Ukraine: Toutes les forces russes lancées sur le Donbass, Duda ovationné à Kiev sur l'UE

Un pont reliant les villes ukrainiennes de Lysychans'k et Severodonetsk dans la région du Donbass est détruit au milieu des combats. (Photo, AFP)
Un pont reliant les villes ukrainiennes de Lysychans'k et Severodonetsk dans la région du Donbass est détruit au milieu des combats. (Photo, AFP)
De la fumée s'élève d'une raffinerie de pétrole après une attaque russe à l'extérieur de la ville de Lysychansk, dans la région du Donbass, à l'est de l'Ukraine, le 22 mai 2022. (Photo, AFP)
De la fumée s'élève d'une raffinerie de pétrole après une attaque russe à l'extérieur de la ville de Lysychansk, dans la région du Donbass, à l'est de l'Ukraine, le 22 mai 2022. (Photo, AFP)
Des soldats ukrainiens assistent leurs camarades non loin de la ligne de front dans la région du Donbass, à l'est de l'Ukraine, le 21 mai 2022. (Photo, AFP)
Des soldats ukrainiens assistent leurs camarades non loin de la ligne de front dans la région du Donbass, à l'est de l'Ukraine, le 21 mai 2022. (Photo, AFP)
Dimanche, des soldats ukrainiens chargent les corps de soldats russes tués dans un wagon réfrigéré à Kharkiv. (Photo, Reuters)
Dimanche, des soldats ukrainiens chargent les corps de soldats russes tués dans un wagon réfrigéré à Kharkiv. (Photo, Reuters)
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Publié le Lundi 23 mai 2022

Ukraine: Toutes les forces russes lancées sur le Donbass, Duda ovationné à Kiev sur l'UE

  • Les autorités pro-russes ont promis de faire de Marioupol une station balnéaire
  • Sans surprise, la loi martiale et la mobilisation générale en Ukraine ont été prolongées

KIEV: Le président polonais Andrzej Duda a apporté dimanche à Kiev un soutien farouche à la candidature de l'Ukraine à l'Union européenne, s'opposant frontalement au scepticisme de Paris et Berlin, au moment où la Russie a lancé toutes ses forces dans la bataille du Donbass dans l'est du pays.

Premier chef d'Etat à parler devant le Parlement ukrainien depuis l'invasion russe le 24 février, le président polonais, dont le discours a été interrompu par plusieurs ovations debout, a promis qu'il ne relâcherait pas ses efforts "tant que l'Ukraine n'est pas membre de l'Union européenne". 

"Il faut respecter" les peuples qui "versent leur sang" pour appartenir à l'Europe, a-t-il ajouté, soutenant son homologue ukrainien à la veille d'un discours très attendu de Volodymyr Zelensky aux élites politiques et économiques mondiales réunies à Davos.

"L'adoption d'une décision sur le statut de candidat de l'Ukraine à l'UE au Conseil de l'Europe, le 24 juin, est d'une extrême importance, avant tout psychologique et politique", a encore déclaré M. Duda, regrettant que "des voix se soient élevées récemment en Europe pour demander que l'Ukraine accepte certaines demandes de Poutine", le maître du Kremlin.

Non au «business as usual»

"Après Boutcha, Borodianka, Marioupol, il ne peut plus y avoir de +business as usual+ avec la Russie", a-t-il lancé, faisant référence à deux localités proches de Kiev où ont été découverts des centaines de cadavres de civils après leur occupation par les Russes, et à la grande ville portuaire du sud-est écrasée sous les bombardements au prix d'au moins 20.000 morts selon l'Ukraine. 

Le président polonais visait son homologue français Emmanuel Macron, qui a proposé début mai d'intégrer Kiev dans une "Communauté politique européenne", et a appelé à éviter "l'humiliation" de la Russie dans la sortie de ce conflit. Ainsi que le chancelier allemand Olaf Scholz qui a dit jeudi son opposition à l'octroi à l'Ukraine d'un "raccourci" dans l'adhésion à l'UE.

Le ministre français délégué aux Affaires européennes, Clément Beaune, a encore défendu ces positions dimanche, soulignant que l'adhésion de l'Ukraine à l'UE prendrait "sans doute 15 ou 20 ans". En revanche, la communauté politique européenne proposée par Paris "peut offrir un projet politique et concret à des pays qui (...) veulent se rapprocher de nous", a assuré le ministre.

Exprimant l'amertume de Kiev à l'égard de ces positions, le président Volodymyr Zelensky a martelé samedi qu'il n'y avait "pas d'alternative" à la candidature de son pays à l'UE, et qu'un "compromis" serait une compromission de l'Europe avec la Russie.

Son chef de la diplomatie, Dmytro Kouleba, avait dénoncé jeudi un "traitement de seconde zone" de la part de "certaines capitales" européennes.

«Tout est concentré ici»

Sur le terrain, trois mois après le début de son invasion et après avoir échoué à prendre Kiev et Kharkiv au nord, la Russie a redéployé ses forces, qui concentrent leurs efforts sur l'est de l'Ukraine, déjà en partie aux mains de séparatistes prorusses depuis 2014 et où les combats et bombardements sont intenses.

"Toutes les forces russes sont concentrées dans les région de Lougansk et de Donetsk" dans le Donbass, a écrit dimanche Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, sur Telegram.

Ce sont y compris les unités qui se sont retirées de la région de Kharkiv au nord, celles qui assuraient le siège de Marioupol au sud-est, les milices des républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk, les redoutées forces tchétchènes, et des troupes mobilisées en renfort depuis la Sibérie et l'Extrême-Orient russe, à des milliers de kilomètres de là, a-t-il énuméré. 

En matière d'armements aussi, "tout est concentré ici", a-t-il ajouté y compris les fameux complexes antiaériens et antimissiles S-300 et S-400, équivalent des Patriot américains.

A Severodonetsk, ville de la région de Lougansk encore sous contrôle de Kiev, "ils utilisent la tactique de terre brûlée, ils détruisent délibérément la ville" avec des bombardements aériens, des lance-roquettes multiples, des mortiers ou des chars qui tirent sur les immeubles, a-t-il ajouté. 

Selon un point presse de l'armée ukrainienne sur Facebook, au moins sept civils ont été tués et huit blessés dans des bombardements dans la région de Donetsk, où 45 localités ont été touchées.

"Le bilan pour la région de Lougansk est en cours de clarification", selon la même source.

L'état-major ukrainien avait déjà relevé dans son point matinal dimanche que l'armée russe continuait "ses frappes de missiles et aériennes sur tout le territoire", et en avait même "augmenté l'intensité".

Selon la présidence ukrainienne, des bombardements russes avaient visé les villes de Mykolaïv, Kharkiv et Zaporijjia dans la nuit de samedi à dimanche.

Sans surprise, la loi martiale et la mobilisation générale en Ukraine ont été prolongées dimanche de trois mois, jusqu'au 23 août.

Discours à Davos 

Le président ukrainien prépare par ailleurs son intervention en visioconférence devant le Forum économique de Davos en Suisse, qui commence lundi après deux ans d'interruption à cause du Covid-19. 

M. Zelensky sera lundi le premier chef d'Etat à faire un discours. Nombre de responsables politiques ukrainiens feront le voyage en personne. En revanche, les Russes ont été exclus.

Il devrait profiter de cette nouvelle tribune pour exhorter le monde à fournir davantage d'aides, tant financières que militaires. Le président ukrainien pourrait également renouveler la demande de Kiev pour adhérer à l'UE. 

A la veille de ce rendez-vous majeur, la Russie a assuré dimanche être prête à reprendre des pourparlers de paix avec l'Ukraine, assurant que leur suspension était due à Kiev.

"Nous sommes prêts à continuer le dialogue", a affirmé Vladimir Medinski, conseiller du Kremlin chargé des négociations avec Kiev, dans un entretien avec la télévision bélarusse.

Des contacts avaient été noués en mars au Bélarus après que les forces russes avaient échoué à prendre rapidement la capitale ukrainienne comme prévu, puis s'étaient poursuivis en Turquie, sans succès, avant que la Russie n'y coupe court en lançant sa nouvelle offensive sur le Donbass.

Paysage apocalyptique à Marioupol 

Loin des batailles diplomatiques, la ville martyre de Marioupol (sud-est), récemment conquise par les militaires russes et leurs alliés séparatistes, offrait un paysage apocalyptique avec des carcasses d'immeubles calcinés dans de nombreux quartiers.  

Trois mois de combats ont mis en fuite des centaines de milliers d'habitants et fait un nombre inconnu, mais sans doute énorme, de morts dans cette cité portuaire qui comptait plus d'un demi-million d'habitants avant la bataille. 

Des journalistes de l'AFP ont constaté l'ampleur des dégâts il y a quatre jours lors d'un voyage de presse organisé par le ministère russe de la Défense. 

On n'entend plus les incessantes canonnades des semaines précédentes, car sur le site sidérurgique d'Azovstal, les derniers soldats ukrainiens se rendent. L'armée russe n'a cependant pas permis aux médias d'approcher l'immense aciérie, devenue le symbole de la farouche résistance ukrainienne.

Les autorités pro-russes ont promis de faire de Marioupol une station balnéaire.

Un projet difficile à imaginer dans cet enchevêtrement de tôles et de débris, de barres d'immeubles éventrées par les missiles et les obus.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.