carburants traditionnels, déclare Brian Moran, vice-président des partenariats et de la politique en matière de durabilité mondiale chez Boeing.

«Au cours des vingt prochaines années, le monde aura besoin de quarante-trois mille nouveaux avions. C’est donc à nous de continuer d’appliquer la politique de réduction des émissions en faveur de laquelle nous nous sommes engagés», affirme M. Moran, dans un entretien accordé à Arab News, en marge du Forum sur l’avenir de l’aviation à Riyad la semaine dernière.

Investissements

«Les compagnies aériennes achètent de nouveaux avions plus performants qui sont de 15 à 25 % plus efficaces que ceux qu’ils remplacent. Chez Boeing, nous avons investi soixante milliards de dollars en dix ans pour la recherche et la technologie en vue de concevoir ces appareils», ajoute-t-il.
M. Moran indique que la durabilité revêt une plus grande importance depuis le début de la pandémie.

«Les compagnies aériennes ont décidé d’atteindre l’objectif “zéro émission nette” à l’horizon du milieu du siècle. Mon rôle consiste essentiellement à rechercher de nouveaux partenariats et à accompagner les clients dans la mise en place de cet objectif», explique M. Moran.

Durabilité

Les principaux thèmes abordés lors du Forum sont la durabilité et la réduction des émissions de carbone. Des intervenants ont mis en lumière les efforts de leurs entreprises pour atteindre ces objectifs à l'avenir.
Le domaine phare dans lequel Boeing investit est le carburant d’aviation durable, que M. Moran considère comme une question vitale pour l'industrie.

«Ce n’est pas une solution miracle, mais le carburant d’aviation durable et les autres carburants à faible teneur en carbone jouent un rôle essentiel. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous sommes si investis dans ce domaine», poursuit-il.

Carburant d’aviation

M. Moran explique que les carburants d’aviation durables sont ceux fabriqués à partir de différentes matières premières comme les résidus de biomasse, les différentes huiles de cuisson ou les gaz résiduaires.
Différentes approches ont été adoptées pour convertir le carbone recyclé en le combinant avec de l’hydrogène pour produire un nouveau carburant, déclare-t-il.

Le développement de carburants d’aviation durables fait partie d’une stratégie plus large de Boeing pour s’attaquer au problème de la durabilité.
Boeing envisage différentes stratégies pour y parvenir, ajoute M. Moran.
La première est le remplacement et le renouvellement de la flotte aérienne. La deuxième concerne les technologies de pointe.
La troisième est l’efficacité opérationnelle. Il s’agit de voler plus efficacement en utilisant, dans le cockpit, des outils numériques qui aident les compagnies aériennes à faire de meilleurs choix et à utiliser moins de carburant.

«Ce qui est intéressant ici, c’est d’étudier comment le carburant est consommé. Aujourd’hui, 50 % des vols font moins de mille kilomètres, mais ils ne sont responsables que de 15 % des émissions. D’autre part, 50 % des émissions proviennent des trajets de deux mille huit cents kilomètres ou plus. Donc, pour les vols courts, la technologie électrique à batterie, grâce à laquelle nous investissons dans la propulsion électrique et hybride, peut jouer un rôle important. Cependant, c’est dans le haut de gamme et les plus longues distances que les carburants d’aviation durables entrent en jeu. Dans ce domaine, Boeing a réalisé de très grands progrès au cours des quinze dernières années.»

«Nous étions là pour le premier vol en 2008. Nous avons aidé à certifier le premier carburant en 2011. Nous avons été la première entreprise à faire voler nos avions avec du carburant d’aviation 100 % durable sur le 777 en 2018. L’année dernière, nous nous sommes engagés à ce que chacun de nos appareils puisse voler avec 100 % de carburant d’aviation durable d’ici à 2030. Vous pouvez donc constater qu’il s’agit d’une suite d’options. C’est une approche globale.»

La réduction des émissions est une quête sans fin pour Boeing, estime M. Moran.

«Si l’on remonte aux années 1960, à l’aube de l’ère des avions à réaction, nous avons réduit les émissions de 85 %. Rien que depuis 1990, nous avons réduit nos émissions de 50 %. Donc, à l’avenir, nous voulons continuer dans cette voie.»


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.