Pékin et la Covid mettent la rentabilité d'Alibaba à rude épreuve

Le siège du géant chinois du commerce électronique Alibaba à Hangzhou, dans la province orientale du Zhejiang, le 26 mai 2022. (Photo, AFP)
Le siège du géant chinois du commerce électronique Alibaba à Hangzhou, dans la province orientale du Zhejiang, le 26 mai 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 26 mai 2022

Pékin et la Covid mettent la rentabilité d'Alibaba à rude épreuve

Le siège du géant chinois du commerce électronique Alibaba à Hangzhou, dans la province orientale du Zhejiang, le 26 mai 2022. (Photo, AFP)
  • Depuis fin 2020, les autorités se montrent intransigeantes contre certaines pratiques des géants du numérique, auparavant largement tolérées, en matière de collecte de données personnelles et de concurrence
  • Les mauvaises performances d'Alibaba sont loin d'être un cas isolé en Chine dans le monde de la tech

PÉKIN: Le géant chinois du e-commerce Alibaba a annoncé un repli de près de 60% de son bénéfice net en 2021 et de lourdes pertes trimestrielles, sur fond de ralentissement économique et de durcissement réglementaire visant la tech.  

Depuis fin 2020, les autorités se montrent intransigeantes contre certaines pratiques des géants du numérique, auparavant largement tolérées, en matière de collecte de données personnelles et de concurrence. 

Pékin a ainsi multiplié les coups contre les puissantes entreprises de l'internet, empêchées de lever de l'argent à l'international ou mises à l'amende pour abus de position dominante.  

Ces mesures ont fait perdre au secteur des milliards de dollars de capitalisation boursière.  

Longtemps considéré en Chine comme un modèle de réussite, Alibaba avait été le premier à subir la vindicte des pouvoirs publics.  

L'économie du pays est par ailleurs minée par les restrictions anti-Covid, avec une consommation au plus bas depuis deux ans et un chômage proche du record absolu, ce qui par ricochet pénalise les entreprises de commerce en ligne. 

Dans ce contexte, Alibaba a fait état jeudi d'un repli important de son bénéfice l'an dernier. 

Il s'élève à 61,9 milliards de yuans (8,6 milliards d'euros), contre 150,3 milliards de yuans un an plus tôt - soit une baisse de 59%. 

Au dernier trimestre de son exercice décalé, le groupe accuse par ailleurs quelque 2,3 milliards d'euros de pertes, qu'il met sur le compte du « regain épidémique en Chine, en particulier à Shanghai ». 

Sous pression 

La Chine affronte depuis plusieurs mois un regain épidémique qui touche à des degrés divers plusieurs endroits du pays. 

En vertu de la stratégie sanitaire zéro Covid, plusieurs villes ont été confinées, notamment la capitale économique Shanghai, ce qui pénalise la production et la consommation. 

La faiblesse des dépenses des ménages pèse lourdement sur les entreprises de commerce en ligne, habituées jusque-là à une croissance exponentielle avec la banalisation des achats sur internet. 

Alibaba s'est dit incapable de fixer des objectifs pour 2022 « compte tenu des risques et des incertitudes liées à la Covid-19 ». 

Le groupe, longtemps pionnier du commerce en ligne, fait face ces dernières années à une concurrence de plus en plus agressive, notamment des sites Pinduoduo et JD.com.  

Egalement présent dans la finance, Alibaba est aussi sous pression dans ce secteur. 

Fin 2020, les régulateurs ont ainsi fait capoter la gigantesque introduction en Bourse de sa filiale Ant Group.  

La firme, qui se voyait lever 34 milliards de dollars à Hong Kong et Shanghai, en avait été empêchée in extremis par les autorités, inquiètes de potentiels risques financiers. 

Dans la foulée, Jack Ma avait disparu des radars pendant deux mois et demi, un silence qui avait alors suscité de nombreuses interrogations notamment d'ordre politique. 

Aujourd'hui, la nervosité reste vive. 

Morosité 2.0  

Lorsqu'au début du mois la télévision publique CCTV a annoncé l'arrestation à Hangzhou, d'un certain »M. Ma » au nom de la sécurité nationale, l'action Alibaba a dévissé. 

CCTV a dû préciser que la personne en question n'était pas Jack Ma mais un homonyme, pour rassurer les marchés. 

Selon l'agence Bloomberg, cette mésaventure a suffi pour brièvement faire perdre à Alibaba 26 milliards de dollars de capitalisation boursière. 

Les mauvaises performances d'Alibaba sont loin d'être un cas isolé en Chine dans le monde de la tech. 

Plus tôt jeudi, le moteur de recherche Baidu a annoncé quelque 120 millions d'euros de pertes au premier trimestre. 

Déjà la semaine dernière, Tencent avait dévoilé un chiffre d'affaires trimestriel en quasi-stagnation sur un an.  

C'est la première fois depuis 2004 que le géant chinois de l'internet et des jeux vidéo enregistre une croissance atone. 

Selon le média chinois d'information économique Caixin, Tencent s'apprête à licencier 10% de ses effectifs. 

Menacé par une chute de l'activité en Chine d'un moteur de l'économie, le pouvoir a reçu la semaine dernière plusieurs patrons de la tech, suscitant l'espoir d'un rabibochage avec ce secteur sous pression depuis des mois. 


Le groupe allemand Dussmann prévoit de doubler le secteur de la gestion des installations en Arabie saoudite d'ici 2030

Ajlan Al-Ajlan, Michael Kindsgrab et Hakan Lanfredi coupent le ruban du nouveau bureau. (Fournie)
Ajlan Al-Ajlan, Michael Kindsgrab et Hakan Lanfredi coupent le ruban du nouveau bureau. (Fournie)
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  • Hakan Lanfredi, membre du conseil d'administration de l'entreprise berlinoise, estime que le secteur dans le Royaume vaut actuellement 25 milliards de dollars, mais qu'il connaîtra une croissance rapide d'ici la fin de la décennie.
  • M. Al-Ajlan a déclaré que l'objectif de sa société était de conquérir une « part de marché décente » et de devenir l'un des principaux acteurs du secteur, ce qui sera facilité par l'expertise du groupe Dussmann.

RIYADH : Le marché de la gestion des installations en Arabie saoudite devrait doubler en valeur d'ici 2030, a prévu un dirigeant du groupe Dussmann lors de l'inauguration du siège régional de l'entreprise à Riyad.

Hakan Lanfredi, membre du conseil d'administration de l'entreprise berlinoise, estime que le secteur dans le Royaume vaut actuellement 25 milliards de dollars, mais qu'il connaîtra une croissance rapide d'ici la fin de la décennie, car l'Arabie saoudite poursuit ses nombreux projets dans le cadre de la Vision 2030.

Le Groupe Dussmann a transféré son siège régional des Émirats arabes unis à Riyad afin de tirer parti de l'expansion du secteur de la gestion des installations dans le Royaume.

La relocalisation de la société dans la capitale saoudienne est la dernière d'une série d'entreprises qui ont choisi d'établir leur base dans le Golfe à Riyad, après que le Royaume a lancé une initiative spéciale pour attirer les entreprises multinationales.

Les incitations, qui ont attiré des entreprises telles que PepsiCo, PwC et Deloitte, comprennent un impôt sur le revenu des sociétés nul pendant 30 ans, ainsi que la possibilité de soumissionner pour des contrats gouvernementaux.

La présence du Groupe Dussmann à Riyad fait partie d'une coentreprise formée en 2020 avec le conglomérat d'investissement saoudien Ajlan & Bros Holding.

Ajlan Al-Ajlan, Michael Kindsgrab et Hakan Lanfredi coupent le ruban du nouveau bureau. (Fournie)
Ajlan Al-Ajlan, Michael Kindsgrab et Hakan Lanfredi coupent le ruban du nouveau bureau. (Fournie)

Ajlan Al-Ajlan, directeur général du groupe, a souligné qu'il s'agissait de la première coentreprise à laquelle participait l'organisme d'investissement.

Interrogé sur la décision de transférer son siège des Émirats arabes unis vers l'Arabie saoudite, M. Al-Ajlan a déclaré : « Nous voyons la croissance et les énormes opportunités potentielles en Arabie saoudite, et nous voulions être sûrs d'en faire partie ».

En ce qui concerne la création d'emplois, M. Al-Ajlan a souligné que l'entreprise commune avait démarré avec « quelques centaines » d'employés et qu'elle en comptait aujourd'hui plus de 4 000.

« Dans les trois ou quatre prochaines années, nous visons plus de 10 000 employés, dont la majorité sera en Arabie saoudite. Cela montre que le transfert du siège social en Arabie saoudite a un impact direct sur la création d'emplois », a-t-il déclaré.

« Notre objectif est de conquérir une part de marché décente et de devenir l'un des principaux acteurs du marché », a déclaré le directeur général.

M. Al-Ajlan a déclaré que l'objectif de sa société était de conquérir une « part de marché décente » et de devenir l'un des principaux acteurs du secteur, ce qui sera facilité par l'expertise du groupe Dussmann.

« Nous ne sommes pas là pour réinventer la roue. Ils sont présents dans plus de 25 pays et emploient plus de 60 000 personnes. Nous avons donc l'intention d'apporter notre savoir-faire à la région et plus particulièrement à l'Arabie saoudite », a déclaré M. Al-Ajlan.

L'ambassadeur d'Allemagne en Arabie saoudite, Michael Kindsgrab, a assisté à la cérémonie d'inauguration en tant qu'invité d'honneur et l'a décrite comme un « jour heureux pour les relations commerciales germano-saoudiennes ».

Il a ajouté : « Si un tel acteur prend pied en Arabie saoudite, ouvre son siège régional ici, s'étend dans la région, passe de 4 000 à 10 000 emplois, je pense que ce n'est rien d'autre qu'une bonne nouvelle. » 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

 


Cession de Doliprane à un fonds américain: l'exécutif en France demande des «  engagements »

Le gouvernement français a indiqué lundi attendre des "engagements extrêmement précis", assortis de possibles "sanctions", dans le projet de cession à un fonds américain de l'activité de santé grand public de Sanofi qui produit le Doliprane. (AFP)
Le gouvernement français a indiqué lundi attendre des "engagements extrêmement précis", assortis de possibles "sanctions", dans le projet de cession à un fonds américain de l'activité de santé grand public de Sanofi qui produit le Doliprane. (AFP)
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  • Sanofi a annoncé vendredi négocier avec le fonds d'investissement américain CD&R pour lui céder le contrôle de sa filiale de produits en vente libre Opella, qui produit notamment le Doliprane
  • Depuis cette annonce du groupe pharmaceutique français, les syndicats et une grande partie de la classe politique s'inquiètent des conséquences d'une telle vente en matière de souveraineté sanitaire

LISIEUX: Le gouvernement français a indiqué lundi attendre des "engagements extrêmement précis", assortis de possibles "sanctions", dans le projet de cession à un fonds américain de l'activité de santé grand public de Sanofi qui produit le Doliprane.

"Les engagements que nous demandons, non seulement seront extrêmement précis, mais ils seront assortis de garanties, ils seront assortis de sanctions", a déclaré le ministre de l’Économie Antoine Armand en visite, avec son homologue à l'Industrie, dans l'usine de Lisieux (Calvados) où est produit le célèbre médicament.

Le ministre a également évoqué "la possibilité d'un actionnariat public et d'une participation à la gouvernance" d'Opella dans le cadre d'un éventuel "accord formalisé".

"Nous avons entamé des discussions avec Sanofi et avec Opella" au sujet "des conditions qui seraient indispensables et d'un accord formalisé qui doit avoir lieu et aura lieu si le projet de cession arrive sur la table", a précisé le ministre.

"Ces garanties devront être respectées et nous nous assurerons qu'elles le seront en mobilisant tous les outils législatifs et réglementaires à notre disposition y compris des pénalités et des sanctions en cas de non respect de l'accord", a-t-il souligné.

Sanofi a annoncé vendredi négocier avec le fonds d'investissement américain CD&R pour lui céder le contrôle de sa filiale de produits en vente libre Opella, qui produit notamment le Doliprane. Depuis cette annonce du groupe pharmaceutique français, les syndicats et une grande partie de la classe politique s'inquiètent des conséquences d'une telle vente en matière de souveraineté sanitaire.


Les négociations entre la Chine et l'UE sur les tarifs des véhicules électriques ont abouti à des « divergences majeures

Les navires Candela P-12 devraient faire leur apparition dans le secteur des transports publics de Stockholm dans le courant de l'année. (Fournie)
Les navires Candela P-12 devraient faire leur apparition dans le secteur des transports publics de Stockholm dans le courant de l'année. (Fournie)
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  • Les pays membres de l'UE ont confirmé lors d'un vote début octobre l'imposition de droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine, malgré l'opposition des Allemands .
  • Pékin, qui a dénoncé de son côté des "pratiques protectionnistes injustes et déraisonnables", a déjà répliqué en lançant des enquêtes anti-dumping visant le porc, les produits laitiers et les eaux-de-vie à base de vin importés d'Europe.

PEKIN : Les discussions à Bruxelles sur les droits de douane imposés par l'Union européenne sur les véhicules électriques importés de Chine se sont achevées sur des "divergences majeures", a regretté samedi le ministère chinois du Commerce, qui espère un accord lors d'un prochain cycle de négociations.

Les pays membres de l'UE ont confirmé lors d'un vote début octobre l'imposition de droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine, malgré l'opposition des Allemands qui redoutent une guerre commerciale avec Pékin.

La Commission européenne a désormais les mains libres pour ajouter aux 10% de taxe déjà en place une surtaxe allant jusqu'à 35% sur les véhicules à batterie de fabrication chinoise. Ces droits compensateurs doivent entrer en vigueur fin octobre.

"Des divergences majeures subsistent entre les deux parties", a déploré le ministère chinois du Commerce dans un communiqué. Les négociateurs "ont fait des progrès importants dans certains domaines", a-t-il souligné, mais ils "ne sont pas parvenus à une solution acceptable pour les deux parties".

Pékin a invité les négociateurs de l'UE au prochain cycle de négociations qui doit se dérouler en Chine. Les représentants des deux parties ont mené huit cycles de négociations à Bruxelles depuis le 20 septembre.

"Nous espérons que l'UE pourra rencontrer la Chine à mi-chemin, prendre des dispositions pour se rendre en Chine dès que possible et accélérer les consultations en adoptant une attitude constructive, afin de parvenir à une solution appropriée le plus rapidement possible", a souligné le communiqué.

L'exécutif européen accuse Pékin d'avoir faussé la concurrence en subventionnant massivement les constructeurs sur son territoire, leur permettant d'offrir des prix inférieurs. L'UE espère ainsi protéger sa filière automobile qui emploie 14,6 millions de personnes.

- Ebranler la confiance mutuelle -

Pékin, qui a dénoncé de son côté des "pratiques protectionnistes injustes et déraisonnables", a déjà répliqué en lançant des enquêtes anti-dumping visant le porc, les produits laitiers et les eaux-de-vie à base de vin importés d'Europe, dont le cognac.

En parallèle, l'UE enquête également sur les subventions chinoises accordées aux fabricants d'éoliennes et de panneaux solaires.

Samedi, le ministère chinois du commerce a mis en garde les négociateurs de l'UE contre la fixation unilatérale de prix avec des entreprises en dehors des négociations avec Pékin.

"Si l'UE négocie des engagements de prix avec certaines entreprises séparément, tout en négociant avec la Chine, cela ébranlera les fondements et la confiance mutuelle des négociations, interférera avec les négociations entre les deux parties et nuira à la progression générale des consultations", a prévenu le ministère du Commerce.

Le président du Conseil européen Charles Michel a espéré vendredi trouver un accord dans les prochains jours ou semaines, bien que le contexte soit "très difficile".

"J'ai l'impression que la porte n'est pas fermée, mais c'est une situation très difficile. Nous partageons l'idée qu'une guerre douanière sera forcément un échec, et que nous devons faire des efforts pour l'éviter", a déclaré le dirigeant, qui a rencontré le Premier ministre chinois Li Qiang en marge du sommet de l'Association des pays d'Asie du Sud-Est (Asean), au Laos.