Une exposition dévoile la présence juive en Grèce dès l'Antiquité

La présence juive en Grèce remonte au IVe siècle avant JC (Photo, AFP).
La présence juive en Grèce remonte au IVe siècle avant JC (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 20 mai 2022

Une exposition dévoile la présence juive en Grèce dès l'Antiquité

  • Quelque 5 000 Juifs vivent aujourd'hui en Grèce, où la population est à plus de 90% chrétienne orthodoxe
  • Environ 60 000 Juifs grecs ont péri dans les camps de la mort nazis, 83% de leur communauté d'avant-guerre, selon les estimations

ATHENES: La présence juive en Grèce remonte au IVe siècle avant JC, révèle une exposition de stèles à Athènes, attestant pour la première fois de la "multiculturalité" du monde grec à l'Antiquité.

Souvent oubliée de l'histoire officielle grecque, la communauté juive de Grèce revient sur le devant de la scène à Athènes, simultanément au musée juif de Grèce et au musée épigraphique d'Athènes.

"Pour la première fois, nous exposons des inscriptions qui révèlent la présence juive dans le monde grec depuis le IVème siècle avant JC", explique Anastasia Loudarou, curatrice de l'exposition "Chemins de pierres-histoires de pierres, les inscriptions juives en Grèce". 

Depuis les années 2000, Anastasia Loudarou et le musée juif de Grèce tentaient de "prouver que la société grecque a toujours été multiculturelle" et que l'histoire grecque n'est pas seulement dominée par la religion orthodoxe.

Un visiteur regarde les stèles exposées pour l'exposition «Stone Paths - Stories set in Stone : Jewish Inscriptions in Greece», au Musée juif de Grèce, à Athènes, le 17 mai 2022 (Photo, AFP).
L'exposition «Stone Paths - Stories set in Stone : Jewish Inscriptions in Greece», au Musée juif de Grèce, à Athènes, le 17 mai 2022 (Photo, AFP).

«Partie intégrante»

"La communauté juive est partie intégrante de l'identité grecque, ce qui a été trop souvent nié à travers les siècles", a déclaré à l'AFP le grand rabbin de Grèce Gabriel Negrin.

Quelque 5 000 Juifs vivent aujourd'hui en Grèce, où la population est à plus de 90% chrétienne orthodoxe.

Jusqu'en février 2023, les visiteurs étrangers et grecs peuvent découvrir pour la première fois des stèles documentant la vie des Juifs du IVème siècle avant JC jusqu'à l'époque byzantine. 

"Cette exposition est vitale", à l'heure où les quelques survivants grecs de l'Holocauste ne sont plus nombreux pour témoigner, a souligné Gabriel Negrin, en marge du vernissage de l'exposition.  

Environ 60 000 Juifs grecs ont péri dans les camps de la mort nazis, 83% de leur communauté d'avant-guerre, selon les estimations.

"Cette histoire doit être transmise aux nouvelles générations et doit permettre de combattre l'ignorance et les préjugés d'où surgissent souvent l'antisémitisme et la haine de l'autre", a encore estimé le grand rabbin.

En Grèce, les comportements antisémites qui subsistent sont liés à la puissante Eglise orthodoxe qui n'a pas officiellement pardonné les Juifs pour la mort de Jésus-Christ.

Quelque 36% des Grecs ont des "sentiments négatifs" envers les Juifs et près de 60% d'entre eux croient aux théories conspirationnistes d'un "réseau secret juif qui influence les affaires économiques et politiques", selon un sondage de la Ligue d'action et de protection publié en 2021.

«Les inscriptions ne mentent pas»

Au musée juif d'Athènes, les objets antiques accolés aux oeuvres d'art contemporaines permettent "un dialogue sur la question de la diversité", souligne la directrice du musée Zanet Battinou.

Ainsi, une inscription datant de 300 à 250 avant J-C évoque la libération d'un esclave juif tandis que l'oeuvre de l'artiste Viktor Koen présente sa grand-mère, ancienne esclave noire aux Etats-Unis.

Attenant au musée archéologique d'Athènes, la galerie épigraphique dévoile une trentaine d'objets qui nous emmènent à Délos, petite île des Cyclades, sanctuaire dédié à Apollon, où ont été retrouvés les vestiges d'une synagogue, mais aussi à Chalkida sur l'île d'Eubée où un cimetière juif a été mis au jour, ou encore dans la cité byzantine de Mystras dans le Péloponnèse, où des stèles funéraires juives ont été découvertes.

"Les inscriptions sont des preuves qui ne peuvent pas mentir", note Eleni Zavou, archéologue au musée épigraphique. Elles "attestent de la multiculturalité du monde grec, de l'importance des communautés juives aux niveaux politique, artistique, religieux, économique".

En décembre, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et le président russe Vladimir Poutine s'étaient mis d'accord sur le retour des archives de la communauté juive grecque, dont les nazis s'étaient emparés et que Moscou avait récupérées après la prise de Berlin par l'Armée rouge en mai 1945.

Leur retour en Grèce constitue "un événement d'une grande importance historique qui clôt un chapitre tragique du judaïsme grec et en ouvre un autre, plus brillant, pour la communauté scientifique qui va pouvoir désormais reconstituer la longue histoire de la présence juive en Grèce", avait alors déclaré la ministre grecque de la Culture Lina Mendoni.


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
Short Url
  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Short Url
  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
Short Url
  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com