En Tunisie, des «ruches intelligentes» pour sauver les abeilles

En Tunisie comme partout dans le monde, les abeilles sont confrontées à de multiples menaces (Photo, AFP).
En Tunisie comme partout dans le monde, les abeilles sont confrontées à de multiples menaces (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 20 mai 2022

En Tunisie, des «ruches intelligentes» pour sauver les abeilles

  • Les informations recueillies sur la ruche permettent non seulement d'estimer le danger mais aussi de connaître la productivité de chaque reine et sa résistance aux variations climatiques
  • Avant d'utiliser cette application, Elias perdait environ 30% de ses ruches par an à cause de l'humidité et des changements soudains de température

TESTOUR: Elias se précipite vers ses "ruches intelligentes". L'apiculteur a reçu un signal d'alerte sur son téléphone grâce à une application, 100% tunisienne et pionnière en Afrique du Nord, destinée à éviter la surmortalité des abeilles et optimiser la production de miel.

Sur une colline de son terrain familial à Testour, au nord-ouest de Tunis, Elias Chebbi, 39 ans, ouvre le volet d'une ruche et montre un petit appareil blanc similaire à un décodeur qui mesure les variables et l'avertit de tout incident, via l'application Smart Bee.

La startup tunisienne "Beekeeper Tech" a mis au point un dispositif de capteurs à infrarouge qui fournit en permanence des données sur l'environnement et la santé des abeilles, pour "un prix abordable".

Les capteurs mesurent l'humidité, la température ainsi que le bourdonnement des insectes. Lorsqu'il y a un problème, une alerte est envoyée. Les appareils sont même dotés d'un localisateur GPS pour éviter les vols de ruches.

"Grâce à cela, je suis tranquille et je sais à distance ce qu'il se passe", se réjouit auprès de l'AFP, Elias, un ex-comptable qui s'est lancé dans l'apiculture en 2013.

C'est la même année qu'un groupe de jeunes ingénieurs tunisiens a eu l'idée d'un contrôle à distance des ruches, avant de lancer Beekeeper Tech en 2016. La phase de commercialisation n'a démarré qu'en 2020.

Cette startup est la seule de ce type en Afrique du Nord et a déjà vendu plus de 1 000 dispositifs Smart Bee, principalement en Tunisie et dans les pays voisins.

30% de pertes avant 

Selon son PDG, Khaled Bouchoucha, il y a une demande importante et la société prépare 1 500 commandes pour des clients en Tunisie, en Libye, en Algérie, en Arabie saoudite et même en Nouvelle-Zélande.

L'appareil Smart Bee envoie des mises à jour en temps réel à un ordinateur central, qui analyse les données et aide l'apiculteur à réagir rapidement. 

Cette technologie "a prouvé son efficacité" en Tunisie et dans d'autres pays, affirme à l'AFP M. Bouchoucha, 34 ans, qui s'est lancé pour aider son père, apiculteur occasionnel.

En Tunisie comme partout dans le monde, les abeilles sont confrontées à de multiples menaces, telles que le changement climatique, la pollution et les pesticides, à l'origine de phénomènes de plus en plus fréquents de disparitions massives de colonies d'abeilles.

Les informations recueillies sur la ruche permettent non seulement d'estimer le danger mais aussi de connaître la productivité de chaque reine et sa résistance aux variations climatiques.

L'application aide ainsi à identifier une "ruche modèle" pour affiner les souches et dupliquer son fonctionnement dans l'exploitation.

Quand l'apiculteur est averti d'un problème, il peut soit déplacer les ruches en surchauffe vers des zones plus fraîches, soit isoler celles qui sont trop froides, ou encore fournir une solution sucrée aux abeilles trop affaiblies pour passer l'hiver.

Avant d'utiliser cette application, Elias perdait environ 30% de ses ruches par an à cause de l'humidité et des changements soudains de température. 

Problèmes climatiques

Depuis qu'il les a connectées en 2017, dans la phase d'expérimentation de Smart Bee, il n'en perd que 10%, "dans le pire des cas", indique-t-il. 

"Avant, certaines abeilles mouraient progressivement sans que je m'en aperçoive suffisamment tôt", dit-il, soulignant que la tâche des professionnels est rendue difficile par "un climat qui change constamment".

"La Tunisie souffre de sécheresse presque toute l'année, ce qui signifie que l'habitat et la nourriture des abeilles disparaît", dit-il, assurant devoir chercher régulièrement de nouveaux sites où les installer. 

Le système des "ruches intelligentes" lui a aussi permis d'augmenter la production à environ de 12 kg de miel par ruche par an contre 8 kg, soit une hausse d'environ de 40%. 

Elias ne possède que deux appareils Smart Bee au coût unitaire d'environ 300 dinars (92 euros), qu'il place périodiquement sur chacune de ses 100 ruches mais aimerait pouvoir en acquérir d'autres.

Cette technologie peut "nous aider à renforcer notre sécurité et notre souveraineté alimentaires. Nous en avons grandement besoin dans un monde plein de maladies et de guerres", explique Mnaouer Djemali, chercheur à l'Institut national d'agronomie. 

En Tunisie, avec sa population d'environ 12 millions d'habitants, le secteur emploie environ 13 000 personnes, selon un syndicat agricole local, et produit quelque 2 800 tonnes de miel par an.


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com