Algérie: Greenpeace épingle un champ gazier fuitant du méthane depuis près de 40 ans

Champ pétrolier de Hassi Messaoud (Photo, AFP).
Champ pétrolier de Hassi Messaoud (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 juin 2022

Algérie: Greenpeace épingle un champ gazier fuitant du méthane depuis près de 40 ans

  • D’après l’enquête parue le 30 mai, se basant sur des images satellitaires, le champ gazier de Hassi R'Mel fuite régulièrement du méthane depuis près de 40 ans
  • Entre 2017 et mars 2022, des émissions de méthane ont pu être détectées lors de 188 jours quand la visibilité le permettait, sur 384 jours

RABAT: Une enquête d’Unearthed publication d’investigation de l’ONG Greenpeace axée sur les questions environnementales – épingle le champ gazier de Hassi R’Mel, le plus grand d'Algérie, pour ses fuites de méthane.

D’après l’enquête parue le 30 mai, se basant sur des images satellitaires, ce champ gazier fuite régulièrement ce gaz à effet de serre depuis près de 40 ans.

La station de compression où la fuite a été constatée permet le pompage de gaz vers le hub du champ gazier avant d’être acheminé vers l’Europe et d'autres marchés du gaz algérien.

Selon les images satellitaires obtenues par des chercheurs du groupe de télédétection terrestre et atmosphérique (LARS) de l'Université polytechnique de Valence en Espagne, entre 2017 et mars 2022, des émissions de méthane ont pu être détectées lors de 188 jours quand la visibilité le permettait, sur 384 jours. 

Si cette fuite est la plus importante, le LARS relève également que d’autres fuites – moins importantes – ont pu être constatées dans la proximité du champ gazier. 

La plus importante panache de méthane, observée par les scientifiques du LARS, remonte au 21 novembre 2021, lorsque 4.5 tonnes de gaz à effet de serre ont été libérées dans l’atmosphère, et ce, chaque heure.

D’après les données fournies par l’entreprise de géoanalyse Kayrros SAS et analysées par Bloomberg, le bassin de Hassi R'Mel a rejeté environ 939 000 tonnes de méthane en 2021, en hausse de 67% par rapport à l’année précédente. D’autre part, une équipe de scientifiques néerlandaise du SRON, un centre de recherche spatiale, a pu détecter 80 panaches de méthane en 2021, au niveau du champ pétrolifère de Hassi Messaoud, le plus important du pays.

Un gaz à effet de serre dévastateur

De formule chimique CH4, le méthane est le composant principal du gaz naturel que l’on peut retrouver sous le sol ainsi que sous le fond marin. D’après le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), ce gaz à effet de serre a une capacité de réchauffement plus de 80 fois supérieure à celle du dioxyde de carbone et est à l’origine du changement climatique. Il est toutefois à noter, qu’actuellement les émissions de méthane sont prédominantes dans l’agriculture. Provenant principalement des rejets gastro-intestinaux du bétail et du fumier, mais pas que. Les rizières étant une autre source.

Ces émissions de méthane agricole représentent 32% des émissions de méthane d’origine humaine, toujours selon le PNUE.

Depuis l’ère pré-industrielle, ce gaz à effet de serre est responsable d’environ 30% du réchauffement de la planète. Cette hausse des émissions de méthane dans l’atmosphère est également nocive pour les êtres humains, étant le principal responsable de la formation de l'ozone troposphérique qui provoque chaque année 1 million de décès prématurés à travers le monde.

Des fuites sous-déclarés par les États

Si cette enquête épingle l’industrie pétrogazière algérienne, l’enquête relève aussi que des fuites similaires demeurent probablement non détectées à travers le monde, notamment dans les régions où les conditions météorologiques ne permettent pas une bonne visibilité aux satellites d’observation.

Luis Guantes, qui dirige le groupe de scientifiques du LARS, s’exprimant auprès d’Uneathed affirme que « les méthodes satellitaires » utilisées « pour cartographier les panaches de méthane sont actuellement plus facilement applicables aux régions semi-arides comme l'Algérie ou le Turkménistan, où les satellites ont détecté de grands panaches de méthane ». Alors que « des travaux supplémentaires sont nécessaires pour améliorer les limites de détection dans les zones végétalisées et fréquemment nuageuses telles que l'Alaska ou la Sibérie », ajoute-t-il.

L’année dernière, lors de la COP26 tenue à Glasgow, l’Algérie avait refusé de se joindre à 105 autres pays pour s’engager à réduire les émissions de méthane de 30 % d'ici à 2030.

Toufik Hakkar, président-directeur général de l’entreprise nationale des hydrocarbures, Sonatrach, réagissant aux révélations auprès de Bloomberg, a pour sa part estimé que l'entreprise a réduit les émissions dues au torchage au cours des dernières années, tenant à préciser que Sonatrach impose la récupération des gaz torchés à tous ses partenaires.

Si à l’heure actuelle, le gaz algérien ne risque pas d'être pénalisé dans un contexte d’insécurité gazière provoquée par la guerre en Ukraine, dans le futur cela pourrait changer alors que l'UE – principal marché du gaz algérien – se penche sur une législation visant à réduire les émissions de méthane provenant des combustibles fossiles.


Liban : la Finul juge « extrêmement dangereuses » des opérations israéliennes près d'une de ses positions

Des véhicules blindés de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) patrouillent à l'entrée de la ville de Naqoura, au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 17 juin 2024. (AFP)
Des véhicules blindés de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) patrouillent à l'entrée de la ville de Naqoura, au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 17 juin 2024. (AFP)
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  • la Finul se dit "profondément préoccupée par les activités récentes de l'armée israélienne à proximité immédiate d'une de ses positions au Liban.

BEYROUTH : La Force Intérimaire des Nations unies (Finul), déployée le long de la frontière entre Israël et le Liban, a déclaré dimanche que les opérations de l'armée israélienne près d'une de ses positions au Liban étaient "extrêmement dangereuses".

Dans un communiqué, la Finul se dit "profondément préoccupée par les activités récentes de l'armée israélienne à proximité immédiate" d'une de ses positions près du village frontalier libanais de Maroun al-Ras. "Il s'agit d'une évolution extrêmement dangereuse", a ajouté la force de l'ONU, après qu'Israël a lancé le 30 septembre des opérations terrestres contre le Hezbollah dans le sud du Liban.

"Il est inacceptable de compromettre la sécurité des soldats de la paix de l'ONU qui accomplissent les tâches qui leur ont été confiées par le Conseil de sécurité", ajoute la Finul, rappelant à "tous les acteurs "l'obligation de protéger le personnel et les biens de l'ONU".

La veille, la Finul avait annoncé "maintenir ses positions", malgré une demande de l'armée israélienne de "déplacer certaines" d'entre elles.

Elle avait exhorté "le Liban et Israël à appliquer la résolution du Conseil de sécurité 1701, seule solution viable pour ramener la stabilité dans la région".

Cette résolution, qui avait acté la fin de la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seules les forces de maintien de la paix de l'ONU et l'armée libanaise peuvent être déployées dans le sud du Liban.

Elle prévoit le retrait des forces armées non-étatiques, donc du Hezbollah.

En dépit de cette résolution, le mouvement islamiste armé a maintenu depuis 2006 une présence dans le sud du pays, où sont déployés quelque 10.000 Casques bleus.


Une frappe israélienne cible les abords du sanctuaire millénaire de Baalbeck

« Baalbek Reborn : Temples » vous permet de voir le site du patrimoine mondial de l’UNESCO, connu sous le nom d’Héliopolis à l’époque romaine. (Shutterstock)
« Baalbek Reborn : Temples » vous permet de voir le site du patrimoine mondial de l’UNESCO, connu sous le nom d’Héliopolis à l’époque romaine. (Shutterstock)
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  • La région de Baalbeck, où le Hezbollah est fortement implanté, est régulièrement visée par de violents raids aériens depuis qu'Israël a intensifié ses bombardements
  • "La frappe a eu lieu à environ 500 à 700 m de la citadelle, et n'a visé ni la citadelle ni son enceinte", a déclaré le gouverneur de Baalbeck, Bachir Khodr.

BEYROUTH : Une frappe israélienne a visé dimanche une position située à proximité des temples romains de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué un responsable local, précisant que le site millénaire n'avait pas été touché directement.

La région de Baalbeck, où le Hezbollah est fortement implanté, est régulièrement visée par de violents raids aériens depuis qu'Israël a intensifié ses bombardements contre ce qu'il estime être des cibles du mouvement pro-iranien à travers le pays, le 23 septembre.

"La frappe a eu lieu à environ 500 à 700 m de la citadelle, et n'a visé ni la citadelle ni son enceinte", a déclaré le gouverneur de Baalbeck, Bachir Khodr.

Il a prévenu que de telles frappes avaient un "impact négatif" sur le site archéologique, "que ce soit à cause de la fumée noire affectant les pierres, ou de la force de l'explosion", dont les secousses pourraient affecter les vestiges.

Baalbeck - l'ancienne Héliopolis des Romains -, comprend l'un des temples romains les mieux préservés au monde, classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1984.

"Cette cité phénicienne, où l'on célébrait le culte d'une triade divine, fut nommée Héliopolis à la période hellénistique", peut-on lire sur le site de l'Unesco.

"Avec ses constructions colossales, Baalbeck demeure l'un des vestiges les plus imposants de l'architecture romaine impériale à son apogée", ajoute l'organisation.

L'escalade de la violence au Liban intervient près d'un an après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël "en soutien" au Hamas à Gaza, le 8 octobre 2023.

Selon les autorités, ces violences ont fait plus de 2.000 morts au Liban en un an, dont plus d'un millier depuis que le 23 septembre.

Plus d'un million de personnes ont été déplacées par les opérations militaires israéliennes au Liban, selon les chiffres officiels, et un grand nombre d'entre elles se retrouvent contraintes de dormir dans les rues de plusieurs quartiers de Beyrouth.

Liban : Est-il possible de protéger Baalbeck dans un contexte de guerre?
Par Yara Sarkis -

une policière tuée et dix personnes blessées dans une attaque armée à Beersheba au nord d’Israël

Les blessés recevaient des soins médicaux dans un hôpital voisin. (Dossier/AP)
Les blessés recevaient des soins médicaux dans un hôpital voisin. (Dossier/AP)
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  • a police israélienne avait déclaré que plusieurs personnes avaient été blessées dans une attaque à la station centrale d’autobus de Beersheva.
  • Mardi, deux Palestiniens de la Cisjordanie occupée ont attaqué une station de tramway à Tel-Aviv, dans le centre d’Israël, avec des armes automatiques et des couteaux, tuant l’un et blessant gravement l’autre.

JERUSALEM : Une policière israélienne est morte de ses blessures dans une attaque armée qui a tué l’agresseur et blessé dix personnes dans la ville méridionale de Beersheva dimanche, ont indiqué les services d’urgence.

Les sauveteurs ont déclaré la mort d’une femme de 25 ans et évacué dix blessés à l’hôpital de Soroka, a déclaré Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix-Rouge. Certains des blessés avaient été abattus et d’autres poignardés.

Plus tôt, la police israélienne avait déclaré que plusieurs personnes avaient été blessées dans une attaque à la station centrale d’autobus de Beersheva.

L’assaillant a été « éliminé en quelques secondes par les forces de sécurité sur les lieux », a déclaré la police.

La victime a été identifiée comme étant Shira Haya Suslik, un agent de la police des frontières qui a été tué lors d’une confrontation avec le terroriste.

L’armée israélienne a été mise en alerte dimanche par crainte d’attaques, à la veille du premier anniversaire de l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien qui a déclenché la guerre à Gaza.

Mardi, deux Palestiniens de la Cisjordanie occupée ont attaqué une station de tramway à Tel-Aviv, dans le centre d’Israël, avec des armes automatiques et des couteaux, tuant l’un et blessant gravement l’autre.

L’attaque de Tel-Aviv, revendiquée par le Hamas, a été la plus meurtrière du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien en un an.

Selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza, 1 205 personnes ont été tuées du côté israélien lors de l’attaque du 7 octobre, la plupart d’entre elles étant des civils.

Depuis lors, au moins 41 870 Palestiniens, pour la plupart des civils, ont été tués dans la campagne militaire de représailles d’Israël à Gaza, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, considéré comme fiable par l’ONU.