Donald Trump parcourt l'Amérique, Joe Biden reste chez lui

Le président américain, Donald Trump, regarde une vidéo de l'ancien vice-président Joe Biden, candidat démocrate à la présidence, à l'aéroport international d'Erie à Erie, en Pennsylvanie, le 20 octobre 2020 (Photo, AFP)
Le président américain, Donald Trump, regarde une vidéo de l'ancien vice-président Joe Biden, candidat démocrate à la présidence, à l'aéroport international d'Erie à Erie, en Pennsylvanie, le 20 octobre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 octobre 2020

Donald Trump parcourt l'Amérique, Joe Biden reste chez lui

  • Le président républicain martèle depuis plusieurs semaines, sans éléments concrets à l'appui, que la famille Biden est une « entreprise criminelle »
  • « Je me bats contre le parti démocrate, contre les médias Fake News (...) et maintenant contre les géants de la technologie », a-t-il lancé

WASHINGTON : L'un enchaîne les déplacements à un rythme effréné, l'autre ne bouge pas: à deux semaines jour pour jour de l'élection présidentielle, Donald Trump et Joe Biden optent, plus que jamais, pour des stratégies radicalement différentes.

Après deux meetings de campagne lundi dans l'Arizona, le locataire de la Maison-Blanche s'envole mardi pour la Pennsylvanie. Pour la deuxième journée consécutive l'ancien vice-président de Barack Obama, favori des sondages, n'a, lui, aucun événement public à son agenda.

«Les choses bougent très vite», a assuré Donald Trump sur Fox News, affirmant contre toute évidence que les sondages lui étaient de plus en plus favorables, et que son rival était en train d'«imploser».

«Joe Biden se cache encore dans son sous-sol aujourd'hui», a ironisé l'équipe de campagne du milliardaire.

Contretemps pour la campagne républicaine: la Première dame Melania Trump a annulé, en raison d'une «toux persistante», son déplacement en Pennsylvanie, qui devait être sa première apparition dans un meeting de campagne depuis plus d'un an.

Diagnostiquée positive à la Covid-19 en même temps que son mari, le 1er octobre, la «First Lady» a annoncé mi-octobre qu'elle était désormais négative. Selon sa porte-parole, Stephanie Grisham, cette annulation a été décidée «par excès de précaution».

Avant de l'affronter jeudi lors d'un dernier débat décisif, Donald Trump a encore accentué ses attaques personnelles sur l'intégrité de son adversaire.

Le ton de l'ancien homme d'affaires, qui redoute d'être le président d'un seul mandat, est plus agressif que jamais. 

«Il s'agit d'une affaire de corruption majeure», a-t-il lancé sur Fox News, estimant que le ministre de la Justice, Bill Barr, devrait rapidement lancer une enquête.

Le président républicain martèle depuis plusieurs semaines, sans éléments concrets à l'appui, que la famille Biden est une «entreprise criminelle».

Son angle d'attaque? Les affaires de Hunter Biden en Ukraine et en Chine, au moment où son père, Joe, était vice-président de Barack Obama (2009-2017).

Face-à-face à Nashville

Dans ce contexte, le dernier débat entre les deux candidats septuagénaires, qui aura lieu jeudi à Nashville, dans le Tennessee, s'annonce tendu, après un premier face-à-face particulièrement chaotique où les coups volaient bas.

«Il n'y a rien d'équitable dans ce débat», a estimé Donald Trump, réitérant ses virulentes attaques personnelles contre la modératrice, Kristen Welker, ainsi que ses critiques contre la commission indépendante chargée de leur organisation.

Pour éviter la cacophonie de leur premier affrontement, les micros des deux candidats seront coupés lorsqu'ils n'auront pas la parole.

«Je le ferai quoi qu'il arrive, mais c'est injuste», a affirmé Donald Trump.

Changera-t-il de stratégie par rapport au premier débat, lors duquel il avait en permanence interrompu son rival démocrate?

«Certains disent qu'il faut le laisser parler parce qu'il finit toujours par perdre le fil», a répondu le président américain, qui tente, depuis des mois, de dépeindre son adversaire comme un vieil homme ne comprenant pas ce qui lui arrive et ayant perdu l'essentiel de ses capacités intellectuelles.

Comme en 2016, Donald Trump se pose en candidat qui n'appartient pas au sérail et qui se bat pour les Américains, loin des intrigues de Washington.

«Je me bats contre le parti démocrate, contre les médias Fake News (...) et maintenant contre les géants de la technologie», a-t-il lancé.

Peu après, le ministère de la Justice et onze États américains, en majorité républicains, ont déposé une plainte auprès d'un tribunal fédéral de Washington accusant Google d'atteintes au droit de la concurrence et réclamant des changements «structurels» au sein du géant de la «Big Tech».

Interrogé sur l'accumulation de sondages défavorables, le président américain a affiché sa confiance, mettant en avant sa capacité à mobiliser d'imposantes foules lorsqu'il se déplace à travers le pays.

«On n'a jamais vu de meetings de campagne avec un amour pareil et des foules pareilles», a tonné le président, qui devrait bientôt retrouver la Floride, où les opérations de vote anticipé ont débuté lundi.

Le vote anticipé est scruté avec une attention particulière cette année, tant il continue de battre des records, donnant parfois lieu à de longues files d'attente dans les États où il a démarré.

Quelque 30 millions d'Américains à travers le pays ont déjà voté par courrier ou en personne, ce qui pourrait représenter près d'un cinquième de la participation totale, selon l'organisation indépendante Elections Project.


En Floride, Trump et Netanyahu mettent en garde le Hamas

 Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
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  • Le président américain a minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien
  • Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël"

PALM BEACH: Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza.

Depuis les pupitres d'une conférence de presse commune organisée dans la résidence Mar-à-Lago du milliardaire, ce dernier a fermement mis en garde Téhéran, ennemi juré d'Israël, six mois après les frappes américaines contre son programme nucléaire.

"J'espère qu'ils ne sont pas encore en train d'essayer de se réarmer, parce que s'ils le font, nous n'aurons pas d'autre choix que d'éliminer très rapidement ce réarmement", qu'il s'agisse d'installations nucléaires ou de missiles balistiques, a-t-il averti.

Un proche conseiller du guide suprême iranien a réagi dans la foulée, déclarant que "toute agression" envers son pays serait "immédiatement suivie d'une réponse très sévère".

"La capacité balistique et de défense de l'Iran ne peut être contenue" et ne nécessite "aucune autorisation", a écrit sur X Ali Shamkhani.

Le président américain a également minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien.

Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël".

Donald Trump a en revanche pointé du doigt le mouvement islamiste palestinien Hamas et répété que son désarmement - un des points de la deuxième phase du plan pour Gaza - était nécessaire.

"Prix fort" 

"S'ils ne se désarment pas comme ils s'y sont engagés" et "dans un délai relativement court", "ils paieront le prix fort", a-t-il menacé.

La branche armée du Hamas a toutefois réaffirmé lundi qu'elle "ne renoncerait pas" aux armes "tant que l'occupation perdurera".

Benjamin Netanyahu, qui a qualifié son entrevue avec le républicain de "très productive", a profité de sa visite pour remettre à Donald Trump la plus haute distinction civile du pays.

"Nous n'avons jamais eu d'ami comme le président Trump à la Maison Blanche", a-t-il apprécié.

"Il peut être très difficile" mais Israël "n'existerait peut-être pas" sans le leadership dont Benjamin Netanyahu a fait preuve après les attaques sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, a salué le président américain.

La rencontre entre les deux hommes était la cinquième aux Etats-Unis depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Washington souhaite accélérer la cadence du plan de cessez-le-feu, fragile, en vigueur depuis octobre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas - qui s'accusent mutuellement de fréquentes violations.

Avertissement envers l'Iran 

Le passage vers sa deuxième phase, qui prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien, piétine.

Le média américain Axios rapporte que Washington veut faire des annonces concernant un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza dès janvier.

Donald Trump s'est borné lundi à espérer que la "reconstruction" puisse commencer bientôt dans le territoire palestinien, dévasté par deux années d'une guerre déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023.

Un des objectifs du déplacement de Benjamin Netanyahu visait à insister sur le "danger que posent l'Iran" et son programme balistique, "non seulement pour le Moyen-Orient mais aussi pour les Etats-Unis", selon une porte-parole de son gouvernement.

Il s'agit d'une "tentative de fabriquer un nouveau casus belli" contre l'Iran après "l'argument du nucléaire", analyse Sina Toossi, chercheur au Centre pour la politique internationale (CIP) à Washington.

L'Iran "se comporte peut-être mal" en cherchant à se réarmer mais reste intéressé par un accord avec Washington sur ses programmes nucléaires et balistiques, a estimé Donald Trump.

Donald Trump a également espéré que Benjamin Netanyahu pourrait "s'entendre" avec le nouveau président syrien et ancien jihadiste, Ahmad al-Chareh, après des frappes d'Israël à la frontière syrienne et contre le Hezbollah libanais.

 


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.