Les forces ukrainiennes reprennent le contrôle de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev

Des résidents locaux se tiennent à côté d'une maison fortement endommagée dans le village de Mala Rogan, à l'est de Kharkiv, le 15 mai 2022. (Photo, AFP)
Des résidents locaux se tiennent à côté d'une maison fortement endommagée dans le village de Mala Rogan, à l'est de Kharkiv, le 15 mai 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 16 mai 2022

Les forces ukrainiennes reprennent le contrôle de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev

Des résidents locaux se tiennent à côté d'une maison fortement endommagée dans le village de Mala Rogan, à l'est de Kharkiv, le 15 mai 2022. (Photo, AFP)
  • Les forces ukrainiennes ont repoussé les troupes russes et repris le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie dans la région de Kharkiv
  • Le ministère russe de la Défense a annoncé lundi qu'une trêve avait été instaurée à l'aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance ukrainienne dans la ville de Marioupol, afin d'évacuer les blessés ukrainiens

KIEV: Les forces ukrainiennes ont repoussé les troupes russes et repris le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie dans la région de Kharkiv (nord-est), ont annoncé lundi les autorités ukrainiennes. 

« Le 227e bataillon de la 127e brigade de la défense territoriale des forces armées de Kharkiv a expulsé les Russes et s'est installé à la frontière », a indiqué le ministère sur sa page Facebook, en publiant une vidéo de soldats armés devant un poteau-frontière peint en jaune et bleu, couleurs du drapeau ukrainien, et avec un trident, le blason de l'Ukraine.  

« Nous sommes fiers de nos soldats qui ont restauré le panneau frontalier. Nous remercions tous ceux qui, au péril de leur vie, libèrent l'Ukraine des envahisseurs russes », a pour sa part écrit sur Telegram le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov.  

Trêve à Azovstal pour évacuer les blessés ukrainiens, selon Moscou

Le ministère russe de la Défense a annoncé lundi qu'une trêve avait été instaurée à l'aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance ukrainienne dans la ville de Marioupol, afin d'évacuer les blessés ukrainiens. 

Les autorités ukrainiennes n'ont pour leur part rien dit dans l'immédiat. 

« Un régime de silence (des armes) est en vigueur actuellement et un couloir humanitaire ouvert par lequel les soldats ukrainiens blessés sont transférés vers les établissements médicaux à Novoazovsk », en territoire contrôlé par les forces russes et prorusses, a annoncé le ministère dans un communiqué.  

Selon ce communiqué, c'est le résultat de négociations avec les combattants ukrainiens eux-mêmes, qui sont retranchés dans un dédale de souterrains de ce gigantesque site industriel. 

Il ne précise pas combien de personnes doivent être évacuées. 

Selon les autorités ukrainiennes, quelque 1 000 soldats dont 600 blessés y seraient encore.  

Le président ukrainien Volodymr Zelensky avait confirmé vendredi soir « des négociations très difficiles » pour évacuer les soldats gravement blessés et le personnel médical de l'aciérie.  

Femmes, enfants et personnes âgées qui s'étaient réfugiés sur le site ont tous été évacués fin avril, grâce à une opération coordonnée par les Nations unies et le CICR. 

La ville portuaire stratégique de Marioupol a été totalement ravagée depuis l'offensive russe lancée le 24 février contre l'Ukraine. 

Le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiï Arestovich avait indiqué dimanche soir que les Russes transféraient des troupes de la région de Kharkiv à celle de Lougansk, dans le Donbass, vers le sud-est, dans le but de prendre la ville de Severodonetsk. 

« Pour obtenir un semblant de victoire, l'ennemi se concentre sur deux objectifs : soit avancer vers les frontières de la région de Lougansk », dont une partie est contrôlée depuis 2014 par les séparatistes prorusses, en s'emparant de territoires encore sous contrôle ukrainien, a déclaré le gouverneur de cette région, Serguiï Gaïdaï, dans une vidéo sur Telegram.  

« Soit prendre Severodonetsk », devenue la capitale administrative de la région de Lougansk sous contrôle ukrainien, a-t-il ajouté. 

Dix personnes ont par ailleurs été tuées dans des frappes de missiles au cours des dernières 24 heures, dont six dans la région de Donetsk (est), deux dans le bombardement d'un hôpital à Severodonetsk, et deux à Mykolaïv (sud), selon les autorités ukrainiennes.  

Le gouverneur de Lougansk a fait état du bombardement dimanche d'un hôpital à Severodonetsk, qui a fait deux morts et neuf blessés.  

Six civils ont aussi été tués et 12 blessés dans des bombardements russes dans la région de Donetsk, qui ont touché les localités de Marioupol, Avdiïvka, Toretsk, Lyman, Soledar, Zalizné, Bakhmout, New York, Dibrova et Bakhmoutské, a annoncé la police de la région sur Telegram.    

« Trente-six installations civiles ont été détruites, dont des bâtiments d'habitation, une mosquée, une usine, un café », a-t-elle ajouté. 

Dans le sud, la ville de Mykolaïv a essuyé une série de frappes de missiles qui ont fait deux morts, selon un point de la présidence ukrainienne publié lundi matin.  

Et dans l'ouest de l'Ukraine, à Lviv, le maire adjoint Andriï Moskalenko a évoqué une cyberattaque russe, en date du 13 mai, lors de laquelle « certains fichiers de la ville ont été volés et publiés sur les chaînes Telegram ennemies », a-t-il indiqué, sans préciser quelles données avaient été piratées. 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.