Elections en Australie: le Premier ministre Scott Morrison chassé du pouvoir

Le chef du Parti travailliste australien, Anthony Albanese, a chassé du pouvoir le Premier ministre conservateur Scott Morrison lors d'élections législatives. (AFP)
Le chef du Parti travailliste australien, Anthony Albanese, a chassé du pouvoir le Premier ministre conservateur Scott Morrison lors d'élections législatives. (AFP)
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Publié le Samedi 21 mai 2022

Elections en Australie: le Premier ministre Scott Morrison chassé du pouvoir

  • Selon des projections publiées par la chaîne ABC, le Parti travailliste d'Anthony Albanese emporte le plus grand nombre de députés à la Chambre des représentants
  • Après trois années marquées par des catastrophes naturelles majeures et par la pandémie, les Australiens ont plébiscité un nombre inhabituel de «petits» candidats pro-environnement

SYDNEY: Le Premier ministre conservateur Scott Morrison a été chassé du pouvoir lors des législatives de samedi en Australie, dont les résultats ont traduit un rejet cinglant des électeurs à l'égard de son inaction contre le changement climatique.

Selon des projections publiées par la chaîne ABC après dépouillement de la moitié des suffrages, le Parti travailliste d'Anthony Albanese emporte le plus grand nombre de députés à la Chambre des représentants.

Mais avec seulement 72 sièges assurés jusqu'à présent, il n'était pas encore certain de décrocher la majorité absolue de 76 députés nécessaire pour former un gouvernement sans devoir se trouver un allié.

"Ce soir, j'ai parlé au chef de l'opposition et au nouveau Premier ministre, Anthony Albanese, et je l'ai félicité pour sa victoire électorale", a néanmoins déclaré M. Morrison en reconnaissant sa défaite.

Quelque 17,2 millions d'électeurs étaient appelés à choisir les 151 sièges de la Chambre des représentants pour un mandat de trois ans. Quarante des 76 sièges du Sénat étaient également renouvelés pour six ans.

Après trois années marquées par des catastrophes naturelles majeures et par la pandémie, les Australiens ont plébiscité un nombre inhabituel de "petits" candidats pro-environnement qui pourraient détenir les clés du pouvoir.

Boris Johnson «impatient» de travailler avec le nouveau Premier ministre australien

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a félicité samedi Anthony Albanese après sa victoire aux élections législatives en Australie, se disant "impatient" de travailler avec lui.


"Félicitations à Anthony Albanese pour votre élection au poste de Premier ministre d'Australie", a déclaré le dirigeant conservateur britannique dans un communiqué transmis par ses services. 

"Nos pays ont une longue histoire et un brillant avenir ensemble", a déclaré Boris Johnson. Il a ajouté que le Royaume-Uni et l'Australie étaient des "démocraties florissantes partageant les mêmes idées" et qui travaillaient "chaque jour à faire du monde un endroit meilleur, plus sûr, plus vert et plus prospère". 


Le Royaume-Uni, l'Australie et les Etats-Unis ont signé en septembre 2021 un pacte de sécurité AUKUS visant à contrer l'influence grandissante de la Chine dans la région Pacifique.


Le Royaume-Uni a aussi signé un accord commercial post-Brexit avec l'Australie.


"Alors que nous récoltons les fruits de notre accord de libre-échange, du partenariat AUKUS et de la proximité inégalée entre les peuples britannique et australien, nous le faisons en sachant que la seule distance qui nous sépare est géographique", a souligné le Premier ministre britannique. 


Boris Johnson s'est dit "impatient de travailler avec le Premier ministre Albanese dans les semaines, les mois et les années à venir alors que, ensemble, nous relevons des défis communs et démontrons l'importance de nos valeurs communes".

Les «teals» plebiscitées 
Le Parti vert et les candidats indépendants surnommés "teals" (les "sarcelles") - pour la plupart des femmes hautement qualifiées prônant la défense de l'environnement, l'égalité des sexes et la lutte contre la corruption - étaient en passe de conquérir une série de circonscriptions urbaines traditionnellement dévolues aux conservateurs.

"Les gens ont dit que la crise climatique est un sujet sur lequel ils veulent agir", a exulté Adam Bandt, leader du Parti vert.


"Nous venons de connaître trois années de sécheresse, puis des incendies et maintenant des inondations et encore des inondations. Les gens peuvent le voir, c'est en train de se produire, c'est en train de s'aggraver", a-t-il ajouté.


La défaite de M. Morrison met fin à neuf ans de règne des conservateurs sur l'immense pays-continent.


La campagne électorale s'est focalisée sur la personnalité de MM. Morrison et Albanese, les candidats des partis traditionnels, reléguant les idées politiques au second plan.


Mais les jeunes Australiens sont de plus en plus en colère contre les politiques pro-charbon du gouvernement, les difficultés pour trouver un logement abordable et la mauvaise utilisation de l'argent public.


"J'ai grandi dans une communauté qui a été très fortement touchée par les incendies et les inondations au cours des cinq dernières années", a raconté dans un bureau de vote de Melbourne Jordan Neville, qui votait pour la première fois. "Si quelque chose pouvait être fait pour empêcher que cela se reproduise, ce serait incroyable".


M. Morrison a résisté aux appels à réduire plus rapidement les émissions de carbone de l'Australie d'ici 2030, et soutient sans réserves l'industrie du charbon, un des moteurs de l'économie du pays.

La défaite du Premier ministre Morrison «me convient très bien», selon Le Drian

La défaite de Scott Morrison aux législatives "me convient très bien", a déclaré le ministre français sortant des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, huit mois après que le Premier ministre australien a causé une intense brouille diplomatique avec Paris en cassant un mégacontrat de sous-marins français.


"La défaite du Premier ministre me convient très bien", a réagi samedi M. Le Drian, provoquant les rires de la foule, lors d'une cérémonie de passage de témoin à Catherine Colonna, la nouvelle cheffe de la diplomatie française.


"Les actes posés au moment où ils ont été posés étaient d'une brutalité et d'un cynisme, et je serais même tenté de dire d'une incompétence notoires", a-t-il poursuivi.


"J'espère que nous pourrons renouer avec l'Australie un dialogue franc et constructif dans l'avenir", a-t-il conclu.


Canberra avait provoqué une brouille magistrale en septembre dernier avec Paris en dénonçant un contrat de vente de sous-marins français à la marine australienne pour plus de 50 milliards d'euros, leur préférant des sous-marins anglo-américains à propulsion nucléaire, dont les bâtiments français n'étaient pas pourvus.


Pour marquer sa colère, la France avait rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis, un acte sans précédent vis-à-vis de cet allié historique, de même que celui en Australie, pays à l'origine de la crise.


D'ordinaire peu expansif, Jean-Yves Le Drian avait alors tiré à boulets rouges sur les contrevenants en des termes très peu diplomatiques plutôt rares. 


"Mensonge", "duplicité", "mépris"... Il leur avait reproché d'avoir dissimulé pendant des mois leurs négociations, dénoncé une "rupture majeure de confiance" entre alliés de l'Otan et traité au passage le Royaume-uni de "cinquième roue du carrosse".


Début avril, les autorités australiennes ont admis que Canberra devrait payer jusqu'à 5,5 milliards de dollars australiens (3,7 milliards d'euros) pour mettre fin à l'accord avec la France.

A la traîne dans les sondages depuis un an, il s'est prévalu de la reprise économique et d'un taux de chômage actuellement au plus bas depuis 48 ans. Il a dépeint son rival travailliste comme un "électron libre" inapte à diriger l'économie. Mais il a souffert d'une faible popularité personnelle et d'accusations de malhonnêteté.


Samedi, M. Albanese avait quant à lui demandé aux électeurs de donner à son parti de centre-gauche "une chance" de diriger le pays, et exhorté les gens à rejeter un Premier ministre "clivant".


Le leader travailliste - qui a lui-même été décrit comme fade et peu inspirant - a mis l'accent dans les derniers jours de la campagne sur les manquements présumés de M. Morrison.


Les Australiens "veulent quelqu'un qui soit juste, quelqu'un qui admettra ses erreurs", a-t-il plaidé.


Il s'est engagé à mettre fin au retard pris par l'Australie en matière de lutte contre le changement climatique, à aider les personnes confrontées à la flambée des prix et à renforcer la participation des populations indigènes à l'élaboration de la politique nationale.


Il pourrait maintenant, pour gouverner, devoir conclure des accords avec des candidats exigeant des mesures plus fermes en matière de climat, risquant ainsi de s'attirer l'ire des factions de son parti favorables au charbon et aux syndicats miniers.


A l'ONU, l'enquêtrice en chef sur Gaza a encore espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés

Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
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  • Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide"
  • Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger"

GENEVE: Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés.

"La justice est lente", a affirmé l'ancienne juge sud-africaine, dans un entretien à l'AFP.

Mais "comme l'a dit (Nelson) Mandela, cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse. Je considère qu'il n'est donc pas impossible qu'il y ait des arrestations et des procès" à l'avenir, a-t-elle ajouté.

La commission d'enquête, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a établi qu'Israël commet un génocide à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas du 7-Octobre.

Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide".

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger".

La Cour pénale internationale (CPI) avait déjà émis des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant.

Mme Pillay reconnaît que la CPI dépend des Etats pour la mise en œuvre des mandats d'arrêt car elle n'a "ni shérif, ni forces de police".

Mais elle veut y croire, faisant une comparaison : "Je n'aurais jamais pensé que l'apartheid prendrait fin de mon vivant".

"Tellement douloureux" 

Jeune avocate d'origine indienne dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, devenue juge et Haute-Commissaire aux droits de l'homme à l'ONU (2008-2014), Mme Pillay, 83 ans, a l'art de traiter des dossiers difficiles.

Sa carrière l'a menée des cours sud-africaines, où elle a défendu les activistes anti-apartheid et obtenu des droits cruciaux pour les prisonniers politiques, au Tribunal pénal international pour le Rwanda, en passant par la CPI.

Sa mission est des plus ardues depuis qu'elle préside, depuis sa création en 2021, la commission chargée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU d'enquêter sur les atteintes aux droits dans les territoires palestiniens et en Israël.

Elle déplore d'avoir été qualifiée d'"antisémite" depuis et dénonce les appels sur les réseaux sociaux de ceux qui réclament que les Etats-Unis la sanctionnent, comme Washington l'a fait pour une rapporteure de l'ONU, des juges de la CPI et des ONG palestiniennes.

Mais le plus dur, pour elle et son équipe, est de visionner les vidéos provenant de Gaza.

"Nous nous inquiétons pour notre personnel. Nous les surmenons et c'est traumatisant ces vidéos", dit-elle, citant "des violences sexuelles contre les femmes" et "les médecins qui sont dénudés par l'armée".

"C'est tellement douloureux" à regarder même si "on ne peut pas comparer notre souffrance à celle de ceux qui l'ont vécue", poursuit-elle.

Alors qu'elle présidait le Tribunal pénal international pour le Rwanda, des vidéos de civils abattus ou torturés l'ont aussi "marqué à vie".

Selon elle, la comparaison entre le Rwanda et Gaza ne s'arrête pas là : "Je vois des similitudes. Ce sont les mêmes méthodes".

Du Rwanda à Gaza 

"Dans le cas du Rwanda, c'était le groupe des Tutsi qui était visé. Ici, tous les éléments de preuve montrent que c'est le groupe palestinien qui est visé", dit-elle.

Elle mentionne aussi les propos de dirigeants israéliens qui "déshumanisent" les Palestiniens en les comparant à des "animaux". Comme lors du génocide rwandais, lorsque les Tutsi étaient "traités de cafards", ce qui revient à dire qu'"il est acceptable de les tuer", dénonce-t-elle.

Mme Pillay a indiqué qu'à l'avenir la commission entendait se pencher aussi sur des crimes supposés commis par d'autres "individus", expliquant qu'une grande partie des preuves a été publiée par les soldats israéliens eux-mêmes sur les réseaux sociaux.

Elle déplore toutefois que, faute de financements, la commission n'ait pas pu encore examiner si certains Etats qui fournissent de l'armement à Israël pouvaient être considérés complices.

Un travail qu'elle laisse à son successeur. Elle quitte la commission le 3 novembre en raison de son âge et de problèmes de santé.

Avant cela, elle doit présenter un dernier rapport devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. "J'ai déjà un visa", confie-t-elle.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.