L'inflation précipite plus de Britanniques vers les banques alimentaires

Des colis alimentaires à la Bradford Central Foodbank à Bradford, dans le nord de l'Angleterre, le 24 mai 2022 (Photo, AFP).
Des colis alimentaires à la Bradford Central Foodbank à Bradford, dans le nord de l'Angleterre, le 24 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 29 mai 2022

L'inflation précipite plus de Britanniques vers les banques alimentaires

  • La banque alimentaire de l'ancienne ville industrielle de 500 000 habitants compte deux fois plus de bénéficiaires qu'avant la pandémie
  • Dans le centre de Bradford, les distributions ont lieu trois fois par semaine, et se limitent à trois colis tous les six mois pour faire face à la demande

BRADFORT: Sous un ciel matinal couvert à Bradford, dans le nord de l'Angleterre, un flot constant se dirige vers la banque alimentaire, poussé par la pire crise du coût de la vie depuis des décennies, qui fait craindre un hiver ravageur.

La banque alimentaire de l'ancienne ville industrielle de 500 000 habitants compte deux fois plus de bénéficiaires qu'avant la pandémie.

"Depuis que je suis bénévole, les chiffres n'ont fait que se multiplier", constate Karl Carroll, 33 ans, bénéficiaire en 2019 avant de proposer son aide. "Il me reste à peine 40 livres (47 euros) une fois que j'ai tout payé", explique-t-il à l'AFP.

Simon Jackson, 43 ans, ex-employé de supermarché au chômage qui bénéficie d'une allocation santé, vient depuis février: "C'est dur en ce moment...".

Une fois payées toutes les factures, il ne reste plus grand chose des 900 livres d'aides mensuelles qu'il reçoit pour la nourriture. La hausse des prix ne fait qu'empirer les choses.

"Des endroits comme ici (...) sauvent la vie", et "aident vraiment à prendre des décisions, parfois entre le chauffage et la nourriture", explique-t-il.

Survie

Selon le Trussell Trust charity, ses plus de 1 400 sites affiliés ont distribué 2,1 millions de colis durant l'année écoulée - dont 830 000 pour des enfants - 14% de plus par rapport à la période pré-pandémie.

Dans le centre de Bradford, les distributions ont lieu trois fois par semaine, et se limitent à trois colis tous les six mois pour faire face à la demande.

On y trouve des produits de base: céréales, soupe, en conserve, pâtes, légumes, biscuits, sucre, thé ou café.

Existant depuis 2011, le point de distribution figure parmi la trentaine de la ville. Il compte un millier de bénéficiaires par mois, selon la directrice Josie Barlow.

La population de l'agglomération, la sixième d'Angleterre, est la cinquième plus défavorisée en termes de revenus et la sixième la plus sinistrée en terme d'emploi, selon le dernier index gouvernemental de la pauvreté, publié en 2019.

"Ce sont ceux qui gagnent le moins qui souffriront le plus... ils doivent acheter les produits de base, qui ont énormément augmenté", souligne Mme Barlow.

Elle accueille les arrivants pleine d'énergie et le sourire aux lèvres, en les orientant vers les tables de collecte, mais aussi vers les conseillers.

"On veut donner un colis alimentaire, mais on veut aussi vraiment aider les gens face aux causes de leurs difficultés", explique-t-elle.

Elle voit dit-elle une "tranche de la société", où chômeurs et salariés se côtoient.

Pour eux, "il n'y a pas vraiment d'issue", insiste-t-elle, "on ne peut pas laisser les gens vivre comme ça, dans la crise, juste pour survivre à long-terme".

«Couverture supplémentaire»

Après des semaines de tergiversations, le gouvernement de Boris Johnson a annoncé jeudi 15 milliards de livres de soutien destinés aux plus vulnérables, en prévision d'une hausse de 42% des factures d'énergie attendue en octobre, après une augmentation de 54% le mois dernier.

Pas assez pour dissiper les craintes que le pire reste à venir. L'inflation, déjà à 9% et attendue encore plus forte dans les mois à venir, va engloutir toute aide supplémentaire.

"J'ai peur de l'hiver qui s'annonce", souligne la responsable de la banque alimentaire, "je ne sais vraiment pas comment les gens vont survivre".

Le bénéficiaire Simon Jackson, craint le pire pour Noël: "pas tant pour moi, parce que je suis seul, je mettrai juste une couverture supplémentaire", "mais pour ceux qui ont des enfants (...) ça va vraiment être dur".

Simone Hillhands, 34 ans, a trois enfants, de 10, 13 et 15 ans. L'un d'eux a un handicap qui empêche la mère de famille de travailler à plein temps. C'est l'école qui l'a orientée vers la banque alimentaire.

Réticante à s'étendre sur sa situation, elle confie que sa soeur s'est récemment retrouvée à la rue et que la famille se trouve dans une situation "très très dure" avec la hausse des prix.

"Ils ont explosé, c'est dingue !", relève-t-elle, ajoutant que malgré la pandémie, "l'année dernière était bien plus facile".


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com