Les actionnaires valident la stratégie climat de TotalEnergies au terme d'une AG chahutée

Des membres de sécurité tentent d'intercepter une bombe fumigène d'activistes climatiques bloquant l'accès à la salle de concert Salle Pleyel où est prévue une assemblée des actionnaires du géant français de l'énergie TotalEnergies à Paris le 25 mai 2022 (Photo, AFP).
Des membres de sécurité tentent d'intercepter une bombe fumigène d'activistes climatiques bloquant l'accès à la salle de concert Salle Pleyel où est prévue une assemblée des actionnaires du géant français de l'énergie TotalEnergies à Paris le 25 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 25 mai 2022

Les actionnaires valident la stratégie climat de TotalEnergies au terme d'une AG chahutée

  • Près de deux heures avant le début de l'AG, environ 200 militants ont pris de vitesse les vigiles présents
  • Ils se sont installés, voire enchaînés devant les portes de la salle Pleyel à Paris pour empêcher l'accès aux actionnaires et espéraient ainsi bloquer la tenue de la réunion annuelle

PARIS : Débutée sous haute tension avec les actionnaires bloqués à l'extérieur par des manifestants, l'assemblée générale de TotalEnergies s'est achevée en milieu de journée mercredi sur un large vote en faveur de la stratégie climat du géant français du gaz et du pétrole, dénoncée par des ONG environnementales et plusieurs petits actionnaires.

Près de deux heures avant le début de l'AG, environ 200 militants ont pris de vitesse les vigiles présents. Ils se sont installés, voire enchaînés devant les portes de la salle Pleyel à Paris pour empêcher l'accès aux actionnaires et espéraient ainsi bloquer la tenue de la réunion annuelle. D'autres ont déployé une large banderole "stop projets énergies fossiles", en Angola, en Tanzanie ou au Mozambique où le groupe est implanté.

A l'ouverture de la séance qui s'est tenue par conséquent "à huis clos" et en ligne, le PDG Patrick Pouyanné s'est excusé auprès des actionnaires n'ayant pu accéder à la salle. Moins d'une cinquantaine d'entre eux, arrivés tôt, ont pu y assister.

"La séance peut se dérouler normalement", a-t-il néanmoins affirmé. "Plus de 28.000 actionnaires sont présents, représentés ou ont voté par correspondance, ce qui représente un quorum de 68,87% des actionnaires", a-t-il dit.

L'AG s'est achevée vers 13h00 avec un vote d'une résolution sur la stratégie climat du groupe, adoptée à près de 89%, en recul cependant par rapport à 2021. "Les actionnaires soutiennent la stratégie mise en oeuvre à une très large majorité", s'est félicité M. Pouyanné.

Pour l'ONG Reclaim Finance, ce résultat démontre au contraire "l'échec de l'engagement actionnarial qui se perd dans des dialogues sans fin et sans résultat". Elle appelle dans un communiqué "les investisseurs soucieux du climat à acter dès maintenant l'arrêt de leurs investissements dans l'expansion gazière et pétrolière".

Les militants présents devant la salle Pleyel ont hué le résultat, une fois connu, avant de chanter "Total, Total, il faut choisir les énergies fossiles ou notre avenir", a observé un journaliste de l'AFP.

"Aujourd'hui, on a perdu une bataille mais dans un an on peut gagner la guerre, les esprits évoluent", a cependant déclaré à l'AFP le député européen Pierre Larrouturou, présent sur place.

Une contestation interne et externe

Les manifestants, encerclés par une vingtaine de policiers, sont restés durant toute la durée de l'AG à l'extérieur de la salle, puis ont pu quitter les lieux, par petits groupes et dans le calme, une fois la séance terminée.

Ils jugent le groupe pétrolier et gazier "totalement irresponsable" car il continue à exploiter pétrole et gaz, malgré les appels des scientifiques à réduire drastiquement l'usage des énergies fossiles pour lutter contre le réchauffement climatique.

Ils dénoncent également la présence du groupe en Russie. L'ex-Total, rebaptisé l'an dernier, "finance la machine de guerre de Poutine", a affirmé à un journaliste de l'AFP Svetlana, activiste de Stand with Ukraine.

"Total continue de fonctionner avec un modèle économique qui est celui du monde d’hier", estime Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, présent aussi sur place.

Dans la salle, au moins huit petits actionnaires espéraient influencer l'orientation climatique du groupe, un mouvement observé dans de multiples grandes entreprises en France, aux Etats-Unis et ailleurs.

Parmi les actionnaires rebelles, Edmond de Rothschild ou La Financière de l'Echiquier, pas spécialement connus pour leur activisme actionnarial, ainsi que le néerlandais MN. Mais aussi Meeschaert Amilton, Mandarine gestion et Sycomore AM, ou les Assurances du Crédit Mutuel. Tous avaient annoncé voter contre le plan climatique soumis aux actionnaires.

En cause: l'anticipation par TotalEnergies d'une "forte augmentation de la production des hydrocarbures sur 2019-2030" mais également le regret que "les excédents découlant des prix actuels élevés des hydrocarbures ne soient pas affectés prioritairement à des investissements additionnels dans le renouvelable", selon les Assurances du Crédit Mutuel.

D'autant que le groupe a dégagé un bénéfice de 16 milliards de dollars l'an dernier.

Nouvelle acquisition verte

TotalEnergies dit viser à terme la neutralité carbone au milieu du siècle, et s’est engagée, parmi d'autres objectifs, à réduire de plus de 30% par rapport à 2015, les émissions dégagées par les produits pétroliers qu'elle vend. Elle investit dans les renouvelables, ajoutant mercredi un grand producteur américain, Clearway, à son portefeuille. 

Mais le groupe estime que la demande restera forte, ne croyant pas à une baisse de 30% d'ici à 2030, comme l'envisage l'Agence internationale de l'énergie (AIE). La "baisse de la demande de pétrole et de gaz ne sera pas linéaire", a déclaré M. Pouyanné devant la poignée d'actionnaires présents dans la salle.


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.