Dans Marioupol, la vie en ruine des rescapés

Trois mois de combats ont laissé un paysage apocalyptique dans de nombreux quartiers (Photo, AFP).
Trois mois de combats ont laissé un paysage apocalyptique dans de nombreux quartiers (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 22 mai 2022

Dans Marioupol, la vie en ruine des rescapés

  • Trois mois de combats ont laissé un paysage apocalyptique dans de nombreux quartiers, mis en fuite des centaines de milliers d'habitants et fait un nombre inconnu, mais sans doute énorme, de morts
  • En ce 18 mai, on n'entend plus les incessantes canonnades des semaines précédentes, car sur le site sidérurgique d'Azovstal, les derniers soldats ukrainiens se rendent

MARIOUPOL: Les carcasses d'immeubles calcinés se dressent dans le ciel bas et pluvieux de la ville martyre de Marioupol. Alors que les derniers défenseurs ukrainiens se rendent aux Russes, de rares passants pleurent leur avenir perdu.

Trois mois de combats ont laissé un paysage apocalyptique dans de nombreux quartiers, mis en fuite des centaines de milliers d'habitants et fait un nombre inconnu, mais sans doute énorme, de morts.

Ici, les avenues appartiennent aux militaires russes et leurs alliés séparatistes, qui les ont conquises au prix de la destruction d'une cité portuaire qui comptait plus d'un demi-million d'habitants avant la bataille. 

Des journalistes de l'AFP ont constaté l'ampleur des dégâts lors d'un voyage de presse organisé par le ministère russe de la Défense.

En ce 18 mai, on n'entend plus les incessantes canonnades des semaines précédentes, car sur le site sidérurgique d'Azovstal, les derniers soldats ukrainiens se rendent. L'armée russe n'a cependant pas permis aux médias d'approcher l'immense aciérie, devenue le symbole de la farouche résistance ukrainienne.

Les autorités pro-russes ont promis de faire de Marioupol une station balnéaire. Un projet difficile à imaginer dans cet enchevêtrement de tôles et de débris, de barres d'immeubles éventrées par les missiles et les obus.

Avec la fin des combats, des habitants osent sortir en quête de victuailles. Ceux qui parlent affichent leur désespoir pour cette cité que Moscou dit avoir "libérée" d'un joug néonazi.

«Je n'espère plus rien»

Angela Kopytsa, cheveux décolorés, presse le pas devant une patrouille militaire. Puis, elle répond à l'AFP dans un russe teinté de l'accent caractéristique de la région ukrainienne de Donetsk, que la Russie considère comme une république indépendante.

"Que puis-je encore espérer? Que dire quand la maison est détruite, quand la vie est détruite?", dit l'ancienne puéricultrice de 52 ans.

"Il n'y a ni travail, ni nourriture, ni eau. Avec les enfants, le petit-fils, on se partageait une cuillère" de nourriture, poursuit-elle, pleurant les nouveau-nés "qui mourraient de faim dans les maternités".

"Quel avenir? Je n'espère plus rien", conclut-elle, avant de verser des larmes et de repartir au pas de course.

Elena Ilina, 55 ans, travaillait elle comme professeure à l'université technique de Marioupol, dans le département informatique. Son appartement a brûlé, "rien n'y reste". Elle vit désormais chez sa fille et son gendre. 

Son seul souhait: retrouver sa vie d'avant. 

"J'aimerais pouvoir vivre dans mon appartement, en temps de paix, bavarder avec mes enfants", dit-elle. Sa voix se brise dans un sanglot.

«Le peuple ukrainien»

L'armée russe emmène ensuite les journalistes au zoo de la ville. Des lions, des ours et d'autres bêtes s'y dressent dans des cages sinistres, mais semblent en bonne santé.

Oksana Krichtafovitch, qui fut cuisinière dans un hôtel de Marioupol, explique avoir été recrutée pour s'occuper des animaux. A 41 ans, une nouvelle vie. 

Elle donne à manger aux bestiaux, trait des vaches et se sait mieux lotie que d'autres, car elle est nourrie en échange de ce travail.

"Le restaurant dans lequel je travaillais sur la rive gauche est détruit. J'y étais cuisinière, maintenant, mes clients, c'est eux", dit-elle en portant une gamelle dans la cage des ratons laveurs.

Affichant un tout petit peu d'optimisme, elle relève que si Marioupol "manque de tout, on s'habitue, on s'adapte, on survit".

Sergueï Pougatch, 60 ans, travaille au zoo comme gardien. 

Avant les combats, il travaillait sur les voies ferrées du complexe industriel d'Azovstal, à l'époque principal employeur de la ville, aujourd'hui largement détruit.

Fin février, lorsque la Russie a lancé son offensive, il ne lui restait que deux mois avant sa retraite après 30 ans de service. Maintenant, il ne sait pas s'il touchera un jour sa pension.

Mais pas question de se lamenter.

"Le peuple ukrainien, c'est pas des flemmards. Dès que ça a arrêté de tirer, les gens sont sortis des caves et ont cherché du travail. Certains travaillent déjà", proclame fièrement Sergueï.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.