La pression augmente sur les Houthis pour lever le siège de Taiz

Les forces pro-gouvernementales yéménites se déploient sur la route reliant les districts de Hays et d’Al-Jarrahi sur la ligne de front, le 28 avril 2022 (Photo, AFP).
Les forces pro-gouvernementales yéménites se déploient sur la route reliant les districts de Hays et d’Al-Jarrahi sur la ligne de front, le 28 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 22 mai 2022

La pression augmente sur les Houthis pour lever le siège de Taiz

  • Selon le bureau de l'ONU au Yémen, le gouvernement yéménite a envoyé, le 7 avril, une liste de quatre participants à la réunion, près de trois jours après que les envoyés de l'ONU ont demandé aux deux parties de nommer leurs négociateurs
  • L'ambassade du Yémen à Washington a accusé les Houthis d'utiliser le blocus comme moyen de pression, ajoutant que le siège a isolé des milliers d'habitants de Taiz du reste du Yémen

AL-MUKALLÂ: Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont nommé leurs représentants au sein d'un comité conjoint qui s'efforcera de rouvrir les routes de Taiz et d'autres provinces, ce qui laisse espérer la fin du siège de cette ville stratégique par les militants, a révélé un responsable du gouvernement yéménite.

Après des semaines de retard, les Houthis ont envoyé une liste de candidats pour le comité au bureau de l'envoyé des Nations unies pour le Yémen, selon le chef adjoint de la délégation du gouvernement yéménite à Taiz, le major Mohammed Abdellah al-Mahmoudi.

Cette décision intervient alors que la milice fait l'objet d'une pression croissante dans le pays et à l'étranger pour mettre fin à son siège de la troisième ville du Yémen, en place depuis huit ans.

Dans le cadre de la trêve négociée par les Nations unies et entrée en vigueur le 2 avril, les factions belligérantes devaient cesser les hostilités sur tous les fronts, autoriser les vols commerciaux à partir de l'aéroport de Sanaa, permettre aux navires de ravitaillement d'entrer dans le port maritime d’Al- Hodeïda et désigner les candidats pour un comité conjoint chargé de discuter de la réouverture des routes à Taiz et dans d'autres provinces.

Selon le bureau de l'ONU au Yémen, le gouvernement yéménite a envoyé, le 7 avril, une liste de quatre participants à la réunion, près de trois jours après que les envoyés de l'ONU ont demandé aux deux parties de nommer leurs négociateurs.

Les Houthis ont été accusés de ne pas prendre au sérieux la levée du blocus, car ils ont tardé à nommer des représentants et ont poursuivi les attaques contre les habitants de la ville.

Al-Mahmoudi a déclaré samedi à Arab News, que la délégation houthie comprend Yahia al-Razami, Houssein Dhaif, Mohammed al-Mahtouri et Shoukari Mahyoub.

«Ce sont des agents de renseignement», a-t-il confirmé, ajoutant que le comité pourrait se réunir dans la capitale jordanienne Amman ou ailleurs cette semaine.

Dans l'équipe gouvernementale, Al-Mahmoudi est rejoint par Abdel Kareem Shaiban, Abdel Aziz al-Majeedi et Ali al-Ajaar.

«On nous a dit de nous préparer pour la réunion», a-t-il révélé.

La pression s'est accrue sur les Houthis pour qu'ils lèvent le siège de Taiz, alors que le gouvernement yéménite met en œuvre les engagements qu'il a pris dans le cadre de la trêve, notamment en autorisant une douzaine de navires de ravitaillement à entrer dans le port maritime de Hodeidah, en facilitant le départ de deux vols commerciaux de l'aéroport de Sanaa et en nommant ses représentants dans les discussions sur l'avenir de la ville.

Dans un rare défi lancé aux combattants houthis, des centaines de personnes se sont rassemblées pour la prière du vendredi près d'une route fermée à la périphérie orientale de la ville assiégée, malgré le risque de se retrouver sous le feu des snipers houthis.

Après les prières, les gens ont brandi des affiches et scandé des slogans demandant la réouverture des routes et la levée du siège.

Abdel Jabar Noman, un activiste, a affirmé à Arab News que de nombreuses personnes étaient mortes sur des routes accidentées et dangereuses, en cherchant à éviter les postes de contrôle des Houthis autour de la ville.

Les manifestations quotidiennes ont pour but de mettre la lumière sur les souffrances des habitants sous le blocus, a-t-il souligné.

«La levée du siège permettra aux gens de se déplacer facilement entre les villes, de faire baisser les prix des produits de base, et le carburant sera vendu au prix officiel», a-t-il indiqué.

À l'étranger, les diplomates et responsables saoudiens, yéménites et occidentaux augmentent également la pression sur les Houthis pour qu'ils lèvent le blocus. Ils se joignent ainsi aux efforts visant à mettre fin à la guerre.  

Le prince Khalid ben Salmane, vice-ministre saoudien de la Défense, a demandé au monde, et principalement à l'ONU, d'ordonner aux Houthis de lever le siège, de déposer les revenus du port d’Al- Hodeïda à la banque centrale et de se conformer aux initiatives de paix.

Après avoir rencontré Timothy Lenderking, envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, à Washington, le prince Khalid a déclaré sur Twitter: «Bien que la dynamique de la trêve reste élevée, j'ai réaffirmé la nécessité pour les Nations unies et la communauté internationale de faire pression sur les Houthis pour qu'ils rouvrent les routes de Taiz, déposent les revenus du port d’Al-Hodeïda et s'engagent dans des propositions de paix.»

Ahmed Awadh ben Moubarak, le ministre yéménite des Affaires étrangères, a rencontré Brett McGurk, le coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, à Washington, où il a appelé à une pression mondiale sur les Houthis pour qu'ils respectent la trêve et rouvrent les routes à Taiz.

«J'ai souligné notre reconnaissance envers les États-Unis et la nécessité de faire pression sur les #Houthis pour qu'ils adhèrent à la #trêve et mettent fin au siège de #Taiz», a publié le ministre yéménite, sur Twitter.

L'ambassade du Yémen à Washington a accusé les Houthis d'utiliser le blocus comme moyen de pression, ajoutant que le siège a isolé des milliers d'habitants de Taiz du reste du Yémen.

«Chaque jour, des centaines de milliers d'habitants de la troisième plus grande ville du Yémen, Taiz, ont l'impression d'être enfermés dans une ville assiégée depuis 2015. Une ville qui est détachée du reste du Yémen par les Houthis uniquement pour être utilisée comme monnaie d'échange politique», a déclaré l'ambassade du Yémen à Washington, sur Twitter.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.