Macron, «l'agitateur d'idées» européen, de retour lundi à Bruxelles

Emmanuel Macron est en tous cas très attendu lundi à Bruxelles pour son premier sommet post-réélection, après une série de propositions choc sur la réforme de l'UE et l'ancrage de l'Ukraine à l'Europe, très contestées à l'Est. (AFP)
Emmanuel Macron est en tous cas très attendu lundi à Bruxelles pour son premier sommet post-réélection, après une série de propositions choc sur la réforme de l'UE et l'ancrage de l'Ukraine à l'Europe, très contestées à l'Est. (AFP)
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Publié le Vendredi 27 mai 2022

Macron, «l'agitateur d'idées» européen, de retour lundi à Bruxelles

  • «L'autorité d'Emmanuel Macron sort renforcée de cette consultation électorale», même s'il doit encore faire face aux législatives des 12 et 19 juin, d'un un expert
  • Le chef de l'Etat français a aussi frappé fort le 9 mai à Strasbourg en se disant favorable à une réforme des traités européens pour rendre l'UE plus efficace

PARIS: "Agitateur d'idées", force motrice ou leader de l'Europe ? Emmanuel Macron est en tous cas très attendu lundi à Bruxelles pour son premier sommet post-réélection, après une série de propositions choc sur la réforme de l'UE et l'ancrage de l'Ukraine à l'Europe, très contestées à l'Est.


"Tous ces dirigeants européens savent ce qu'est une élection et regardent leur homologue d'une manière différente selon qu'il a subi une défaite ou obtenu une victoire", relève le diplomate français et fin connaisseur des arcanes européennes Pierre Vimont, aujourd'hui chercheur associé au centre d'études Carnegie Europe à Bruxelles.


Le président français a été réélu avec 58% des voix le 24 avril face à la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, au terme d'une bataille électorale suivie de près au sein de l'UE en raison de ses enjeux européens.


"L'autorité d'Emmanuel Macron sort renforcée de cette consultation électorale", même s'il doit encore faire face aux législatives des 12 et 19 juin, poursuit l'ex-secrétaire général du Service extérieur de l'UE.


Le chef de l'Etat français, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE jusqu'à la fin juin, a aussi frappé fort le 9 mai à Strasbourg en se disant favorable à une réforme des traités européens pour rendre l'UE plus efficace, et en proposant de créer une "communauté politique européenne" pour arrimer plus vite l'Ukraine à l'Europe après l'offensive russe du 24 février.


"Ses partenaires vont sans doute lui poser beaucoup de questions", même si le sujet n'est pas officiellement à l'ordre du jour, note Pierre Vimont. Le sommet sera consacré à l'aide financière à l'Ukraine et la réduction de la dépendance aux énergies fossiles.

«Méfiance»
Les plus hostiles n'ont d'ailleurs pas tardé à donner de la voix. Le président polonais Andrzej Duda a plaidé le 22 mai depuis Kiev pour une adhésion de l'Ukraine à l'UE. Son homologue lituanien Gitanas Nauseda s'est aussi inquiété d'un "manque de volonté politique" pour faire entrer rapidement l'Ukraine dans l'UE.


"Il y a de la méfiance. On voit ces propositions comme un moyen de retarder le processus d'intégration de l'Ukraine", pointe Lukasz Maslanka, chercheur à l'Institut polonais d'Affaires internationales (PISM).


Emmanuel Macron assure que la "communauté politique européenne" n'est pas une alternative à l'entrée de l'Ukraine dans l'UE mais une solution intermédiaire, sachant que l'adhésion prendra des "décennies". 


Le doute est néanmoins instillé. "Il y a pas mal de malentendus qu'il faudra sans doute dissiper", résume Pierre Vimont. "La balle est dans notre camp", concède-t-on à l'Elysée.


Les appels du chef de l'Etat à ne pas "humilier" la Russie sont aussi très mal perçus en Ukraine et en Europe centrale et orientale. 


Avec sa proposition, Emmanuel Macron a peut-être fait une erreur de "communication", en prenant trop vite la parole ou en n'expliquant pas assez son projet, esquisse Lukasz Maslanka.

«Un problème allemand»
"Il croit beaucoup à la force créatrice de sa parole mais nous savons qu'en Europe tout est fait de compromis, et ce n'est pas forcément la parole du président français qui va décider", ajoute l'expert polonais.


Selon lui toutefois, la France a des "bases solides pour devenir le leader de l'Europe", a fortiori à un moment où l'Allemagne est à la peine avec une politique jugée trop timorée vis-à-vis de l'Ukraine.


Le président Macron a cependant besoin du tandem franco-allemand pour faire avancer ses idées. Le chancelier Olaf Scholz a d'ailleurs aussitôt jugé "intéressante" son idée de communauté politique européenne.


"Il n’y a pas de leadership allemand en ce moment, il y a un problème allemand", déplore Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman à Paris.


Dans ce contexte, Emmanuel Macron apparaît plus que jamais aux avant-postes de l'UE. "C'est le rôle traditionnel de la France d'agiter des idées. On n’a pas raison sur tout mais on fait avancer le +schmilblick+", rappelle Jean-Dominique Giuliani.


"Les idées françaises traditionnelles portées par le président avec un porte-voix un peu brutal, parfois un peu audacieux, ça percole, ça fait réfléchir les Européens", dit-il.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.