Bissau: le président dissout le Parlement, élections en décembre

Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, tient une conférence de presse lors de sa visite d'État en Afrique du Sud aux Union Buildings à Pretoria, le 28 avril 2022. (Photo, AFP)
Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, tient une conférence de presse lors de sa visite d'État en Afrique du Sud aux Union Buildings à Pretoria, le 28 avril 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 16 mai 2022

Bissau: le président dissout le Parlement, élections en décembre

Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, tient une conférence de presse lors de sa visite d'État en Afrique du Sud aux Union Buildings à Pretoria, le 28 avril 2022. (Photo, AFP)
  • «La crise politique qui a remis en cause les liens institutionnels normaux entre les organes de souveraineté est aujourd'hui évidente», a dit le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo
  • Depuis son indépendance, le pays a connu une multitude de putsch et de tentatives de coup de force

BISSAU: Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a annoncé lundi la dissolution du Parlement et la convocation d'élections parlementaires anticipées d'ici à la fin de l'année dans ce petit pays ouest-africain abonné aux crises politiques. 

La date des législatives est fixée au 18 décembre, précise un décret présidentiel. 

« La crise politique qui a remis en cause les liens institutionnels normaux entre les organes de souveraineté est aujourd'hui évidente », a dit M. Embalo dans un message à la Nation depuis la présidence. 

Il a invoqué « des divergences persistantes et ne pouvant être résolues » avec le Parlement. Ce dernier est devenu « un espace de guérilla politique et de complot », a-t-il affirmé. Le décret présidentiel publié le même jour accuse le Parlement d'avoir protégé des députés mis en cause dans des affaires de corruption et d'avoir refusé de se soumettre au contrôle de ses comptes. 

« Le capital confiance entre les organes de souveraineté est épuisé », a-t-il M. Embalo. 

« Après avoir entendu le président de l'Assemblée nationale populaire (le Parlement), les partis politiques représentés au Parlement et le Conseil d'État, j'ai pris la décision de dissoudre l'Assemblée nationale populaire de la 10ème législature et d'avancer la tenue des élections législatives », a-t-il dit. 

« J'ai décidé de redonner la parole aux Guinéens pour que cette année encore ils puissent choisir librement dans les urnes le Parlement qu'ils souhaitent avoir », a-t-il dit. 

Nombreux désaccords 

La Guinée-Bissau est une ancienne colonie portugaise devenue indépendante en 1974 après une longue guerre de libération, menée par le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) fondé par Amilcar Cabral, assassiné en 1973. Le PAIGC a longtemps dominé la politique nationale.  

Depuis son indépendance, le pays a connu une multitude de putsch et de tentatives de coup de force. Il a été le théâtre le 1er février de ce qui a été présenté comme une nouvelle tentative de coup d'Etat et qui a fait 11 morts selon le gouvernement. 

Depuis la présidentielle de 2014, le pays s'est engagé sur la voie d'un retour à l'ordre constitutionnel, ce qui ne l'a pas préservé de turbulences chroniques. Les tensions ont persisté après l'élection de M. Embalo à la présidence en décembre 2019. 

Son principal adversaire, Domingos Simoes Pereira, du PAIGC, crie à la fraude et n'a jamais reconnu la victoire de M. Embalo, finalement entérinée par la communauté internationale. 

De nombreux désaccords ont opposé M. Embalo, général de réserve de 49 ans, et le Parlement, sur l'immunité parlementaire de M. Pereira, visé par des investigations de la justice, sur le partage des ressources du pétrole à la frontière avec le Sénégal, sur une révision de la Constitution ou, récemment, sur l'annonce par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de l'envoi d'une force de stabilisation. 

La communauté internationale réclame de longue date une nouvelle Constitution, l'organisation des pouvoirs dans l'actuelle loi fondamentale passant pour un facteur primordial des crises à répétition. 

Le pays a un pressant besoin de réformes. Il est l'un des plus pauvres au monde et considéré comme l'un des plus gangrénés par la corruption. L'instabilité et la pauvreté y ont favorisé l'implantation de narcotrafiquants, qui utilisent le territoire pour faire transiter la cocaïne d'Amérique latine vers l'Europe, avec la complicité suspectée de cadres de l'armée. Le trafic de bois est également prospère. 

M. Embalo a présenté le coup de force du 1er février comme directement lié au trafic de stupéfiants. 


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Short Url
  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

Short Url
  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."