Les correspondantes de guerre à l’honneur au Forum des femmes arabes

L’image que beaucoup se font du correspondant de guerre intrépide est manifestement masculine. (Photo AN)
L’image que beaucoup se font du correspondant de guerre intrépide est manifestement masculine. (Photo AN)
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Publié le Mercredi 18 mai 2022

Les correspondantes de guerre à l’honneur au Forum des femmes arabes

  • La journaliste de Sky News, Arizh Moukhammed, estime que les guerres rapprochent les journalistes «de la souffrance des peuples»
  • Christiane Baissary, présentatrice de la chaîne de télévision Al Hadath, réfute l’idée que les femmes ne sont pas aptes à couvrir la guerre

DUBAÏ: Les journalistes, qu’ils soient hommes ou femmes, ont le devoir de découvrir la vérité et de raconter des histoires humaines sous-jacentes aux grands événements mondiaux, y compris les dures réalités de la guerre. Mais, en raison de leur sexe, les femmes sont-elles mieux équipées pour raconter ces histoires?

La perception des femmes comme étant le sexe le plus «émotionnel» peut sembler dépassée aujourd’hui. Pourtant, lorsqu’une femme journaliste pénètre dans une zone de guerre, il est souvent reconnu que son accès à la vie privée de ses sources, notamment des familles affectées par le conflit, est souvent très différent de l’accueil réservé à un correspondant masculin.

Arizh Moukhammed est une journaliste de guerre basée à Moscou pour Sky News Arabia. Au cours des derniers mois, elle a été déployée sur les lignes de front en Ukraine pour couvrir l’invasion russe, bravant les conflits armés et les tragédies humaines de la guerre.

«Il n’est pas facile de couvrir la guerre, car, comme tout être humain, on ressent la peur. Et je ressens la peur», a affirmé Mme Moukhammed lors d’une table ronde dans le cadre d’une séance intitulée «Conteurs du front de guerre» , qui s’est déroulée mardi au Forum des femmes arabes à Dubaï.

Selon la journaliste d’origine russe et syrienne, «les guerres rapprochent les journalistes de la souffrance des peuples», ce qui rend aussi plus difficile de conserver une totale objectivité. Cependant, l’empathie pour les hommes, les femmes et les enfants qu’un reporter éprouve lorsqu’il est déployé dans une zone de guerre confère sans aucun doute à sa couverture une dimension humaine puissante qui permet aux téléspectateurs de ressentir de près les conflits lointains.

Les femmes sont-elles mieux équipées que les hommes pour raconter ces histoires?

«Les femmes journalistes de guerre donnent une dimension plus profonde à la souffrance humaine», a expliqué Mme Moukhammed à Arab News lors du forum. «Alors que les hommes pourraient donner l’impression qu’ils sont forts et courageux, les femmes ont en fait montré qu’elles sont beaucoup plus patientes.»

Christiane Baissary, présentatrice principale de la chaîne Al Hadath, a expliqué que les personnes pensaient souvent, à tort, que les femmes n’étaient pas aptes à couvrir la guerre. «Un soldat m’a dit que les femmes ne devaient pas faire des reportages en zone de guerre. Il essayait de me convaincre que je ne devais pas rester pour couvrir la guerre. Ce n’est pas uniquement la mentalité au Moyen-Orient, mais partout», a-t-elle raconté, ajoutant que la situation avait changé et que les femmes avaient aujourd’hui plus de possibilités de couvrir des guerres.

L’image que beaucoup se font du correspondant de guerre intrépide est manifestement masculine – un aventurier téméraire risquant d’être enlevé, blessé ou même tué pour témoigner au plus près du sang et du chaos de la guerre.
 
En effet, le rôle d’un correspondant de guerre peut être extrêmement dangereux. Le 11 mai, la correspondante d’Al-Jazeera, Shireen Abou Akleh, a été abattue dans la ville de Jénine, en Cisjordanie, alors qu’elle couvrait une opération d’arrestation israélienne. Elle portait pourtant un équipement de protection l’identifiant clairement comme journaliste. 

«Le meurtre de Mme Abou Akleh est une nouvelle attaque grave contre la liberté de la presse et la liberté d’expression, dans un contexte d’escalade de la violence en Cisjordanie occupée», ont indiqué les experts de l’ONU, Morris Tidball-Binz, Rim Alsalem et Irene Khan, dans un communiqué publié le 13 mai. Ils ont appelé à une enquête rapide et impartiale sur le meurtre de la journaliste, dans le respect total des règles de l’ONU. «Le rôle des journalistes est crucial, en particulier dans un contexte de tension accrue marqué par des violations continues, comme dans les Territoires palestiniens occupés», peut-on lire dans la déclaration. «L’impunité donne carte blanche pour poursuivre des exécutions extrajudiciaires. La sécurité des journalistes est essentielle pour garantir la liberté d’expression et la liberté de la presse.»

Bien sûr, Shireen Abou Akleh n’est que la dernière journaliste à avoir été tuée dans l’exercice de ses fonctions. Selon l’organisation Reporters sans frontières, des dizaines de journalistes sont tués chaque année dans le monde dans le cadre de leur travail. Près d’un millier d’entre eux sont morts au cours de la dernière décennie seulement.

«Je pense qu’il était vraiment important pour nous de mettre en avant les femmes correspondantes de guerre, parce que ce qu’elles font hors du commun», a déclaré Noor Nugali, rédactrice en chef adjointe d’Arab News, qui présidait la table ronde de mardi.

«Habituellement, lorsque les gens pensent aux femmes correspondantes, la première chose qui leur vient à l’esprit est que les femmes sont trop douces, qu’elles sont incapables de gérer de telles situations», a-t-elle expliqué. «Mais en réalité, cela montre la résilience des femmes, leur force et leur capacité à obtenir tous les angles et tous les faits exacts.»

Cette évolution de l’image de la femme, en particulier dans le monde arabe, a été un élément clé du Forum des femmes arabes, et une séance spéciale, intitulée «Les pionnières saoudienne: le changement de l’intérieur», a exploré cette question en profondeur. «Honnêtement, je pense que la Vision 2030 change la vie de beaucoup de femmes et de jeunes gens», a affirmé Lama Alshethri, rédactrice en chef de Sayidati, l’un des magazines les plus connus de la région arabe, lors de la table ronde.

«Je pense que notre génération a pu récolter certains des fruits de la Vision 2030 du Royaume. Et nous étions préparés à ce changement», a-t-elle assuré. La Vision 2030, le programme de réformes sociales et économiques annoncé en 2016 par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, met l’accent sur l’importance de donner les moyens à tous les membres de la société de réaliser le plein potentiel du Royaume.

Par la suite, l’autonomisation des femmes dans le Royaume s’est rapidement développée. Les Saoudiennes sont désormais plus actives dans les différentes sphères du secteur public et privé.
«Je n’ai pas vu le changement, j’en ai été témoin», a déclaré la princesse Rima bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux États-Unis, dans un discours d’ouverture spécial prononcé mardi lors du forum.

«Je sais à quel point il est important d’ouvrir le marché du travail aux femmes», a-t-elle noté. «Toutefois, j’ai constaté qu’il ne suffisait pas d’ouvrir les portes. Les femmes doivent être préparées à tirer parti de ces portes ouvertes et nous devons les doter de compétences.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com