Dans la dernière usine française de papier journal, l'avenir est au carton

Un employé de l'usine de papier journal Norske Skog coupe un énorme rouleau de papier blanc à la sortie de la machine à papier à Golbey, dans l'est de la France, le 24 mai 2022. (FREDERICK FLORIN / AFP)
Un employé de l'usine de papier journal Norske Skog coupe un énorme rouleau de papier blanc à la sortie de la machine à papier à Golbey, dans l'est de la France, le 24 mai 2022. (FREDERICK FLORIN / AFP)
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Publié le Mercredi 01 juin 2022

Dans la dernière usine française de papier journal, l'avenir est au carton

  • Le prix du papier flambe depuis le début de l'année: Les fabricants ont parfois doublé leurs tarifs
  • L'usine de Golbey est la dernière à en produire en France, tandis que les autres papetiers ont peu à peu abandonné le papier journal au profit du carton

GOLBEY, France: Tendus entre d'énormes cylindres, les kilomètres de papier journal semblent s'enrouler à l'infini dans l'usine Norske Skog située à Golbey, dans les Vosges. Le dernier site en France qui fabrique du papier journal s'apprête pourtant à abandonner une partie de sa production pour s'orienter vers le carton.

Dans les hangars, des travaux sont déjà en cours autour des machines, deux monstres de fer et de tôle qui pressent la pâte à papier et la sèchent, pour en sortir des bobines de papier géantes de neuf mètres de large.

Des bureaux temporaires ont aussi été installés à l'extérieur pour accueillir les prestataires qui seront chargés de transformer la plus ancienne des deux machines, afin qu'elle produise du carton ondulé destiné aux emballages dès fin 2023.

Pour le moment, l'heure est à la préparation de la tuyauterie et des bâtiments: les ouvriers ont pour consigne d'arrêter la machine le plus tard possible, pour ne pas trop pénaliser l'activité de l'usine.

L'industriel annonce que sa capacité de production annuelle de 558.000 tonnes de papier journal baissera à 330.000 tonnes seulement, mais il pourra fabriquer en plus 555.000 tonnes de carton recyclé.

Le manque de papier, un «drame» pour la presse imprimée

Fut un temps où le journal de la veille était recyclé pour emballer les légumes sur les marchés. Aujourd'hui, les courses sont livrées à domicile dans du carton, souvent recyclé, et la presse française manque de papier journal, inabordable.

A force d'anticiper et d'accompagner la numérisation de la presse, les industriels du papier et du carton ont tellement réduit leur capacité de production de papier journal qu'il ne restera d'ici quelques mois qu'une seule machine de production encore en activité en France.

Et le prix du papier journal flambe: à 400 euros la tonne au 1er semestre 2021, il a doublé en un an, pour atteindre 800 euros et plus en avril, indique l'Alliance (Apig) qui regroupe 285 titres de la presse quotidienne nationale (PQN), régionale (PQR) et de la presse hebdomadaire régionale (PHR).

"La tension sur les approvisionnements des journaux résulte des fermetures de machines ou de transferts de machines vers la fabrication d'emballages" en carton pour répondre à la forte demande du secteur de la vente en ligne, confirme Paul-Antoine Lacour, délégué général de Copacel, qui regroupe les entreprises de l'industrie du papier, du carton et de la cellulose.

"Les papeteries se reconvertissent dans le carton pour fournir Amazon. Et les plus petites, sur lesquelles on pouvait réajuster les commandes, ferment, ce qui fait que nous avons un vrai problème industriel de dépendance en France", note Fabien Gay, directeur du quotidien l'Humanité, et sénateur de Seine Saint-Denis.

Les papetiers, gros consommateurs de gaz et d'électricité, souffrent parallèlement de la flambée des cours de l'énergie.

"Nous étions à 3% de nos coûts, et maintenant on est à 10%", ajoute M. Lacour. Le phénomène ne touche pas que la France.

Toute l'Europe est affectée, mais l'Espagne, l'Allemagne et les pays scandinaves conservent des capacités de production de papier journal.

Lectorat attaché au papier

Les journaux français, pris entre leurs coûts fixes (rotatives, rédaction, réseau de distribution) et la flambée de l'énergie et du papier, vivent la situation comme un drame.

"Difficile de résister à une hausse pareille. Potentiellement, certains titres en France ne devraient pas survivre", déclare à l'AFP Philippe Carli, président du groupe Ebra, qui regroupe neuf titres de l'Est, dont L'Alsace, l'Est républicain et les Dernières nouvelles d'Alsace.

Selon des données confidentielles auxquelles l'AFP a eu accès, la seule hausse du prix du papier va peser entre 5 et 10 millions d'euros supplémentaires dans les comptes de groupes comme Ebra, Ouest France, le Monde, le Figaro ou Sud-Ouest.

Or, malgré la numérisation croissante, la presse française, dont beaucoup de titres ont augmenté leur prix de vente au numéro en début d'année, consomme encore quelque 330.000 tonnes de papier par an, tous titres confondus, indique Pierre Petillault, directeur de l'Alliance.

Les plus fragiles sont les titres de la presse hebdomadaire régionale, encore peu numérisés et au lectorat attaché au papier.

Beaucoup de journaux réduisent leur pagination, suppriment des cahiers, ou ne sortent pas les jours fériés.

Outremer, La Dépêche de Tahiti, journal en difficulté depuis longtemps, a été placée en liquidation judiciaire fin avril.

La situation est d'autant plus inconfortable que certains papetiers profitent de la situation pour faire monter les enchères.

"Avant, nous avions des prix annuels, maintenant on négocie les prix par trimestre, il y a même des allocations de papiers faites au plus offrant", ajoute un patron de presse qui requiert l'anonymat.

Un autre point de tension de plus en plus vif se dessine: le recyclage, lui aussi de plus en plus orienté vers le carton d'emballage, très demandé par le commerce électronique.

A partir du 1er janvier 2023, la loi Agec contre le gaspillage impose aux journaux de s'acquitter réellement de leur éco-contribution auprès de Citeo, qui organise la collecte et le recyclage des déchets en France, au lieu d'un paiement en nature sous forme de pages de pub comme c'est le cas jusqu'à présent.

"C'est fou, nous les journaux, allons directement aider à financer Amazon et les autres", grince-t-on à l'Alliance.

Celle-ci a demandé une aide spécifique aux pouvoirs publics: "Que le carton soit en plein essor pour l'e-commerce, on le comprend, mais on a du mal à évaluer l'apport de l'e- commerce à la démocratie".

Le groupe norvégien Norske Skog a investi 250 millions d'euros pour ce projet, également soutenu par le plan de relance gouvernemental: il compte sur le marché du carton, en plein essor grâce au succès du commerce en ligne, pour doper sa rentabilité.

Au contraire, la consommation de papier journal a beaucoup baissé ces dernières années, la presse papier perdant peu à peu du terrain face à l'information en format numérique.

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Des employés de l'usine de papier journal Norske Skog regardent une machine à rouler le papier à Golbey, dans l'est de la France, le 24 mai 2022. ( FREDERICK FLORIN / AFP)

L'usine de Golbey est d'ailleurs la dernière à en produire en France, tandis que les autres papetiers ont peu à peu abandonné le papier journal au profit du carton.

Des feuilles à prix d'or

Cette stratégie du "dernier des Mohicans" lui permet néanmoins aujourd'hui de profiter d'une extraordinaire hausse des prix. Car en un an, le prix de la tonne de papier journal a doublé: elle se vendait en mai entre 780 et 950 euros, contre 400 à 440 euros à la même période l'an dernier, selon l'agence d'évaluation des prix Fastmarkets.

La flambée des prix est d'abord liée au déséquilibre entre l'offre et la demande, puisque la production de papier journal a baissé rapidement par rapport aux besoins de la presse, après avoir été longtemps en surcapacité.

"Le marché est artificiellement tendu", résume pour l'AFP Yves Bailly, le président de l'usine.

Cahiers, papier toilette, carton... Pourquoi le prix du papier augmente

Le prix du papier flambe depuis le début de l'année: Les fabricants ont parfois doublé leurs tarifs, ce qui fait craindre des hausses massives sur des produits de grande consommation, des cahiers de la rentrée scolaire au papier toilette.

Pourquoi le prix du papier augmente-t-il ?

Avec la reprise de la consommation après les confinements, la demande de papier a augmenté fortement et soudainement, causant des difficultés d'approvisionnement en matières premières et de transport.

En avril, la pâte à papier, matière première du papier et du carton, coûtait plus de 40% plus cher qu'à la même période de 2019, avant la pandémie, selon l'Insee.

En plus de cela, "le bois est devenu rare, donc les palettes pour transporter les produits sont devenues rares", explique Thibault Laumonier, PDG de la filiale française du groupe britannique de papier et d'emballage DS Smith Packaging.

Il évoque aussi un retard sur la mise en service de nouvelles machines à cause de la pénurie de semi-conducteurs.

Dans une industrie qui consomme beaucoup d'énergie pour sécher la pâte à papier et faire tourner les machines qui forment les feuilles, la hausse du coût du gaz ou de l'électricité depuis le début de la guerre en Ukraine a aussi un impact significatif.

À cela s'ajoutent des problématiques particulières selon le type de papier: pour le papier journal, la hausse des prix est en partie liée à une baisse de la production, les producteurs délaissant ce secteur face à la diminution des ventes de journaux.

En revanche, pour le papier ondulé qui sert à faire des cartons, les prix sont tirés vers le haut par la demande grandissante de cartons d'emballage pour le commerce en ligne ou pour l'agroalimentaire, qui cherche à abandonner le plastique à usage unique.

Quelles sont les conséquences de cette hausse ?
La situation est parfois tendue pour les industriels, mais ils ont pu transférer à leurs clients des augmentations de prix face à la hausse des coûts.

"Globalement les entreprises arrivent à conserver leurs marges", assure Paul-Antoine Lacour, délégué général de la Confédération française de l'industrie des papiers, cartons et cellulose (Copacel).

Mais cette inflation a un impact en aval sur tous les secteurs utilisateurs, soit une grande partie de l'économie, de la presse aux papiers d'hygiène, en passant par les emballages agroalimentaires ou les cartons en tous genres.

Cette hausse des prix fait craindre à M. Lacour "un tassement de la consommation" si le pouvoir d'achat des Français baisse trop.

Le prix des fournitures scolaires va-t-il augmenter à la rentrée ?

Comme tous les producteurs de papier, les fabricants de cahiers font face à la hausse de leurs coûts. La particularité de ce secteur est qu'il négocie ses prix de vente avec la grande distribution à l'automne pour la rentrée suivante: ceux de la prochaine rentrée scolaire ont donc été fixés à une période où le prix du papier avait déjà augmenté, mais encore loin des records actuels.

D'après M. Lacour, les distributeurs se sont engagés à des hausses de 12 à 15% des prix d'achat de fournitures scolaires en papier pour septembre 2022, ce qui pourrait faire aussi monter le prix dans les rayons pour le consommateur.

"Depuis, on a eu des hausses importantes sur de nombreux coûts de production. Si les négociations devaient avoir lieu aujourd'hui, on serait sur des montants bien supérieurs", dit- il.

Et le papier toilette ?

Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des supermarchés E. Leclerc, avait averti en avril que le prix du papier toilette allait "augmenter considérablement", lors d'une interview sur BFMTV.

Selon les industriels, produire du papier hygiénique coûte en effet environ 20% plus cher qu'avant la pandémie.

"Mais en pratique, les hausses de prix seront sans doute moindres", estime Paul-Antoine Lacour.

Contrairement au papier journal ou au carton, qui sont vendus à des entreprises pour être à nouveau transformés, le papier toilette est vendu directement aux distributeurs, donc au consommateur final, ce qui rend les hausses de prix plus difficiles à faire passer, explique-t-il.

Il s'agit aussi d'un produit de première nécessité: les négociations sur les prix pourraient donc être tendues.

La hausse des prix est aussi liée à une hausse des coûts: depuis la fin des confinements, la reprise économique rapide a créé des difficultés d'approvisionnement et de transport, et fait grimper le prix du bois et du papier recyclé.

Pour faire tourner les immenses rouleaux chauffants qui font sécher la pâte à papier, il faut beaucoup d'énergie, dont le prix flambe, surtout depuis le début de la guerre en Ukraine.

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Un employé de l'usine de papier journal Norske Skog travaille sur une machine à découper le papier à Golbey, dans l'est de la France, le 24 mai 2022. (FREDERICK FLORIN / AFP)

"Quand une entreprise comme la nôtre consomme un million de mégawattheures par an, chaque variation d'un euro sur le prix du mégawattheure nous fait une variation d'un million d'euros sur notre compte de résultat", explique M. Bailly.

"On a fait passer sur certains mois plus de 100 euros de hausse (pour une tonne de papier, NDLR) simplement liée à l'énergie", ajoute-t-il.

Une situation qui alarme les éditeurs de presse: l'Alliance pour la presse d'information générale (Apig) a demandé à l'État de lui octroyer une aide financière dans le cadre du plan de résilience, après que de nombreux journaux dont Le Figaro, Libération ou Le Monde ont dû augmenter leurs prix en kiosques.

Pour autant, M. Bailly ne compte pas augmenter la cadence de son usine et produire plus, car les tonnes de papier supplémentaires coûteraient trop cher. "On ne peut pas vendre à perte pour satisfaire les clients", dit-il.

Dans les prochaines années, si le passage au carton fonctionne bien, il estime même qu'un abandon total du papier journal serait "envisageable". "La machine qui reste est une bonne cliente pour une conversion future, mais je ne sais pas si je serai encore là pour le faire."


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les actifs du Fonds public d'investissement saoudien ont triplé depuis 2016, l’objectif 2030 ayant été relevé

Les actifs du Fonds public d'investissement saoudien ont triplé depuis 2016, l’objectif 2030 ayant été relevé
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  • La croissance record alimente la création d'emplois, l'expansion du secteur et un puissant changement au-delà du pétrole.
  • L'influence du fonds est évidente dans le lancement de plusieurs mégaprojets visant à redéfinir le paysage économique du Royaume, allant de destinations touristiques de classe mondiale à des zones industrielles avancées.

RIYAD : Le Fonds public d'investissement (PIF) de l'Arabie saoudite a enregistré une hausse de 390% de ses actifs sous gestion depuis le lancement de Vision 2030, selon le dernier rapport annuel de l'initiative.

Les actifs du PIF sont passés de 160 milliards de dollars en 2016 à 941,3 milliards de dollars en 2024, dépassant son objectif annuel de 880 milliards de dollars et soulignant la trajectoire de croissance rapide du fonds dans le cadre du programme de transformation du Royaume.

S'appuyant sur cette dynamique, le fonds a révisé son objectif pour 2030, en augmentant son objectif de gestion d'actifs de 1,87 trillion de dollars à 2,67 trillions de dollars. Cette nouvelle ambition reflète la position renforcée et l'influence croissante du fonds dans l'élaboration de l'économie future de l'Arabie saoudite.

Entre 2016 et 2024, le PIF a affiché un taux de croissance annuel composé de 22%, soulignant sa capacité constante à générer des rendements élevés tout en faisant progresser les priorités de développement nationales.

Les moteurs de l'expansion du PIF

À la suite de sa restructuration dans le cadre de Vision 2030, le PIF est passé d'un fonds souverain traditionnel à un moteur de diversification économique et d'innovation reconnu à l'échelle mondiale.

La croissance du fonds a été propulsée par une approche d'investissement proactive et diversifiée, avec 40% de son portefeuille alloué à des entreprises saoudiennes et à des giga-projets. Parallèlement, il a réalisé des investissements internationaux stratégiques dans des secteurs à fort potentiel.

Cette stratégie équilibrée a contribué à l'expansion des industries prioritaires au sein du Royaume, notamment le tourisme, l'exploitation minière, la culture, la logistique et la technologie, soutenant ainsi les efforts visant à construire une économie résiliente et diversifiée.

Impact économique et croissance sectorielle

Les investissements stratégiques du PIF ont non seulement stimulé la croissance économique, mais aussi la participation du secteur privé, créé des opportunités d'emploi et attiré des investissements directs étrangers.

D'ici à 2024, les initiatives du fonds auront contribué à la création de 1,1 million d'emplois, un bond significatif par rapport aux 77 700 emplois directs et indirects enregistrés en 2021. Au cours de la même période, le nombre d'entreprises créées avec le soutien du PIF a plus que doublé, passant de 45 à 93 dans 13 secteurs stratégiques.

Le fonds a atteint un contenu local de 48% dans l'ensemble de ses projets d'ici à 2024, ce qui témoigne de son engagement ferme à stimuler la croissance économique nationale.

Entre 2021 et le troisième trimestre 2024, le PIF a attiré plus de 37,33 milliards de dollars d'investissements privés dans le cadre d'une série d'initiatives, selon le rapport.

Par le biais de son initiative Private Sector Hub, il a publié plus de 200 opportunités au cours de cette période, représentant une valeur d'investissement totale de 10,67 milliards de dollars.

En outre, plus de 300 entrepreneurs ont été présélectionnés et plus de 200 petites et moyennes entreprises ont été formées pour collaborer avec les entreprises du portefeuille du PIF.

Le rôle du PIF dans le renforcement de l'économie non pétrolière de l'Arabie saoudite a été déterminant.

Selon le rapport, les secteurs non pétroliers représenteront 51% du produit intérieur brut réel du Royaume d'ici 2024, une étape clé dans la réalisation des objectifs de la Vision 2030.

L'influence du fonds est évidente dans le lancement de plusieurs mégaprojets visant à redéfinir le paysage économique du Royaume, allant de destinations touristiques de classe mondiale à des zones industrielles avancées.

Le PIF a également joué un rôle crucial dans l'avancement des réformes du secteur financier. Le nombre de gestionnaires d'actifs agréés en Arabie saoudite a fortement augmenté, passant de seulement cinq en 2019 à 36 en 2024, ce qui témoigne de l'élargissement du paysage d'investissement et de la sophistication des marchés financiers du Royaume.

Renforcer la résilience financière

Le fonds a renforcé sa base financière pour soutenir sa stratégie d'investissement ambitieuse, comme en témoigne le transfert de 8% des actions d'Aramco. Cette opération a réduit la participation directe du gouvernement dans le géant pétrolier à 82,186%, renforçant ainsi la solidité des actifs et la capacité d'investissement du PIF.

En outre, le PIF a obtenu 15 milliards de dollars de facilités de crédit syndiquées auprès de 23 institutions financières mondiales, ce qui a considérablement augmenté ses liquidités et sa flexibilité financière. Ces initiatives s'inscrivent dans le droit fil des objectifs stratégiques du PIF, qui consistent à développer de nouveaux secteurs, à localiser les connaissances et les technologies et à créer des emplois durables et de qualité dans tout le Royaume.

Reconnaissance mondiale

La transformation du PIF n'est pas passée inaperçue sur la scène internationale. Le fonds a été désigné comme la première marque de fonds souverain au monde par Brand Finance, la valeur de sa marque étant estimée à 1,1 milliard de dollars.

En outre, PIF a remporté quatre prix lors de la 2024 Middle East Bonds, Loans & Sukuk Conference, à savoir le meilleur contrat de Sukuk, le meilleur contrat historique, la meilleure équipe de trésorerie et de financement semi-souveraine et le meilleur contrat sur les marchés de capitaux islamiques.

Expansion des marchés de capitaux

Les marchés de capitaux de l'Arabie saoudite se sont développés parallèlement à l'essor du PIF, jouant un rôle essentiel dans l'élargissement de la base économique du pays depuis le lancement de Vision 2030.

Les réformes réglementaires, telles que les mises à jour de la loi sur les sociétés et de la loi sur les appels d'offres et les marchés publics, ont amélioré la transparence, renforcé la confiance des investisseurs et ouvert la voie à une augmentation du nombre d'offres publiques initiales.

La bourse saoudienne a connu une expansion remarquable, le nombre de sociétés cotées passant de 205 en 2019 à 353 en 2024. La participation des investisseurs étrangers a plus que doublé, atteignant 112,8 milliards de dollars en 2024 contre 52,8 milliards de dollars en 2019, tandis que la participation des portefeuilles non saoudiens est passée de 29,3 milliards de dollars en 2016 à 131,5 milliards de dollars.

Le nombre de portefeuilles individuels sur le Saudi Exchange a également fortement augmenté, passant de 9,2 millions en 2016 à 13 millions en 2024.

Parallèlement, la capitalisation boursière du Tadawul (hors Aramco) est passée de 66,5% du PIB en 2019 à 86,7% en 2024, ce qui témoigne de la maturité et de la profondeur croissantes des marchés de capitaux saoudiens. Le secteur bancaire a reflété cette croissance, le total des actifs passant de 693,3 milliards de dollars en 2019 à 1,12 billion de dollars d'ici le deuxième trimestre 2024.

Ces développements ont positionné le secteur financier de l'Arabie saoudite comme l'un des plus dynamiques et des plus accessibles de la région, offrant des opportunités accrues aux investisseurs locaux et mondiaux.

Reflétant cette confiance, les agences de notation internationales ont réaffirmé les solides perspectives économiques de l'Arabie saoudite en 2024. Moody's a attribué la note AA3, Fitch la note A+ et S&P Global Ratings la note A/A-1, toutes avec des perspectives stables.

Au-delà de la Vision 2030

Alors que le Royaume se prépare à entrer dans la phase finale de la mise en œuvre de la Vision 2030 en 2026, l'accent sera de plus en plus mis sur la construction d'un secteur privé durable et résilient. Les principales priorités consistent à réduire la dépendance à l'égard du soutien de l'État tout en favorisant la croissance par des améliorations réglementaires, le développement des infrastructures et des investissements ciblés.

L'Arabie saoudite envisage que le secteur privé joue un rôle de premier plan dans l'avancement de l'économie, en particulier dans des domaines à fort impact tels que la fabrication de pointe, l'intelligence artificielle et l'économie numérique.

En donnant aux entreprises privées les moyens d'agir, le Royaume vise à atteindre son objectif de générer 65% du PIB à partir des activités du secteur privé, le positionnant comme un moteur essentiel de la croissance durable dans les décennies qui suivront la Vision 2030. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com