Le changement en Arabie saoudite est «profond», déclare la princesse Rima au Forum des femmes arabes

L'Arabie saoudite compte des millions de femmes compétentes et motivées, désireuses de contribuer à la croissance du Royaume, a déclaré la princesse Rima bint Bandar. (Photo fournie)
L'Arabie saoudite compte des millions de femmes compétentes et motivées, désireuses de contribuer à la croissance du Royaume, a déclaré la princesse Rima bint Bandar. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 17 mai 2022

Le changement en Arabie saoudite est «profond», déclare la princesse Rima au Forum des femmes arabes

  • Le Forum des femmes arabes et la remise de prix Top CEO réunissent de nombreux importants chefs d'entreprise
  • Cet événement de deux jours fait son retour après une interruption de deux ans durant la pandémie

DUBAÏ: L'Arabie saoudite compte des millions de femmes compétentes et motivées, désireuses de contribuer à la croissance du Royaume, a déclaré la princesse Rima bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux États-Unis, dans un discours prononcé mardi lors de la conférence Top CEO, à l’hôtel Palazzo Versace à Dubaï.

S’exprimant par vidéo au début de la conférence et la remise de prix Top CEO – la première à se dérouler en présentiel après une interruption de deux ans en raison de la pandémie – elle a affirmé que l’Arabie saoudite et le monde arabe avaient récemment connu «un changement profond et historique pour les femmes en Arabie saoudite».

«Nous savons que les nations ne peuvent pas mettre la moitié de leurs personnes compétentes de côté, et s'attendre à se développer et à se transformer», a-t-elle expliqué, ajoutant: «Nous avons des millions de femmes compétentes et motivées, désireuses d’apporter leur contribution. Elles sont la clé du développement social et culturel, ainsi que du progrès économique dans le Royaume, et, disons-le sans détours, dans le monde arabe et sur la planète en général.»

«En tant que chef d'entreprise dans le Royaume, alors que les portes commençaient tout juste à s'ouvrir pour les femmes, j'ai réalisé qu'ouvrir les portes ne suffisait pas. Les femmes devaient être prêtes pour pouvoir profiter de ces portes ouvertes, et nous nous devions de leur donner les connaissances nécessaires.»

Remerciant l'organisateur de l'événement, Julien Hawari, de l'avoir invitée à prendre la parole, la princesse Rima a évoqué les stratégies de l'Arabie saoudite pour lutter contre les incertitudes qui pourraient entraver le progrès, ainsi que le programme du pays en matière de diversification économique, de développement durable et de diversité des genres.

Elle a décrit la conférence TOP CEO comme un événement rassemblant «un groupe remarquable de chefs d'entreprise». Elle a félicité le Royaume d'avoir été dynamique dans la lutte contre la pandémie de coronavirus en prenant les mesures nécessaires relatives à la santé publique et la sécurité économique.

En conséquence, a-t-elle affirmé, le Royaume est désormais bien placé pour devenir un leader mondial, ajoutant qu'elle considérait la population arabe du pays comme jeune, éduquée, férue de technologie et, par conséquent, évoluant dans des marchés en pleine croissance, portée par la technologie et l'innovation.

«Dans le cadre de la Vision 2030, le plan audacieux du prince héritier Mohammed ben Salmane pour restructurer l'économie, nous nous diversifions en matière de dépendance énergétique. Nous adoptons la technologie et le développement durable. Nous créons une société inclusive pour tous de même que des opportunités aux jeunes entrepreneurs», a-t-elle précisé.

Selon la princesse, le pays a commencé à se métamorphoser il y a plus de sept ans et poursuit actuellement sa transformation. «Ce sera davantage un redémarrage qu’une remise à zéro», a-t-elle ajouté, «en partie parce que nous avons récemment connu des changements profonds et historiques concernant les femmes en Arabie saoudite», a-t-elle affirmé.

Elle a ensuite rappelé comment, lorsqu'elle était PDG d’une entreprise de vente au détail du Royaume, son lieu de travail était le premier du pays à proposer des services de garde d'enfants, ce qui était inouï à l'époque.

«En Arabie saoudite, je n'ai pas seulement vu le changement, je l'ai vécu. Je sais à quel point il est important d'ouvrir les lieux de travail aux femmes, et pas seulement d'encourager et de promouvoir l'égalité et l'équité, mais de les planifier… Parce que nous avons compris que même si les portes étaient ouvertes, il ne fallait pas seulement préparer les femmes, il nous fallait les accueillir», a-t-elle déclaré.

En outre, la princesse a travaillé activement avec les femmes pour les préparer à rejoindre le marché du travail en offrant des formations et des cours d'éducation financière.

Elle a déclaré à l'auditoire que l'Arabie saoudite comptait plus de femmes que d’hommes  diplômés et que les femmes étaient entrées sans crainte sur le marché du travail en moins d'une génération. Apple a récemment ouvert une école de codage entièrement féminine à Riyad, dans un contexte où les opportunités se multiplient.

La princesse a expliqué que même si le pays avait accompli de grands progrès, il restait encore beaucoup à faire. Elle a affirmé que l'Arabie saoudite devait continuer à donner la priorité aux initiatives renouvelables, durables, vertes et axées sur la technologie, pour que le Royaume puisse créer un secteur public plus résilient tout en favorisant un secteur privé solide.

«Nous mettons les compteurs à zéro en défendant l'innovation, en encourageant l'intégration, créant un environnement où les jeunes ont un meilleur avenir que celui de leurs parents. C’est l'avenir. L'avenir que nous devons construire ensemble, en exploitant la créativité et l'ingéniosité de tous nos citoyens et en récompensant le leadership des entreprises qui valorisent les lieux de travail diversifiés et inclusifs et soutiennent la création d'écosystèmes innovants et créatifs où chacun peut participer et apporter sa contribution», a-t-elle conclu.

Arab News est l’un des partenaires médias du Arab Women Forum et de la conférence et remise de prix Top CEO.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.