Gabriel Attal, l'ascension du benjamin du gouvernement

Toujours benjamin du gouvernement, Gabriel Attal poursuit son ascension en Macronie en devenant à 33 ans seulement le ministre délégué en charge des Comptes publics. (AFP)
Toujours benjamin du gouvernement, Gabriel Attal poursuit son ascension en Macronie en devenant à 33 ans seulement le ministre délégué en charge des Comptes publics. (AFP)
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Publié le Mardi 09 janvier 2024

Gabriel Attal, l'ascension du benjamin du gouvernement

  • Très à l'aise sur les plateaux télés, cette jeune pousse au débit mitraillette occupait auparavant le porte-parolat du gouvernement avec un aplomb déconcertant
  • «Marcheur» de la première heure, Gabriel Attal fait partie des ex-socialistes ayant suivi Emmanuel Macron lors de la création de son mouvement et pendant sa campagne victorieuse de 2017

PARIS: Toujours benjamin du gouvernement, Gabriel Attal poursuit son ascension en Macronie en devenant à 33 ans seulement le ministre délégué en charge des Comptes publics.


Très à l'aise sur les plateaux télés, cette jeune pousse au débit mitraillette occupait auparavant le porte-parolat du gouvernement avec un aplomb déconcertant. 


Pendant la crise Covid-19, avec le gouvernement Castex, "nous avons affronté ensemble des tempêtes" mais "gardé toujours le cap de la protection des Français", a assuré Gabriel Attal vendredi.


Il gravit désormais un échelon en prenant en charge, après Olivier Dussopt, des Comptes publics plombés par la crise du Covid-19, un poste beaucoup plus austère mais hautement stratégique, avec à chaque automne budgétaire des bras de fer à mener avec les autres ministères pour limiter les dépenses. 


Ministre délégué, il sera sous l'autorité de Bruno Le Maire à Bercy, le numéro deux du gouvernement.


"Marcheur" de la première heure, Gabriel Attal fait partie des ex-socialistes ayant suivi Emmanuel Macron lors de la création de son mouvement et pendant sa campagne victorieuse de 2017.


Il avait dans la foulée été élu député dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, jusqu'alors un fief de droite autour d'Issy-les-Moulineaux, où il se présente à nouveau en juin.


Dès 2018, il avait décroché à 31 ans un secrétariat d'Etat auprès de Jean-Michel Blanquer à la Jeunesse et à l'Education nationale, où il avait notamment été chargé de lancer le Service national universel. 


Malgré une entente relative avec son ministre de tutelle de l'époque, il se fait remarquer par sa capacité de travail et son sens politique.


Après le premier confinement du printemps 2020, il est nommé porte-parole du gouvernement Castex en juillet 2020, sans autre portefeuille, d'aucuns voyant dans cette nomination un cadeau empoisonné.


"On a trouvé un os à ronger pour le jeune Gabriel?", interroge même le nouveau Premier ministre sur un ton de fausse commisération, alors que le trentenaire succède à Sibeth Ndiaye, critiquée aux premières heures de la crise sanitaire pour une communication gouvernementale jugée erratique.


Mais, de plateaux TV en conférences de presse à l'issue du conseil des ministres chaque mercredi, Gabriel Attal assure le service après-vente de cette deuxième partie du quinquennat, s'attachant à toucher les jeunes via réseaux sociaux et influenceurs YouTube, en évitant souvent les chausse-trapes.


Avec quelques mea culpa, notamment en septembre 2021 sur les revalorisations des enseignants, quand il avait assuré à tort qu'aucun prof ne gagnerait moins de 2.000 euros par mois en 2022, alors que le délai était fixé deux ans plus tard.


Dans son entourage, on loue une personnalité "dynamique avec beaucoup d'allant, qui impulse les choses, ce qu'on attend d'ailleurs d'un jeune homme politique". 

Mouvance strauss-kahnienne 


Issu de la mouvance strauss-kahnienne, Gabriel Attal était un membre de la garde rapprochée du candidat Macron en 2017, aux côtés de son compagnon Stéphane Séjourné, influent conseiller politique du chef de l'État, de l'ancien secrétaire d'État Benjamin Griveaux ou encore de Sibeth Ndiaye.


Ce "fils spirituel de Marisol Touraine" était auparavant passé par le cabinet de la ministre de la Santé de François Hollande. 


Né le 16 mars 1989 à Clamart (Hauts-de-Seine), ce consultant de profession, issu d'un milieu aisé, a fait sa scolarité dans la huppée École Alsacienne à Paris et est diplômé de Sciences Po. Il a souligné avoir "aussi bossé comme serveur" en parallèle à ses études.


Il a été chargé de mission à la direction artistique de l'Académie de France à la Villa Médicis à Rome. Il est resté conseiller municipal de Vanves (Hauts-de-Seine). Il a été réélu conseiller d'opposition en juin 2020.


A l'Assemblée, il avait rejoint la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation où il a été désigné coordinateur des députés du groupe LREM. Il a notamment été le rapporteur du projet changeant les règles d'accès à l'université, avec la plateforme Parcoursup.


A son arrivée au Palais Bourbon en 2017, l'élu avait dit se sentir investi de la "responsabilité de montrer que la jeunesse fait son entrée" alors que "jusqu'à présent on avait l'impression que les jeunes parlementaires, c'étaient des FN".


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.